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Actualités - CHRONOLOGIE

Attentat de Saïda - Informations contradictoires sur la localisation du meurtrier présumé La détermination de l’État incite les Palestiniens à se mobiliser pour capturer Abou Obeida(photo)

Badih Hamadé, recherché pour le meurtre des trois militaires libanais, se trouvait hier soir dans la mosquée al-Safsaf, dans le camp de Aïn el-Héloué, entre les mains de l’organisation Isbat al-Ansar, en présence notamment du cheikh islamiste Maher Hammoud. Des pourparlers étaient en cours en vue de le livrer au comité palestinien créé pour l’occasion. C’est du moins les informations qu’une source de sécurité a données à L’Orient-Le Jour, des informations du reste démenties quelque temps plus tard par la LBCI qui annonçait à 22h30 que le comité avait menacé d’entamer des opérations de perquisitions à l’intérieur du camp pour retrouver Abou Obeida. Priée de commenter cette information, la même source de sécurité a rappelé que, n’étant pas présente sur les lieux, l’armée obtenait ses informations des Palestiniens. Selon elle, c’est donc Isbat al-Ansar ou le comité palestinien qui ment aux autorités libanaises. Pourquoi ? Peut-être pour permettre à Badih Hamadé de s’échapper, a répondu la source de sécurité interrogée. Un accord de principe avait déjà été conclu dans l’après-midi pour livrer Abou Obeida. C’est ce qu’avait indiqué le porte-parole de Isbat al-Ansar à Aïn el-Héloué, Abou-Charif. « Après des négociations difficiles, nous sommes parvenus à un accord de principe afin de livrer le meurtrier aux parties concernées », a-t-il affirmé. Abou Charif, qui a participé à de longues discussions avec cheikh Abdallah Chreidi, le chef de Isbat al-Nour, un groupuscule intégriste auquel appartient le criminel présumé, a ajouté qu’ « il fallait nous accorder un certain temps » pour le livrer. « Nous voulons épargner au camp d’éventuels problèmes », a ajouté Abou Charif. Auparavant dans la journée, l’État libanais affichait plus que jamais sa détermination à mettre la main sur Badih Hamadé. « Les Palestiniens commettraient une faute énorme s’ils ne livraient pas aux autorités l’individu recherché ». Ce sont les propos que le Premier ministre Rafic Hariri a tenus devant le président du syndicat des journalistes, Melhem Karam, avant d’estimer qu’un manque de coopération de la part des dirigeants palestiniens avec le gouvernement serait une « perte morale considérable pour eux » d’autant plus que « l’État s’emploie à soutenir la cause palestinienne ». Des sources proches de la présidence de la République ont fait écho au chef du gouvernement en qualifiant de « sérieuses » les recherches qui sont menées en vue de capturer le meurtrier présumé. C’est dans ce cadre que s’inscrit sans doute la réunion qui a groupé, au bureau du vice-Premier ministre Issam Farès, le chef des SR syriens au Liban, le général Ghazi Kanaan, le ministre de la Défense, Khalil Hraoui, les députés prosyriens Assaad Hardane et Assem Kanso ainsi que le procureur général Adnane Addoum, le directeur de la Sûreté générale, Jamil es-Sayyed, et le directeur des SR libanais, le général Raymond Azar. L’État est soucieux d’autre part d’éviter un bain de sang aux réfugiés du camp. C’est ce qui ressort des propos du ministre de l’Intérieur, Élias Murr, qui, lors d’un point de presse, a notamment déclaré qu’ « il n’y a d’autre solution que de livrer le meurtrier ». Au terme d’une réunion du Conseil central de la sécurité auquel participent des officiers de l’armée, M. Murr a précisé que si les Palestiniens ne livrent pas Badih Hamadé, « l’armée prendra graduellement des mesures sévères qui peuvent aller jusqu’à la fermeture de toutes les entrées du camp ». Le ministre exclut toutefois une intervention militaire à l’intérieur du camp qui, selon lui, aboutirait à « un massacre que personne ne souhaite ». En outre, c’est ce que voudraient certaines parties qui désirent l’implantation des Palestiniens au Liban, notamment les Israéliens. M. Murr a affirmé que ces derniers souhaiteraient en effet que « la sécurité des camps soit contrôlée de l’intérieur de manière à ce que les Palestiniens demeurent au Liban ». Mobilisation de forces palestiniennes La chasse au meurtrier présumé de trois militaires libanais, caché depuis quatre jours dans le camp de Aïn el-Héloué, s’est intensifiée hier après la décision unanime des formations palestiniennes de le livrer coûte que coûte aux autorités libanaises. Les représentants des formations de toutes tendances, réunis jusqu’à l’aube, ont créé un comité de sept membres, dont trois islamistes, pour former une force de quelque 150 hommes, chargée de capturer « quel qu’en soit le prix » Badih Hamadé, un Libanais qui serait caché par Isbat al-Nour. Auparavant, ils avaient signé un document, agréé par les notables du camp, stipulant des perquisitions dans « tout endroit suspect » et sommant le chef de ce groupuscule, Abdallah Chreidi, et son adjoint, Oussama Chehabi, de livrer le meurtrier présumé « le plus rapidement possible, sous peine d’être eux-mêmes considérés comme recherchés ». L’ultimatum donnait à ce groupuscule 24 heures pour livrer le meurtrier. Les combattants palestiniens en treillis, armés de fusils d’assaut et munis de lance-roquettes de type RPG, étaient déjà rassemblés en début d’après-midi à l’entrée principale du camp, bouclé par l’armée libanaise depuis le meurtre, jeudi soir, de trois agents de ses services de renseignements. « Nous avons des instructions claires de mener les perquisitions dans le but d’appréhender le suspect », qui a fui vers le camp après avoir tué les trois hommes à ses abords, a déclaré à l’AFP Aboul Walid, un officier en charge d’une unité de cette force. Le chef de la milice palestinienne qui relève du Fateh du président palestinien Yasser Arafat, Abou Ali Tanios, attendait les résultats de « négociations de la dernière chance » décidées par le comité, qui a dépêché deux responsables d’un autre groupuscule intégriste, Isbat al-Ansar, pour faire entendre raison à Chreidi et à ses partisans. La tension était perceptible dans le camp, autour duquel l’armée avait renforcé son étau dimanche soir en y déployant plusieurs centaines d’hommes munis de véhicules militaires, surtout des commandos. Deux des cinq entrées du camp, le plus grand du Liban avec quelque 50 000 habitants, sont fermées depuis vendredi et les trois autres sont étroitement surveillées. De nombreux magasins ont baissé leurs rideaux de fer, notamment dans les quartiers est du camp, fief des partisans de Chreidi, que quelques familles fuyaient de crainte d’effusion de sang. « La vie est devenue impossible ici, je crains pour mes enfants », a affirmé Oum Zouhair qui quittait le camp à pied, deux garçonnets accrochés à ses jupons, les mains chargées de sacs où des affaires ont été empilées à la va-vite. Qui est Badih Hamadé ? Badih Hamadé, alias Abou Obeïda, est né à Komatieh, en 1979. De père chiite et de mère sunnite, il s’est converti à l’intégrisme sunnite après avoir adhéré à l’organisation Isbat al-Ansar dirigée par Abou Mahjan. Selon notre confrère an-Nahar, Abou Obeïda utilisait des papiers d’identité falsifiés pour circuler en dehors du camp de Aïn el-Héloué. À noter enfin que, d’après certaines informations de presse, le meurtrier présumé des trois militaires serait lié au réseau d’el-Qaëda. Explosion à l’intérieur du camp Une charge a explosé près d’une permanence du Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP) dans le camp d’Aïn el-Héloué, sans faire de victimes, a-t-on appris de source palestinienne. La charge de faible puissance était placée dans une rue du secteur sud d’Aïn el-Héloué à moins d’une dizaine de mètres d’un bureau du FDLP et du domicile d’un membre du mouvement radical islamiste palestinien Hamas, a-t-on ajouté. L’explosion n’a fait ni victimes ni dégâts, mais a semé la panique dans le camp. L’armée libanaise a resserré lundi son étau autour d’Aïn el-Héloué en y déployant plusieurs centaines d’hommes équipés de véhicules militaires. Dans un autre incident, deux personnes, dont un adhérent de Isbat al-Ansar, groupuscule qui figure sur la liste des organisations terroristes dressée par Washington après le 11 septembre, ont été blessées par une balle accidentellement tirée par un membre du groupe, a-t-on indiqué de source palestinienne. Le militant d’Isbat al-Ansar a été blessé à la main, tandis que le garde du corps d’un dignitaire religieux du camp, le cheikh Jamal Khattab, a été touché à la cuisse. Ses jours ne sont pas en danger.
Badih Hamadé, recherché pour le meurtre des trois militaires libanais, se trouvait hier soir dans la mosquée al-Safsaf, dans le camp de Aïn el-Héloué, entre les mains de l’organisation Isbat al-Ansar, en présence notamment du cheikh islamiste Maher Hammoud. Des pourparlers étaient en cours en vue de le livrer au comité palestinien créé pour l’occasion. C’est du moins...