Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Commémoration - Trois ans après, la tuerie de Saïda encore dans les mémoires Nasri Lahoud : « Cessez d’intervenir dans la justice »

L’occasion est triste, à l’image de la situation du corps de la magistrature, sévèrement malmené depuis l’élection partielle du Metn. Mais le plus triste est encore de constater que trois ans après l’atroce assassinat des juges en plein tribunal à Saïda, les coupables courent toujours, laissant ceux qui sont censés faire justice plus démunis que jamais. C’est donc un véritable cri du cœur que le président du Conseil supérieur de la magistrature Nasri Lahoud a lancé hier dans son discours commémoratif, en demandant que cessent les ingérences dans la justice. Considérations de sécurité obligent, la commémoration de l’assassinat des juges de Saïda, Hassan Osman, Imad Chéhab, Walid Harmouche et Assem Abou Daher, a eu lieu cette année à Beyrouth, au siège de la Cour de cassation. Tous les grands magistrats ont assisté à la cérémonie, qui s’est déroulée en présence du ministre de la Justice, représentant le chef de l’État, du député Mikhaël Daher, représentant le président de la Chambre, et du ministre Assaad Diab, représentant le président du Conseil. Les ministres Jean-Louis Cardahi, Michel Pharaon et Michel Moussa, ainsi que les députés Antoine Ghanem, Ghazi Zeayter, Antoine Haddad, Élie Aoun, Georges Najem, Marwan Farès, Walid Eido, Nayla Moawad, Mohammed Hajjar et Mohammed Raad, le bâtonnier de Beyrouth Raymond Chedid et celui du Nord Georges Mourani, ainsi que d’autres personnalités du monde du droit étaient aussi présents. Après l’hymne national, le directeur général du ministère de la Justice, M. Omar Natour, a rendu un hommage émouvant aux juges assassinés, avant de céder la parole au président du CSM, M. Nasri Lahoud. Ce dernier a rappelé que son premier souci, lorsqu’il a été nommé à la tête du CSM, a été de renforcer la sécurité dans les palais de justice pour éviter une réédition de la tuerie de Saïda. « En même temps, j’ai voulu consolider l’indépendance de la justice, en augmentant les pouvoirs du CSM et en améliorant la situation de l’Institut des études juridiques. » M. Lahoud a ajouté que la justice ne sera le bouc émissaire de personne et il a demandé qu’on arrête de s’interférer dans son travail. « Cela suffit d’attaquer le pouvoir judiciaire (...), car les volcans du droit explosent sans prévenir. » Le bâtonnier Chedid s’est étonné du silence sur cette terrible affaire alors que le ministre de la Justice a rappelé que les quatre juges n’ont pas été tués pour des motifs personnels. C’est toute la justice et avec elle la stabilité du pays qui étaient visées. « Il ne peut y avoir de démocratie, ni de sécurité, ni de droits personnels ou autres sans justice. Et celle-ci ne peut être assurée que par un pouvoir judiciaire exercé par les tribunaux, conformément aux lois. »
L’occasion est triste, à l’image de la situation du corps de la magistrature, sévèrement malmené depuis l’élection partielle du Metn. Mais le plus triste est encore de constater que trois ans après l’atroce assassinat des juges en plein tribunal à Saïda, les coupables courent toujours, laissant ceux qui sont censés faire justice plus démunis que jamais. C’est donc...