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Actualités - OPINION

L’affaire de Saïda soulève le problème de la sécurité des camps

Il est temps que le gouvernement se penche – en collaboration avec la Syrie et les dirigeants palestiniens – sur le dossier des camps palestiniens et sur l’état de sa sécurité. Selon un ancien ministre, il convient en effet d’aboutir à un accord avec les parties susmentionnées sur les mesures à prendre pour que ces camps soient définitivement placés sous contrôle des autorités et de la loi libanaises. Le même ministre estime ainsi que le meurtre des trois militaires libanais à Saïda n’est certainement pas le dernier incident de la série. Il a rappelé dans ce cadre l’assassinat des quatre magistrats, il y a trois ans, dans la même ville. On dit à ce sujet que les meurtriers s’étaient réfugiés à l’époque dans le camp de Aïn el-Héloué et que les autorités ont renoncé à les poursuivre de peur qu’une intervention militaire ne fasse des victimes civiles. Il y a donc aujourd’hui des repris de justice palestiniens qui échappent au bras de la justice alors que celle-ci les a déjà jugés, le plus souvent d’ailleurs par contumace. Pour l’ancien ministre, il convient donc de dissocier la situation dans les camps palestiniens du règlement de la question palestinienne et du conflit israélo-arabe. Le président de la République, le général Émile Lahoud, a maintes fois mis en garde contre le problème des réfugiés au Liban qui, selon lui, constitue une bombe à retardement tant qu’il n’est pas résolu dans le cadre d’un accord de paix global. Or, il est évident qu’on ne peut pas attendre indéfiniment un règlement de la crise régionale pour désamorcer cette bombe. Le ministre précité préconise de ce fait la conclusion d’un accord qui contraindrait les Palestiniens des camps à livrer leurs armes à l’État libanais. En effet, il n’y a plus aucune raison que les Palestiniens des camps les conservent. Autrefois, on avait autorisé l’armement des camps parce que l’État libanais était incapable de garantir aux Palestiniens la sécurité face aux agressions israéliennes. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. En effet, toute riposte contre l’État hébreu relève dorénavant de la responsabilité de l’armée libanaise et de la Résistance islamique. D’autre part, ajoute l’ancien responsable, l’intifada palestinienne devrait se limiter aux Territoires. Elle ne devrait en aucun cas s’étendre aux camps de réfugiés situés au Liban. C’est du reste l’accord auquel sont parvenus les responsables palestiniens et libanais afin d’éviter une riposte israélienne contre le sol libanais. En tout état de cause, précise l’ancien ministre, il n’y a aucune raison que le statut des Palestiniens vivant dans les camps au Liban soit différent du statut de ceux qui vivent dans les autres pays arabes. En effet, ces derniers sont soumis aux lois de l’État hôte. Il ajoute en outre que la restitution au peuple palestinien de ses droits légitimes incombe désormais à l’autorité dans les territoires autonomes et non plus à la diaspora. D’où, selon cet ancien ministre, la nécessité d’un accord entre les autorités libanaises, syriennes et palestiniennes sur les mesures à prendre en vue d’un contrôle de la sécurité à l’intérieur des camps. D’autre part, dans l’affaire du meurtre des trois militaires à Saïda, l’État ne devrait pas se contenter d’obtenir que les coupables lui soient livrés. Il devrait faire en sorte que de tels incidents ne se reproduisent jamais plus et que le problème de la sécurité dans les camps soit définitivement résolu. Enfin, cet ancien ministre estime que si les camps sont effectivement placés sous la responsabilité de l’État, on ôterait du coup aux États-Unis tout prétexte d’accuser le Liban d’abriter des nids de terroristes. Émile KHOURY
Il est temps que le gouvernement se penche – en collaboration avec la Syrie et les dirigeants palestiniens – sur le dossier des camps palestiniens et sur l’état de sa sécurité. Selon un ancien ministre, il convient en effet d’aboutir à un accord avec les parties susmentionnées sur les mesures à prendre pour que ces camps soient définitivement placés sous contrôle des...