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Amnesty qualifie la situation des droits de l’homme au Liban de « stagnante »(photo)

«Le message qu’Amnesty International entend communiquer à travers ce rapport est que les droits de l’homme ne sauraient être échangés pour la sécurité. » Le ton était donné. Lors d’une conférence organisée hier au siège de l’Ordre de la presse à l’occasion de la publication du rapport annuel d’Amnesty International, le directeur adjoint pour la région, M. Abdel Salam Sayed Ahmad, a rappelé que l’un des défis majeurs auquel doit désormais faire face l’organisation internationale est celui de la violation des droits de l’homme au nom de la guerre lancée contre le terrorisme. « Une guerre qui, malheureusement, a entraîné dans son sillage plusieurs pays arabes », a souligné le responsable d’Amnesty. Si le Liban n’est pas directement concerné par cette nouvelle « guerre », il n’empêche que « les déclarations officielles faites dans le cadre de l’affaire de Denniyé sont exploitées à cette fin. Il s’agit de prises de position à travers lesquelles le Liban tente d’améliorer son image en manipulant cette nouvelle arme », a souligné M. Ahmad qui a espéré que cette « position » n’aura pas de répercusions sur les procès prévus dans le cadre de cette affaire. Si, dans l’ensemble, la situation des droits de l’homme reste préoccupante « dans la plus grande partie du Proche-Orient, du Moyen-Orient et de l’Afrique », au Liban, en revanche, « on peut parler de stagnation », a estimé M. Ahmad. Malgré certaines « améliorations » relevées, beaucoup reste à faire, estime le porte-parole de l’ONG. Interrogé sur l’affaire Ramzi Irani, M. Ahmad a affirmé que tant « qu’il n’y a pas de preuves sur l’implication d’un État (quelconque) dans le meurtre de Ramzi Irani, ainsi que dans celui de Jihad Jibril, il incombe aux autorités libanaises de poursuivre l’enquête jusqu’au bout afin de faire la lumière sur ces assassinats ». Abdel Salam Sayed Ahmad a en outre rappelé qu’un communiqué avait été publié par l’organisation au lendemain même de la disparition de l’ingénieur Irani, condamnant cet acte et exhortant les responsables libanais à éclaircir le mystère de sa disparition. Dans un rapport exhaustif sur le Liban, Amnesty relève « l’arrestation de dizaines de personnes pour leur affiliation présumée aux Forces libanaises et au CPL (aouniste), lors de manifestations ou dans le cadre d’activités pacifiques visant à réclamer le retrait syrien ». Au moins soixante-dix personnes ont par ailleurs été traduites devant les tribunaux pénaux ou militaires, souligne le rapport, qui ajoute que des dizaines de personnes soupçonnées d’être affiliées à l’ALS ont comparu devant le tribunal militaire dans le cadre « de procédures accélérées ». Des cas de torture et de mauvais traitements ont en outre été rapportés. Amnesty fait état de huit condamnations à mort, durant l’année 2001, « des condamnations qui n’ont toutefois pas été exécutées », précise le responsable de cette organisation qui évoque l’historique du combat menée par cette ONG contre la peine de mort dans le monde. Enfin, le rapport relève que les quatre soldats israéliens faits prisonniers par le Hezbollah sont toujours détenus par cette formation. « Des centaines de prisonniers politiques ont été jugés par le tribunal militaire dans le cadre de procès accélérés non conformes aux critères internationaux de justice », dénonce le rapport. « Plusieurs d’entre eux ont par ailleurs été jugés par la Cour de justice dont les jugements sont sans recours. » Interrogé enfin sur le dossier des détenus en Syrie, le responsable d’Amnesty a affirmé que son organisation a reçu des informations « qui lui sont parvenues des autorités syriennes », sur l’existence de trois prisonniers qui se trouveraient encore dans les geôles syriennes. M. Ahmad a ajouté que « des jugements ont été prononcés à leur encontre », sans donner plus de précisions. Le groupe Beyrouth II « adopte » deux prisonniers d’opinion égyptiens Le groupe Beyrouth II d’Amnesty International a récemment « adopté » deux prisonniers d’opinion égyptiens. Midhat Haddad et Atif Simari avaient été condamnés à trois ans de prison chacun en novembre 2000, à l’issue d’un procès expéditif devant une cour militaire égyptienne. « Les procédures pénales suivies étaient en deçà des normes internationales et ne répondaient pas aux exigences minimales d’un procès équitable », affirme Amnesty International. Les autorités égyptiennes reprochent à MM. Haddad et Simari d’appartenir à une « organisation illégale », en l’occurrence le mouvement des Frères musulmans. Comme ces deux prisonniers, respectivement un ingénieur et un comptable, sont détenus pour leurs opinions politiques uniquement, sans qu’ils aient eu recours à la violence, Amnesty International exige leur libération immédiate et inconditionnelle.
«Le message qu’Amnesty International entend communiquer à travers ce rapport est que les droits de l’homme ne sauraient être échangés pour la sécurité. » Le ton était donné. Lors d’une conférence organisée hier au siège de l’Ordre de la presse à l’occasion de la publication du rapport annuel d’Amnesty International, le directeur adjoint pour la région, M....