AFGHANISTAN - Un camp des troupes coalisées attaqué par les extrémistes L’armée américaine s’inquiète d’une intensification des opérations d’el-Qaëda(PHOTO)

Un général américain a averti hier d’une possible multiplication des attaques d’el-Qaëda en Afghanistan dans les mois à venir, à mesure que le temps va s’améliorer. Cet avertissement est intervenu quelques instants après l’annonce d’une attaque dans la nuit contre une base des forces coalisées dans l’est du pays. «C’est la saison pour faire campagne», «Nous nous attendons à voir une augmentation de l’activité ennemie», a déclaré sur la base aérienne de Bagram, au nord de Kaboul, le général Frank Hagenbeck, commandant de l’opération Anaconda qui vient de s’achever. Pendant la nuit de mardi à mercredi, des combattants d’el-Qaëda et talibans ont attaqué un camp de la coalition internationale, a annoncé un porte-parole américain, près de l’aéroport de Khost, capitale de la province du même nom, à environ 70 kilomètres de la vallée de Shahi Kot, cœur de l’opération Anaconda. «Les forces de la coalition dans la région de Khost ont été attaquées par les extrémistes, qui se sont servis de roquettes, de mortiers et de mitrailleuses», a déclaré le major Bryan Hilferty, porte-parole de la coalition, précisant que l’attaque avait visé «un camp connu de la coalition». Les soldats alliés ont riposté et les échanges de tirs ont duré plusieurs heures, a-t-il dit. Le général Hagenbeck a cependant souligné que les circonstances de ces échanges de tirs n’étaient pas clairement établies, et qu’il n’était pas absolument sûr que les forces de la coalition aient été directement visées. «Nous essayons de déterminer si l’attaque était dirigée contre les soldats de la coalition, ou s’il s’agit seulement de tirs entre groupes rivaux. Nous savons qu’il y eu des tensions dans le secteur», a-t-il expliqué. Des affrontements armés avaient éclaté mardi à Khost entre les partisans du gouverneur de la province et ceux du chef de la police, selon l’agence Afghan Islamic Press (AIP), basée au Pakistan. Selon le major Hilferty, aucune victime n’a été signalée après les échanges de tirs de la nuit. L’AIP a néanmoins affirmé que trois soldats des forces locales afghanes alliées des États-Unis avaient été tués et huit autres blessés. Selon l’AIP, l’attaque a visé deux lieux distincts, l’aéroport de Khost, au sud-est de la ville, ainsi qu’une base américaine située à Sarabagh, à cinq kilomètres au nord-est de la ville, et des habitants ont raconté avoir été réveillés par «le bruit sourd de lourds combats». L’opération Anaconda, lancée le 2 mars par la coalition internationale contre une poche de résistance du réseau el-Qaëda et des talibans dans la province du Paktia, s’est achevée lundi, mais des responsables militaires américains ont prévenu que la lutte contre el-Qaëda allait se poursuivre. Le général Hagenbeck a réaffirmé mercredi que des «centaines» de combattants ennemis avaient été tués, qu’un petit nombre seulement avait pu s’enfuir et que les hommes d’el-Qaëda avaient subi «une défaite à laquelle ils ne s’attendaient pas». Il a néanmoins averti que les soldats de la coalition devaient s’attendre à de nouvelles attaques. «Ils se battent sur un terrain où ils sont historiquement vainqueurs. À présent, je suis sûr qu’ils examinent la façon dont ils vont nous affronter dans l’avenir», a-t-il dit en mentionnant le Paktia et ses environs où, a-t-il dit, les combattants d’el-Qaëda sont «acceptés par la population locale». «Il y a des raisons de croire, d’un point de vue historique, que nous pourrions découvrir des poches de résistance des talibans dans cette région (...) mais je peux dire aussi que nous regardons au-delà de la province du Paktia», a affirmé le général américain. «Je peux vous dire qu’il y a à présent des éléments actifs d’el-Qaëda dans le Paktia qui tentent de se regrouper à grande échelle», a-t-il ajouté. Le général Hagenbeck a enfin affirmé que les documents découverts dans les grottes ayant servi de refuge aux combattants d’el-Qaëda attestaient que le gouvernement intérimaire afghan, dirigé par le royaliste pachtoune Hamid Karzaï, constituait une cible potentielle.