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Actualités - CHRONOLOGIE

ART La réalisation d’un rêve né pendant le siège Un musée à Sarajevo

Lancée en 1992, l’idée de fonder un musée d’art moderne à Sarajevo avait alors été jugée un peu folle. Dix ans plus tard, les fondations du premier pavillon du musée, qui dispose déjà de l’une des plus importantes collections d’art contemporain du monde, sont en place. Trois mois environ après le début d’un siège de 42 mois, en juin 1992, des artistes et intellectuels de la ville décidaient d’inviter leurs confrères du monde entier à les aider à constituer une collection. Dans Sarajevo assiégée, victime de bombardements et de tireurs embusqués, coupée d’eau, d’électricité et de vivres, les efforts pour constituer la collection, baptisée ARS AEVI («Art de l’époque» en latin) débutaient.Très vite, la solidarité se créait entre les musées, les centres européens d’art contemporain et la ville bosniaque assiégée. Aujourd’hui, la collection comprend 120 œuvres d’artistes de renommée internationale. Sa valeur est estimée à quelque 7 millions de dollars. Arrivée à Sarajevo en 1999, la collection a été provisoirement accueillie par le musée historique de la ville. Avec le soutien d’un certain nombre de villes et d’institutions d’art italiennes, de l’Unesco et du Conseil de l’Europe, les artistes se concentrent à présent sur la construction du musée ARS AEVI. Un protocole a été signé à Sarajevo le 22 juin entre l’équipe d’ARS AEVI, les autorités bosniaques et les représentants d’institutions d’art et de villes italiennes, dont Florence, Milan, Rome, Venise et la région de la Toscane. Par ce protocole, les signataires s’engagent à trouver des fonds pour le futur musée, qui est déjà, selon Hadziomerspahic, «un symbole d’esprit multiculturel, de diversité culturelle, de droits civils et de liberté artistique». La première contribution est venue de Renzo Piano, l’architecte de renommée mondiale, qui a imaginé la construction du premier pavillon du musée, au centre de Sarajevo, sur un site offert par la ville. L’architecte du centre Georges Pompidou, à Paris, a également lancé et financé la construction d’une passerelle qui donne accès au musée en franchissant la Miljacka, une rivière qui traverse Sarajevo. Elle a été inaugurée dimanche 23 juin en présence de l’architecte, des représentants des autorités locales et de la communauté internationale. Le même jour, les fondations du premier pavillon ont été inaugurées. Dix autres bâtiments, imaginés par d’autres architectes de réputation internationale, doivent compléter ce premier pavillon. «La Bosnie est toujours considérée par beaucoup comme la patrie des gens sanguinaires (...). Mais nous avons des qualités et nous devons changer notre image», souligne Hadziomerspahic. «Ce musée en construction est un pas en avant pour nous (...). La seule revanche que l’on peut prendre sur ceux qui détruisent des musées, c’est d’en construire d’autres», conclut-il.
Lancée en 1992, l’idée de fonder un musée d’art moderne à Sarajevo avait alors été jugée un peu folle. Dix ans plus tard, les fondations du premier pavillon du musée, qui dispose déjà de l’une des plus importantes collections d’art contemporain du monde, sont en place. Trois mois environ après le début d’un siège de 42 mois, en juin 1992, des artistes et...