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Actualités - OPINION

Cinq milliards de riens

C’est fou ce que le destin peut réserver comme vacheries à ceux que le hasard de la politique a propulsés vers les nimbes éthérés du pouvoir. Forcer trois individus, sous prétexte qu’ils président chacun une rognure d’État, à se fréquenter, échanger des sourires niais, passer des heures ensemble à bâfrer, à digérer, pour enfin démêler entre deux rots un embrouillamini de bricoles ingérables… Mais qu’est-ce que nos trois imbuvables ont dû accumuler pour mériter pareille punition ! Et toute cette gesticulation pourquoi ? Tout bêtement pour pas que le Conseil des ministres tourne à la foire d’empoigne. Surtout pas qu’Émile 1er dégaine sa rapière devant les ministres hariro-compatibles, que Bouboule aille bouder au large sur son palais flottant, que Jean-Loulou des PTT se fasse casser un deuxième doigt. En fait, le problème est on ne peut plus simple. Acte I : nous proposons à la vente trois ou quatre casseroles invendables pour lesquelles nous avons le culot d’exiger 5 milliards. Acte II : Rafic s’en va bêler auprès de ses copains internationaux pour récolter le fric avant même de réussir à fourguer sa quincaillerie. C’est ce qui s’appelle vendre le jus de la vache avant de l’avoir pompée. Acte III : les poubelles seront sans doute vendues un jour, mais à 1 livre symbolique chacune, achevant d’engraisser quelques margoulins… et notre dette publique par la même occasion. En attendant, le populo pourra toujours se repaître du spectacle de cette trinité hilare, hâtivement rabibochée par les Syriens. Même ceux-là, tiens, ont fini par évoluer. Ni mandale dans les gencives façon Khaddam ni gamelle dans les grandes largeurs, façon el-Chareh. Au lieu de taper du poing sur la table, quelques coups de pied par-dessous auront suffi à remonter la mayonnaise. Le « style Bachar », sans doute. Un ton nouveau qui te fait gazouiller ton larbin libanais en trois tours de cuillère à pot. Alors forcément s’ensuivent des contorsions publiques pour faire croire que trois présidents qui se détestent resteront unis pour le pire et l’encore pire. Mensonge après mensonge, le nez des Pinocchio grandit à vue d’œil. Sauf que, cette fois, les pantins c’est nous… Gaby NASR
C’est fou ce que le destin peut réserver comme vacheries à ceux que le hasard de la politique a propulsés vers les nimbes éthérés du pouvoir. Forcer trois individus, sous prétexte qu’ils président chacun une rognure d’État, à se fréquenter, échanger des sourires niais, passer des heures ensemble à bâfrer, à digérer, pour enfin démêler entre deux rots un...