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Actualités - OPINION

Opposition - Des sources politiques critiquent les dernières déclarations de Aoun Une sourde lutte entre radicaux et modérés

Pour le général Michel Aoun, la bataille électorale du Metn était un message adressé aux États-Unis qui ont donné leur aval à la tutelle syrienne au Liban. C’est ce qui ressort de son interview accordée jeudi passé à la LBCI. Il convient de relever dans ce cadre une nette différence entre ses propos concernant « l’occupation syrienne », la nécessité « d’obtenir l’application de la résolution 520 » et le discours modéré adopté par l’opposition de Kornet Chehwane. Tout en insistant sur la souveraineté, l’indépendance et la libre décision du Liban, celle-ci préconise d’autres moyens que ceux du général Aoun pour atteindre ces objectifs. Elle estime en effet que la politique de provocation menée à l’égard de la Syrie a montré dans le passé ses limites. Des personnalités politiques conscientes de la précarité de la situation régionale actuelle considèrent qu’il faut donner aujourd’hui la priorité à la lutte contre Israël. Il s’agit donc de se solidariser avec Damas contre l’État hébreu. Les mêmes sources se demandent comment le général Aoun espère aboutir au retrait des troupes syriennes du pays en l’absence d’un consensus entre Libanais sur ce point. De même qu’il aurait été impossible pour le Liban d’obtenir son indépendance en 1943 si musulmans et chrétiens ne s’étaient pas entendus là-dessus. Les sources susmentionnées estiment de ce fait que le général en exil à Paris commet une erreur grossière quand il s’attaque au leader druze Walid Joumblatt. En effet, il n’est pas du tout indispensable que les ténors de l’opposition tiennent tous un seul et même discours ou qu’ils aient exactement les mêmes revendications. Chacun d’entre eux peut avoir une lecture différente de la situation et des événements, impliquant diverses prises de position politiques. Dans ces milieux, on s’inquiète ainsi des attaques du général Aoun contre M. Joumblatt, car rien ne l’empêcherait de s’en prendre par la suite à ceux-là mêmes avec qui il s’est allié à l’occasion de la partielle du Metn. Il suffirait pour cela que l’une de ces personnalités accepte d’entreprendre un dialogue avec le pouvoir autour de certaines revendications susceptibles d’être satisfaites dans les circonstances actuelles. Du reste, ajoutent les mêmes sources, si aux yeux du général Aoun les prises de position du patriarche maronite Nasrallah Sfeir restent insuffisantes, que dire alors de celles de Walid Joumblatt ? En fin de compte, une question essentielle se pose à la lumière de la législative du Metn : quel est le courant, radical ou modéré, qui finira par l’emporter au sein de l’opposition ? Les extrémistes ont réussi dans le passé à entraîner dans la guerre la plupart des modérés, ou du moins leur base. Parviendront-ils à leurs objectifs en temps de paix ? Émile KHOURY
Pour le général Michel Aoun, la bataille électorale du Metn était un message adressé aux États-Unis qui ont donné leur aval à la tutelle syrienne au Liban. C’est ce qui ressort de son interview accordée jeudi passé à la LBCI. Il convient de relever dans ce cadre une nette différence entre ses propos concernant « l’occupation syrienne », la nécessité « d’obtenir...