Les motifs de l’arrestation de Carlos Keyrouz

Durant son point de presse, M. Adnane Addoum a abordé l’arrestation de Carlos Keyrouz, à l’aéroport de Beyrouth. Selon lui, M. Keyrouz, qui a la double nationalité libanaise et belge, fait l’objet d’un mandat de recherche depuis qu’une plainte a été déposée contre lui, depuis un certain temps, par le palais Bustros, « parce qu’il avait empêché l’ambassadeur du Liban en Belgique de faire mention d’Israël ». « À mon avis, nous ne sommes pas tenus de défendre l’État hébreu », a-t-il dit, en expliquant que l’interpellation de M. Keyrouz, qui a été stigmatisée par l’Union maronite mondiale, dont ce dernier fait partie, était dans les règles. Le magistrat a également critiqué vivement le chef des Kataëb, Karim Pakradouni, parce qu’il avait fait état d’une médiation entreprise pour libérer certaines personnes arrêtées récemment dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Tony Frangié. « Karim Pakradouni n’est pas un juge et ne représente pas le parquet. Il est le chef d’un parti politique et je ne pense pas qu’il intervient dans les affaires de la justice. D’ailleurs, nous ne le lui permettrons pas », a-t-il dit. M. Addoum a en outre expliqué que le parquet n’a rien à voir dans ce qui se passe au niveau de l’enquête sur l’assassinat de Tony Frangié dans la mesure où le dossier est aux mains du juge d’instruction délégué près la Cour de justice, Abdallah Bitar, qui avait délivré des mandats de recherche à l’encontre de personnes soupçonnées d’avoit pris part au massacre d’Ehden. Le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, Maroun Zakhour, a relâché hier après-midi le militant FL, Carlos Keyrouz. Par ailleurs, Boutros Saba, Antoine Féghali, Tanios Aoun et Nabil Haïkal, interpellés dimanche dernier dans l’affaire du massacre d’Ehden, ont été, eux aussi, relâchés hier. Par contre, un mandat d’arrêt a été délivré à l’encontre d’Antoine Youssef, impliqué dans la même affaire.