Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Sécurité - Le juge Madi en charge du dossier, plusieurs personnes interpellées Le corps de Ramzi Irani ne porte pas de traces de brûlure ou de torture

Le premier juge d’instruction de Beyrouth, Hatem Madi, entamera aujourd’hui son enquête dans l’affaire de la disparition et de l’assassinat de Ramzi Albert Irani, à l’issue d’une réunion qui se tiendra au bureau du procureur général près la Cour de cassation, Adnane Addoum, en présence du chef de la brigade criminelle, le général Ibrahim Jabbour. Le procureur général près la cour d’appel, Joseph Maamari, a déposé une plainte contre inconnu pour enlèvement et meurtre de Irani. Le juge d’instruction Madi, qui a ainsi pris en charge le dossier, s’était rendu dès lundi soir au secteur Caracas, où le corps de la victime a été retrouvé. Le Dr Pierre Zalouaa, généticien, a été chargé de relever d’éventuelles traces pouvant déterminer l’ADN de la personne qui a conduit la Polo noire de Ramzi Irani. Le premier juge d’instruction de Beyrouth a indiqué, citant le rapport du médecin légiste, que « Ramzi Irani a été abattu de deux balles de revolver l’une à la poitrine et l’autre au cœur ». Le corps de la victime ne porte pas de traces de brûlure ou de torture. Il n’a pas été mutilé. « La mort remonte probablement à cinq jours avant la découverte du cadavre, sept jours au grand maximum », a relevé le juge Madi. Un témoin de l’enlèvement du jeune ingénieur à la sortie de son bureau rue Clemenceau, le mardi 7 mai, a déjà été interpellé, rappelle-t-on. Les sources proches de l’enquête ont estimé que la voiture de Ramzi Irani n’est pas restée stationnée plus de 48 heures dans le secteur Caracas. Le véhicule, qui ne porte pas des traces de la pluie tombée vendredi à Beyrouth, aurait été caché dans un parking souterrain. Hier, une femme qui habite le secteur Caracas et qui avait donné l’alerte, a été interrogée. Quatre militants FL, Eliano el-Mir, Jean Abi Najem, Fady Chamaty et Christian Crémona ont été interpellés hier matin pour avoir envoyé des messages via le réseau GSM concernant l’emplacement de la voiture de la victime. Ils ont été relâchés en soirée. Le procureur général près la Cour de cassation a indiqué hier, qu’il existe « plusieurs éventualités dans la disparition et l’assassinat de Irani ». « Les motifs pourraient être politiques, sécuritaires, ou personnels », a-t-il encore dit en soulignant que « quatre personnes ont été arrêtées ». « Les données disponibles dans cette affaire sont plus riches que celles que nous détenions dans le dossier de l’assassinat de l’ancien ministre, Élie Hobeika ». Des rumeurs véhiculées tout au long de la journée À qui profite le meurtre du jeune ingénieur FL ? Selmane Samaha, chef de la section estudiantine des FL, indique à ce sujet, à L’Orient-Le Jour : « C’est comme si on avait reçu une gifle d’un fantôme ; on ne sait qui accuser ». Avant la découverte du cadavre décomposé de Irani, plusieurs de ses camarades avaient essayé de retrouver une piste en procédant par élimination. Ils avaient passé en revue les intérêts de la Syrie, du Hezbollah, des services de renseignements libanais, des groupuscules palestiniens, dans la disparition de leur camarade... D’aucuns pensent que l’assassinat du jeune ingénieur est le fait d’un groupe bien organisé et non celui d’une seule personne, ou de simples amateurs. « Jeudi et vendredi derniers, deux coups de fil ont été effectués de deux pay-phone à Beyrouth, l’un à Hamra et l’autre à Ras el-Nabeh, indiquant à des amis proches de Irani que la voiture de la victime se trouvait dans le secteur de Caracas, non loin de l’hôtel Searock, (au même endroit où le cadavre a été retrouvé lundi dernier) », relève Samaha. Les proches de l’ingénieur avaient prévenu les autorités. Et les forces de l’ordre avaient fouillé, en vain, tout au long du week-end, tout le secteur. Lundi soir, la Polo noire de Ramzi Irani a été retrouvée à l’endroit indiqué auparavant par les interlocuteurs anonymes. C’est avec indignation, et beaucoup d’amertume, que les amis et les proches de Irani ont accueilli les rumeurs qui avaient circulé tout au long de la journée d’hier, concernant les motifs de cet acte criminel. Ils accusent certains responsables d’avoir véhiculé des informations selon lesquelles l’assassinat est lié à une affaire de mœurs, un crime d’honneur perpétré par la famille d’une femme résidant dans la banlieue sud. « C’est la solution la plus facile, une issue qui arrange beaucoup de parties », affirment-ils. Pour eux, la disparition du jeune ingénieur, et les circonstances dans lesquelles son corps a été retrouvé, constitue bel et bien une provocation. « L’assassinat de Irani n’est autre qu’un projet de discorde entre les Libanais », souligne en conclusion Samaha. Le corps de Ramzi Albert Irani, 36 ans, sera transféré aujourd’hui, à 10 heures, de la morgue de l’hôpital américain à l’église Mar Takla, à Hazmieh. Ses funérailles seront célébrées à midi. Les militants FL, les parents et amis suivront le cercueil jusqu’au caveau de la famille. Patricia KHODER
Le premier juge d’instruction de Beyrouth, Hatem Madi, entamera aujourd’hui son enquête dans l’affaire de la disparition et de l’assassinat de Ramzi Albert Irani, à l’issue d’une réunion qui se tiendra au bureau du procureur général près la Cour de cassation, Adnane Addoum, en présence du chef de la brigade criminelle, le général Ibrahim Jabbour. Le procureur...