Les onze questions de la délégation US

Les sources proches de Baabda ont donné des précisions concernant les objectifs de la « mission de reconnaissance » effectuée au Liban et dans d’autres pays de la région par des sénateurs américains. Elles ont indiqué dans ce cadre, qu’à son retour à Washington, la délégation remettra aux membres du Congrès ainsi qu’au département d’État un rapport sur la situation au Proche-Orient. Les représentants US se pencheront sur ce rapport à l’occasion de leur prochaine session ordinaire. Les mêmes sources qualifient de « très fructueux » le « dialogue » des sénateurs avec le président Émile Lahoud. Selon ces milieux, « un climat de franchise et de clarté » a caractérisé l’entretien, les membres de la délégation américaine ayant posé des questions sur tous les sujets concernant la situation régionale. Le chef de l’État y a répondu en insistant sur la situation économique au Liban. En fait, selon des sources biens informées citées par notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, les sénateurs ont posé onze questions aux dirigeants libanais qu’ils ont rencontrés hier, en l’occurrence : – Y a-t-il coordination entre le Hezbollah et le réseau el-Qaëda ? – Pourquoi l’armée libanaise n’a-t-elle pas été déployée à la frontière avec Israël ? – Quelle est la position du Liban par rapport au discours du président Bush concernant la situation au Proche-Orient ? – Que pense Beyrouth de l’attitude du Premier ministre israélien Ariel Sharon ? – Comment le Liban envisage-t-il son avenir économique ? – Quel est le rôle de la Syrie dans le processus de paix régional, et quel est son rôle au Liban ? – Quelle est la situation des Palestiniens au Liban et dans les pays arabes ? – Comment envisagez-vous l’avenir du conflit palestino-israélien ? – Comment le Liban réagira-t-il à une opération militaire contre l’Irak ? – Qu’attendez-vous des États-Unis ? Comment peuvent-ils aider au règlement de la crise au Proche-Orient, et comment peuvent-ils aider le Liban sur les plans politique et économique ? – Que fait le Liban pour combattre le terrorisme ? Concernant une éventuelle coordination entre el-Qaëda et le Hezbollah, il convient de noter que la réponse officielle était négative, sachant que les services de sécurité ne détiennent aucune information à ce sujet. Rappelons qu’interrogé là-dessus lors de sa visite à Paris, le Premier ministre Rafic Hariri s’était contenté de déclarer que le Hezbollah avait nié toute relation avec le mouvement de Ben Laden. Toujours selon les sources citées par notre chroniqueur diplomatique, les dirigeants libanais se sont montrés très critiques à l’égard du discours prononcé par le président George Bush, reprochant notamment à ce dernier d’avoir occulté l’initiative de paix arabe ainsi que l’occupation par Israël des fermes de Chebaa.