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Actualités - CHRONOLOGIE

Nutrition - Séminaire organisé par l’Association libanaise d’alimentation Huiles et acides gras, voilà l’ennemi

Qui n’a pas entendu sa mère et sa grand-mère louer les qualités de la « samné hamouié » (margarine) et le goût relevé qu’elle donne aux mets, notamment aux douceurs orientales ? Qui n’apprécie pas les olives-beurre qu’on sert dans les restaurants, les fameux sandwichs beurre-jambon, les œufs frits au beurre, etc. ? La margarine et ses dérivés continuent à être utilisés en grande quantité dans la préparation quotidienne de nos plats et pourtant nul n’ignore plus les maladies qui en résultent. Éveiller donc l’opinion publique aux méfaits de cette catégorie d’aliments est le but de l’Association libanaise de nutrition et d’alimentation (ALNA) et du département de nutrition à l’Université américaine de Beyrouth (AUB) qui ont organisé récemment un séminaire sur « Les huiles et les graisses dans notre alimentation ». «Dans le passé, on associait l’élévation du taux du cholestérol et des triglycérides ainsi que les maladies cardiovasculaires et les embolies cérébrales à une grande consommation des huiles et des acides gras », déclare Mme Nahla Houalla, présidente de la ALNA. « Il est évident aujourd’hui que cette catégorie d’aliments est responsable également de certaines inflammations, de l’hypertension comme de certains types de cancer. » Il est important donc, selon Mme Houalla, de bien choisir la qualité des huiles et acides gras à consommer et d’en bien doser la quantité. Ainsi, il est recommandé de prendre 60 grammes d’acides gras au quotidien, à condition que les acides gras saturés ne dépassent pas les 12 grammes, ceux poly-insaturés 17 grammes et les mono-insaturés 31 grammes. En ce qui concerne la qualité des huiles et des acides gras, Mme Houalla explique que les acides gras saturés (margarine) entraînent une élévation du taux du cholestérol, alors que toutes les huiles le font diminuer. Toutefois, certaines huiles sont plus conseillées que d’autres, comme l’huile de canola et l’huile d’olive, qui sont faibles en acides gras saturés (7 % dans l’huile de canola et 15 % dans l’huile d’olive) et riches en acides gras mono-insaturés (61 % dans l’huile de canola et 75 % dans l’huile d’olive). Évoquant les produits dont sont extraits les huiles et les acides gras, M. Imad Toufaily, du département de nutrition de l’AUB, a expliqué que certaines de ces huiles sont sujettes à une hydrogénation, ce qui permet une plus grande utilisation dans la préparation des mets. « Toutefois les acides gras ne nous proviennent pas uniquement des huiles que nous utilisons dans la cuisine, mais aussi des différents aliments que nous consommons, comme les produits laitiers, les viandes, les volailles, les poissons et les amuse-gueules », conclut-il. Comment utiliser d’une façon saine les huiles dans la préparation des plats ? M. Raja Tannous, du département de nutrition à l’AUB, note que dans les fritures, il est préférable de régler le feu à une température variant entre 175 et 200º pour éviter que les aliments n’absorbent trop de matières grasses. De même, il faut s’éloigner autant que possible des barbecues, car le contact des viandes et des volailles directement avec le feu dégage une substance qui favorise le développement de certains cancers. Mme Carla Habib Mrad, diététicienne, a insisté dans son intervention sur le nombre sans cesse croissant des personnes atteintes de diabète et d’obésité notamment parmi la population jeune. Cette réalité est due à la consommation excessive des fast-foods et des aliments riches en matières grasses. « Il faut trouver un équilibre entre ce que nous mangeons et ce que nous brûlons », indique Mme Mrad, qui précise qu’un gramme de lipides équivaut à 9 calories, qu’un gramme de glucides ou de protides vaut 4 calories et que les calories contenues dans une cuillerée à soupe d’huile sont les mêmes que celles contenues dans une cuillerée à soupe de beurre (45 calories). Pour perdre du poids, il faudrait donc adopter un mode alimentaire faible en calories et en matières grasses sans toutefois éprouver de la faim. « Les aliments pauvres en matières grasses ne sont pas nécessairement faibles en calories », ajoute Mme Mrad, qui précise qu’un biscuit au chocolat contient 4,5 grammes de matières grasses et 80 calories alors qu’un biscuit au chocolat allégé contient 3 grammes de matières grasses et 70 calories. De même, 30 grammes de chips contiennent 10 grammes de matières grasses et 150 calories alors que 30 grammes de chips allégés contiennent 6 grammes de matières grasses et 135 calories. Chez les diabétiques, l’objectif demeure de maintenir le poids et de prévenir les complications dues à la maladie. Pour cela, il est recommandé de cuisiner avec de l’huile d’olive, d’utiliser l’huile végétale dans la préparation des gâteaux et des cakes, de manger du poisson au moins deux fois par semaine, de consommer avec modération des produits laitiers allégés et le moins possible de viande, enfin de se priver de fritures. M. Omar Obeid a, quant à lui, indiqué que les acides gras contenus dans le corps humain proviennent en partie des aliments que nous mangeons. « Une grande consommation de ces acides, notamment les acides gras insaturés, aboutit à un dysfonctionnement du système immunitaire », note-t-il. Mme Roula Zahr Naanaï, responsable du département de nutrition à l’hôpital des Makassed, a indiqué que les personnes souffrant d’hypertension doivent adopter une alimentation riche en légumes, en fruits, en calcium, en magnésium, en potassium, en féculents et en céréales et faible en matières grasses, notamment en acides gras saturés. Ces personnes doivent également réduire la quantité de sel dans leurs mets, perdre les kilos superflus, se priver d’alcool, faire du sport au moins trois fois par semaine à raison de 45 minutes à chaque fois et s’abstenir de fumer. De son côté, M. Malek Batal, du département de nutrition à l’AUB, a noté que des études ont montré qu’une alimentation riche en matières grasses est à l’origine de certains cancers, principalement les cancers du colon, du sein et de la prostate. Ces même études ont prouvé, par ailleurs, que les huiles mono-insaturées, comme l’huile d’olive, jouent un rôle important dans la prévention de ces maladies. Si les acides gras sont nocifs pour les adultes, ils demeurent toutefois importants pour le développement de l’intelligence chez les enfants. C’est ce qu’a noté M. Michael Eddé, directeur du département de nutrition à Nestlé, qui précise qu’il est important donc de fournir à « nos enfants une nourriture riche en matières grasses, selon les différentes étapes de leur croissance ». Nada MERHI
Qui n’a pas entendu sa mère et sa grand-mère louer les qualités de la « samné hamouié » (margarine) et le goût relevé qu’elle donne aux mets, notamment aux douceurs orientales ? Qui n’apprécie pas les olives-beurre qu’on sert dans les restaurants, les fameux sandwichs beurre-jambon, les œufs frits au beurre, etc. ? La margarine et ses dérivés continuent à être...