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Actualités - CHRONOLOGIE

Concert - L’Orchestre symphonique national libanais à l’Église Saint-Joseph – USJ un authentique voyage à la russe…

Une fois de plus l’événement musical est du côté de l’église Saint-Joseph, illuminée, étouffante de chaleur par ces temps de canicule et pleine à craquer jusqu’aux derniers bancs. Placé sous la houlette du jeune et dynamique Harout Fazlian, l’Orchestre symphonique national libanais a offert aux mélomanes (mais alors vraiment nombreux!) un authentique voyage sonore à la russe avec des partitions aux grandes chatoyances orchestrales de Chostakovitch, Ravel (un étranger dans le peloton!) Tchaikovsky et Rimsky-Korsakov. Ouverture littéralement festive avec Chostakovitch dont on écoute une brillante partition écrite en 1954 pour le 37e anniversaire de la Révolution d’octobre. Somptueuse, respirant victoire et triomphe, cette œuvre pétaradante de vie et de force, aux dissonances harmoniques heureuses et usant avec dextérité de l’art contrapuntique, est un vibrant hommage à la grandeur d’une Russie nouvelle. Airs languides et sautillants avec le Tzigane de Ravel (initialement conçu pour piano et violon) où César Iesanu prend les commandes d’un archet aux premières mesures d’une mélancolie à fendre l’âme … Écrite selon la forme czardas, cette œuvre comporte deux parties : la première, lente et d’un lyrisme extrême et la seconde, vive et accélérée. Elle accumule des difficultés techniques aussi grandes que dans les plus difficiles partitions de Paganini ( doubles cordes, harmoniques aigus, pizzicati de la main gauche etc.) sans toutefois sacrifier la notion et le sens d’une belle sonorité. Le violon joue d’abord « à découvert » puis l’orchestre dialogue avec le soliste sur un rythme endiablé et dans le style concertant. Retour à la Russie tsariste avec trois superbes scènes du ballet Le lac des cygnes de Tchaikovsky , le plus cosmopolite des musiciens russes. Vision sonore éthérée où fusionnent délicatesse et puissance à travers une princesse prisonnière d’un cygne tout comme Tchaikovsky était prisonnier de ses douloureuses contradictions… Après l’entracte, la suite symphonique pour orchestre Schéhérazade de Rimsky-Korsakov. Orchestrateur raffiné qui manie les sonorités avec aisance, le compositeur d’Ivan Le Terrible a un style pittoresque et suggestif offrant une beau compromis entre une inspiration bouillonnante de sève populaire de la jeune école russe et la rigueur de la prosodie occidentale. Transposition musicale donc très libre de quelques-uns des contes des Mille et une nuits à travers quatre parties où deux thèmes conducteurs assurent l’unité de l’œuvre. Survol de Bagdad sur un tapis volant pour brosser le portrait de Schéhérazade (chantée tantôt par le violon de Michel Khairallah tantôt par une clarinette soutenue par un tambourin) et celui du prince représenté par les cordes et la succession de gammes chromatiques est là pour suggérer les assauts des éléments déchaînés puis le naufrage de Sindbad le marin. Pour conclure, réapparaît le motif de Schéhérazade, sinueuse et ondoyante mélodie à la grâce bien orientale, douce confirmation du symbole de l’esprit qui triomphe de la force brutale d’un Shahriar au cruel projet de décapiter toutes les femmes soupçonnées d’infidélité et de duplicité. Longue, très longue standing ovation d’un public absolument emporté par cet enchanteur périple et ces sonorités envoûtantes malgré une insoutenable chaleur qui a fait parfois un couic aux cuivres et aux cordes des violons… Edgar Davidian
Une fois de plus l’événement musical est du côté de l’église Saint-Joseph, illuminée, étouffante de chaleur par ces temps de canicule et pleine à craquer jusqu’aux derniers bancs. Placé sous la houlette du jeune et dynamique Harout Fazlian, l’Orchestre symphonique national libanais a offert aux mélomanes (mais alors vraiment nombreux!) un authentique voyage sonore à...