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Actualités - CHRONOLOGIE

MÉDIAS - Réunion du CNA au lendemain de la tuerie de Mazraa Les TV, la LBC en particulier, accusées de provocation confessionnelle

La couverture par certains médias, notamment la LBC, de la tuerie de Mazraa a nécessité hier une réunion qui a regroupé le ministre de l’Information, Ghazi Aridi, les membres du Conseil national de l’audiovisuel (CNA), et les patrons des chaînes télévisées. Le CNA s’est abstenu de prendre des mesures concrètes contre la LBC se contentant de mettre en garde les chaînes audiovisuelles contre la dérive (notamment confessionnelle) et les invitant à respecter les textes de loi. M. Aridi a indiqué cependant que certaines décisions seront prises, sans pour autant préciser quelle en sera la nature. En fait, la réunion d’hier qui avait pour thème « les violations de la loi sur l’audiovisuel » n’est pas sortie du cadre des concertations. Prenant la parole, le président du CNA, Abdelhadi Mahfouz, a souligné l’importance des médias audiovisuels, « qui font l’opinion publique ». Il a relevé que le CNA estime nécessaire de mettre en garde les médias audiovisuels contre la violation de la loi. « Ils devraient respecter les textes en vigueur », a-t-il dit. « Vu le climat confessionnel qui existe dans le pays, le discours des loyalistes et de l’opposition a une coloration confessionnelle », a-t-il relevé, qualifiant de « très grave le rôle indirect des médias qui se sont joints au concert de la provocation confessionnelle ». « Selon la loi sur l’audiovisuel et selon le code pénal, nous estimons que ce qui s’est passé au cours des derniers jours (la couverture de la tuerie de Mazraa) est une entorse faite à la loi », a indiqué M. Mahfouz, invitant les médias à respecter les textes. Et de citer plusieurs articles de la loi sur l’audiovisuel et sur les imprimés qui exigent le respect de l’unité nationale, du pacte national et des impératifs de la coexistence. Prenant la parole, le ministre de l’Information a souligné l’importance « de protéger le secteur de l’audiovisuel et de ne pas faire de surenchère sur la situation des libertés dans le pays ». « Il y a eu une erreur dans la couverture de la tuerie de Mazraa et cette erreur est venue malheureusement de la LBC », a déclaré M. Aridi, notant qu’il ne peut « pas être plus royaliste que le roi » et qu’il est incapable « de se préoccuper du sort des chaînes si elles-mêmes ne font pas des efforts dans ce sens ». Notant que « le climat est empoisonné dans le pays », M. Aridi a affirmé que l’affaire (de la LBC) a pris d’importantes dimensions au cours du dernier Conseil des ministres. « La condamnation a été unanime », a-t-il dit, relevant que « certains voulaient qu’une décision contre la LBC soit prise en Conseil des ministres ». « Mais aussi, ce qui s’est passé hier en Conseil des ministres a dépassé le contexte de la LBC ou encore celui de la tuerie de Mazraa », a-t-il ajouté, relevant que certains de ses collègues « se sont déchaînés non seulement contre la LBC, mais contre tous les médias et ont même parlé du crime commis par les médias contre le Liban ». Revenant à la réunion d’hier avec les patrons des chaînes audiovisuelles, M. Aridi a indiqué qu’elle « ne consiste pas uniquement à mettre en garde les médias contre la dérive ; des décisions seront prises ». Il s’est également réservé « le droit d’agir comme il faut ». « Je refuse qu’il y ait un média qui puisse croire qu’il gouverne le pays », a déclaré le ministre de l’Information, soulignant qu’une telle affirmation « porte atteinte et au pays et à l’entreprise télévisée elle-même ». Répétant que « le climat dans le pays est empoisonné », il a invité les médias à traiter avec beaucoup d’attention trois sujets : le confessionnalisme, les relations avec un pays voisin ou ami et la situation économique. En rendant compte de la tuerie de Mazraa, la LBC avait diffusé les témoignages de survivants et de proches des victimes qui suggéraient, notamment, que le tueur était protégé par le chef du Parlement, Nabih Berry. L’Orient-Le Jour n’a pas réussi à joindre en soirée le PDG de la LBC, Pierre Daher, pour recueillir son opinion ou des informations sur la réunion qui s’est tenue à huis clos entre le ministre et les représentants des chaînes audiovisuelles, et le CNA. Selon des sources d’al-Markaziya, M. Daher a indiqué au cours de la réunion que sa chaîne n’avait pas l’intention de susciter les dissensions confessionnelles, mais de transmettre les faits et de mettre en garde les responsables contre le climat qui règne dans le pays. Il a également signalé que la couverture de la tuerie de Mazraa s’inscrit dans un cadre plus large qui se rapporte à une série d’événements portant atteinte à la sécurité de l’État, notamment le meurtre des trois soldats libanais non loin du camp de Aïn el-Héloué ainsi que les assassinats de Ramzi Irani, de Jihad Jibril et Élie Hobeika. Toujours selon al-Markaziya, le PDG de la LBC a également relevé que « le gouvernement aurait mieux fait de tenir des réunions exceptionnelles pour traiter le dossier sécuritaire dans le pays au lieu d’accuser les médias en essayant ainsi de détourner l’attention de l’événement ».
La couverture par certains médias, notamment la LBC, de la tuerie de Mazraa a nécessité hier une réunion qui a regroupé le ministre de l’Information, Ghazi Aridi, les membres du Conseil national de l’audiovisuel (CNA), et les patrons des chaînes télévisées. Le CNA s’est abstenu de prendre des mesures concrètes contre la LBC se contentant de mettre en garde les chaînes...