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Actualités - REPORTAGE

RELIGION - Huitième colloque syriaque à Antélias Connaître l’image de Dieu dans les croyances de l’Autre

«Dieu Miséricorde, Dieu Amour dans le patrimoine oriental et plus particulièrement syriaque» : tel est le thème du huitième colloque syriaque organisé par le Centre d’études et de recherches orientales (Cero) pour l’année 2002. Les travaux de ce colloque, dont la séance inaugurale s’est déroulée mercredi soir au couvent Saint-Élie, à Antélias, sont axés sur deux lignes directrices : la relation, à travers les âges, entre l’homme et Dieu dans certaines religions d’Orient, et le thème «Dieu Miséricorde, Dieu Amour dans le patrimoine syriaque». Le colloque se poursuivra jusqu’à demain, samedi. Le choix des sujets débattus n’est pas sans rapport avec le débat actuel dans le monde, qui porte sur les problèmes du terrorisme, de l’intégrisme, du repli sur soi ou de la reconnaisance du droit à la différence. Les quarante chercheurs participant à ce séminaire tentent de montrer comment étaient perçus les dieux des religions polythéistes et monothéistes des grandes civilisations et d’expliquer la conception du Dieu Miséricorde et Amour dans les religions actuelles. Lors de l’ouverture des travaux, le ministre de l’Environnement, Michel Moussa, a prononcé au nom du président Émile Lahoud un discours dans lequel il a notamment souligné que «le patrimoine n’est pas une série de concepts rigides dans l’espace et le temps mais une expérience de vie authentique que les générations se transmettent, un mouvement intérieur vers le Créateur, et une découverte sans cesse renouvelée de la profondeur des secrets qui impriment notre existence». De son côté, le patriarche Ignace Moussa Ier Daoud, préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, a évoqué l’importance que revêt ce colloque dans la conjoncture actuelle. «Dans le monde d’aujourd’hui, a-t-il notamment déclaré, on peut emprisonner le droit de parler, exalter la violence, justifier la vengeance, porter atteinte à la liberté que Dieu nous a donnée». Le patriarche Daoud a affirmé que «dans cette sombre conjoncture mondiale, le colloque sur notre patrimoine syriaque constitue une lueur d’espoir pour nos générations futures». «Compte tenu du cliquetis des armes, du tumulte des menaces et des surenchères, une voix s’élève, qui rappelle la dignité de l’homme, le Dieu Amour et les valeurs de la paix et de la justice», a-t-il déclaré. Pour sa part, le père Simon Atallah, supérieur général de l’Ordre antonin et représentant des organisateurs de ce colloque, a mis l’accent sur l’importance du thème de ce séminaire «dans un monde électronique, où la recherche de l’Identité de Dieu est continue». Le père Atallah a souligné, en outre, que le Cero «cherche à faire de ce colloque une manifestation culturelle qui s’adresse aux jeunes, afin de leur faire connaître leur histoire et leurs racines communes, comme il les appelle à bâtir une civilisation qui s’appuie sur les expériences de vie de tous les jours». Connaître les dieux des religions polythéistes et monothéistes Il a conclu en expliquant que «pour que le fruit de nos travaux dépasse le cadre du Liban et se répand dans le monde syriaque arabe, le neuvième colloque se tiendra entre Bagdad, Beyrouth et Damas afin que la participation de la jeunesse soit plus vaste». Des sumériens et akkadiens aux pharaons, des hittites aux phéniciens et aux hébreux, des zoroastrites aux hindouistes, en passant par les premiers chrétiens, les musulmans et les druzes, «ce colloque est appelé à évoquer quelques-unes des expériences multiples et variées qui ont permis dans le passé et qui permettent aujourd’hui à l’homme religieux de se mettre en rapport avec le Sacré, quelle que soit la façon dont il le conçoit et quel que soit le système théologique à travers lequel il s’exprime», a souligné le Dr Hassan Salamé Sarkis, professeur à l’Université libanaise, dans sa présentation de la problématique du colloque. «À travers l’analyse de textes et d’inscriptions, des traités théologiques ou de témoignages mystiques, des conférences, interventions ou études, nous allons tenter d’approcher les deux notions, Dieu Miséricorde – Dieu Amour, de mettre en évidence des expériences religieuses aussi diverses que multiséculaires», a poursuivi le Dr Sarkis. Plus de trois cents universitaires venant de Syrie, d’Irak et du Liban, invités par le Centre d’études religieuses orientales, se sont retrouvés à Antélias pour suivre les interventions de ces experts. Les séances de débat sont ouvertes au public. Les sujets qui sont présentés au cours de ces travaux couvrent les religions de l’ensemble des continents. Pour tout chercheur ou passionné d’histoire et de philosophie des religions, ce colloque, par la rigueur des recherches et des débats, représente une opportunité rare de mieux connaître les religions antiques et actuelles, et surtout la conception du divin et sa relation avec l’homme. Joanne FARCHAKH
«Dieu Miséricorde, Dieu Amour dans le patrimoine oriental et plus particulièrement syriaque» : tel est le thème du huitième colloque syriaque organisé par le Centre d’études et de recherches orientales (Cero) pour l’année 2002. Les travaux de ce colloque, dont la séance inaugurale s’est déroulée mercredi soir au couvent Saint-Élie, à Antélias, sont axés sur deux lignes...