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Actualités - CHRONOLOGIE

Sécurité - Le Liban officiel et politique condamne l’agression contre Grégoire Haddad Arrestation de neuf agents de l’ordre coupables de négligence(photo)

Les neuf agents de l’ordre qui étaient en poste, vendredi dernier, devant le siège de Télé-Lumière, sont-ils effectivement coupables de négligence ? Pourquoi ne sont-ils pas intervenus quand Mgr Grégoire Haddad a été agressé ? En réponse à la première question, il semble que le commissaire du gouvernement auprès du tribunal militaire Maroun Zakhour, qui a entendu les agents, tard dans la nuit du vendredi au samedi, soit convaincu de leur culpabilité, puisqu’il a ordonné leur arrestation. Ils sont passibles d’une peine pouvant aller à trois ans de prison, en vertu notamment de l’article 373 du code pénal. En revanche, on comprend mieux la réaction de ces neuf agents si l’on tient compte du communiqué publié la même nuit par la direction générale des Forces de sécurité intérieure. Celui-ci indique que « l’un des responsables de Télé-Lumière, le père Sami Mehanna, attendait Mgr Grégoire Haddad à l’entrée de l’immeuble. Trois jeunes gens sont alors arrivés et les agents des FSI qui étaient sur les lieux ont tenté de les écarter. Mais le père Mehanna est intervenu en affirmant qu’il les connaissait, et il a commencé à leur parler », précise le communiqué avant d’ajouter : « Ces jeunes gens ont échangé des propos avec l’évêque, et soudain, l’un d’entre eux l’a frappé. Les Forces de sécurité sont alors intervenues et sont parvenues à arrêter l’agresseur Carlos Mohsen Abboud (28 ans) et son compagnon, Raymond Boulos Makhlouf (39 ans) ». Il reste que, selon le ministre de la Défense, Khalil Hraoui, l’absence de réaction de ces agents ne peut être justifiée par l’intervention du père Mehanna. De fait, selon lui, « l’agent sur le terrain se doit d’exécuter sa tâche sans permettre à quiconque de lui donner des ordres, à l’exception de ses supérieurs ». Quoi qu’il en soit, en attendant les conclusions de l’enquête, les réactions à cet incident se sont multipliées tout au long du week-end écoulé, dans les milieux officiels et politiques. Le président de la République, le général Émile Lahoud, a ainsi contacté au téléphone le patriarche grec-catholique, Grégoire III Laham, pour l’assurer qu’il suivait en personne l’enquête en cours. Il a également pris contact avec Mgr Haddad pour stigmatiser l’agression dont celui-ci a été victime. Le président de la Chambre, Nabih Berry, a fait de même. Par ailleurs, au terme d’une réunion extraordinaire organisée pour la circonstance, le Conseil supérieur melkite présidé par le patriarche Laham a publié un communiqué dans lequel il a notamment réclamé que « des sanctions soient prises à l’encontre des auteurs de l’agression et des instigateurs ». Le conseil a en outre condamné « le laxisme des agents de l’ordre qui n’ont pas empêché l’attaque » contre l’évêque. Toujours dans la journée de samedi, Mgr Laham a reçu le ministre de la Défense, Khalil Hraoui, qui a dénoncé, lui aussi, l’incident. Il a précisé d’autre part que l’enquête ne visait pas seulement à déterminer le degré de culpabilité des auteurs de l’agression ou encore des agents de l’ordre. « En effet, nous voulons nous assurer aussi que cette affaire ne s’inscrit pas dans un cadre beaucoup plus large, et qu’il s’agit uniquement d’une réaction individuelle », a-t-il ajouté avant d’insister sur le souci de l’État et du gouvernement de préserver les libertés d’expression et d’opinion dans le pays. À noter encore les réactions indignées du Hezbollah et de son député Mohammed Fneich lequel a notamment estimé que l’agression contre Mgr Haddad est « une atteinte au dialogue ». De même, le ministre Michel Pharaon a affirmé que l’incident de Télé-Lumière n’est pas uniquement dirigé contre la communauté melkite ou contre les chrétiens, « mais contre tous les Libanais qui croient dans l’importance du dialogue et des libertés publiques ». Le député Nabil de Freige a qualifié ces pratiques d’« anormales ». « Le Liban est un espace de liberté et aucune partie ne peut porter atteinte à ce climat démocratique qui enrichit le pays et lui ouvre de vastes horizons de dialogue et d’entente », a-t-il poursuivi. Parmi les autres personnalités qui ont condamné l’agression : les députés Antoine Haddad, Émile Émile Lahoud, Nazem Khoury, Élias Skaff, Moustapha Saad, Boutros Harb, Atef Majdalani, ainsi que les Forces libanaises, le Bloc national, le PSNS et le parti Kataëb.
Les neuf agents de l’ordre qui étaient en poste, vendredi dernier, devant le siège de Télé-Lumière, sont-ils effectivement coupables de négligence ? Pourquoi ne sont-ils pas intervenus quand Mgr Grégoire Haddad a été agressé ? En réponse à la première question, il semble que le commissaire du gouvernement auprès du tribunal militaire Maroun Zakhour, qui a entendu les...