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Actualités - OPINION

Les jumelles de l’histoire

Faut vivre au Proche-Orient et bien s’y faire tarter pour comprendre comment bégaie l’histoire. Comment depuis 1948, c’est invariablement le même scénario : d’un côté des populations arabes réduites en charpie par les Israéliens, de l’autre des chefs arabes qui font leur cinéma guerrier, jumelles bien en main et pantalon aux chevilles. Que les Américains soutiennent aveuglément les Hébreux, ça on s’y est habitué, la justice étant généralement soluble dans la bêtise. Mais sait-on, en revanche, pourquoi les Européens patinent et manquent de s’étaler à chaque fois qu’ils nous appuient ? Facile : t’as beau trimbaler la cause la plus juste, si ton intérieur schlingue la dictature et la gabegie, c’est pas demain la veille que tu vas empiler les prouesses diplomatiques. À commencer par le vieux Yasser lui-même. Figure légendaire de la Palestine, il a réussi le tour de force de couver l’élevage d’une pelletée de corrompus au milieu d’une population qui, malgré sa misère et son désespoir, dispose pourtant du plus fort taux d’intellectuels et de penseurs éclairés. Côté voisins, de parade en mascarade, on n’est pas mieux lotis. Entre celui qui n’a plus tiré un coup de feu depuis une trentaine d’années tout en sous-traitant le sale boulot à la cohorte de ses poulains, cet autre dont le pays a mangé et digéré un bon tiers de la Palestine avant de jouer les gardes-frontières de l’État hébreu, le déjanté qui a gazé son propre peuple et le microcéphale qui s’en est allé bouder dans son boudoir... Israël a encore de beaux jours devant lui. Le gros baril d’Ariel est certainement un tortionnaire, un bourreau, un assassin, un égorgeur, un boucher... Mais le gros baril d’Ariel, lui, a été élu. Et s’il se casse la gueule, ce ne sera ni par une révolution, ni un coup d’État, ni un mouvement de redressement, comme on les affectionne ici... mais par un bulletin de vote. Toute la différence est là. Seulement voilà, y a ceux qui écrivent l’histoire et ceux qui, justement, ont besoin de jumelles pour la lire. Gaby NASR
Faut vivre au Proche-Orient et bien s’y faire tarter pour comprendre comment bégaie l’histoire. Comment depuis 1948, c’est invariablement le même scénario : d’un côté des populations arabes réduites en charpie par les Israéliens, de l’autre des chefs arabes qui font leur cinéma guerrier, jumelles bien en main et pantalon aux chevilles. Que les Américains soutiennent...