Sommet arabe - Tournée-éclair du ministre saoudien des AE au Caire, à Damas et à Beyrouth Aucune réserve arabe sur l’offre de paix, affirme Saoud el-Fayçal (photo)

Le ballet diplomatique ouvert hier à Beyrouth par le ministre saoudien des Affaires étrangères Saoud el-Fayçal s’inscrit évidemment dans le cadre de la préparation du sommet arabe qui se déroulera les 27 et 28 mars au Liban. Mais le ministre arabe n’en est pas à son premier contact. Avant d’arriver hier à Beyrouth il avait effectué une escale au Caire, puis à Damas. De toute évidence, le but de toutes ces démarches est de finaliser la formulation de l’initiative saoudienne de paix. On sait en effet que cette formulation a changé à plusieurs reprises, et le chef de la diplomatie saoudienne a de fait utilisé le terme de «paix globale» au lieu de «normalisation» avec l’État hébreu à la suite des réserves émises par Damas. Par «normalisation», il faut entendre, selon des diplomates arabes, des relations larges, de peuple à peuple, tandis qu’une «paix globale» n’impliquerait dans l’immédiat que des relations diplomatiques formelles, de gouvernement à gouvernement. Et les diplomates de préciser à ce sujet que «la formulation sur laquelle les discussions sont en cours actuellement prévoit de stipuler clairement la disposition des Arabes à établir des relations de paix normales avec Israël, en échange d’un retrait total». Le prince Walid ben Talal, en visite également à Beyrouth depuis hier, a été on ne peut plus clair à ce sujet, dès son arrivée à l’AIB. En réponse à une question, il a déclaré : «Il va sans dire que l’initiative du prince Abdallah constituera l’essentiel du sommet arabe. Il est clair aussi que de nombreux contacts loin de feux de la rampe sont en cours pour confirmer l’unanimité autour de l’initiative, de sorte qu’elle soit adoptée lors du sommet». Les tractations de Saoud el-Fayçal Journée chargée hier pour le chef de la diplomatie saoudienne Saoud el-Fayçal qui a rencontré d’abord au Caire le président Hosni Moubarak, puis son homologue égyptien Ahmed Maher et le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa. Direction Damas où le ministre a été reçu par le président Bachar el-Assad. L’agence Sana s’est contentée d’indiquer que les discussions avaient porté sur «les contacts interarabes en cours et sur les idées proposées par le prince héritier» saoudien Abdallah ben Abdel Aziz. Le ministre des AE a attendu d’arriver à Beyrouth l’après-midi et de conférer avec son homologue libanais Mahmoud Hammoud avant de dresser un bilan de ses tractations relativement positif. En effet, il a déclaré à sa sortie du palais Bustros que l’offre de paix saoudienne n’avait jusque-là suscité aucune réserve des pays arabes. «Aucune réserve n’a été exprimée lorsque nous avons exposé l’initiative» de l’émir Abdallah ben Abdel Aziz lors du Conseil ministériel de la Ligue arabe, tenu le 9 mars au Caire, a-t-il déclaré. «Nous avons expliqué les objectifs de cette initiative basée sur la légitimité internationale et les principales revendications arabes. Tous sont convaincus par cette vision et cela va évidemment se répercuter sur le sommet», a-t-il ajouté. Il avait entamé sa déclaration à la presse en précisant qu’il était porteur d’un message d’«amitié» du roi Fahd et du prince héritier au président Émile Lahoud, lui exprimant leur «attachement à la réussite du sommet». «Le message souligne que le royaume d’Arabie saoudite fera tout ce que voudra la présidence pour assurer la réussite du sommet», a-t-il dit. «Sa réussite ne peut être assurée qu’à travers une vision arabe et non par une vision extérieure ou autre», a ajouté le chef de la diplomatie saoudienne. L’émir Saoud a éludé une question relative à la finalisation d’un texte formulant l’offre saoudienne. «Nous sommes en train de nous concerter (…) et l’annonce aura lieu après le sommet», a-t-il dit. Le ministre saoudien s’est entretenu en soirée avec le Premier ministre et doit être reçu ce matin par le chef de l’État, le général Émile Lahoud. Par ailleurs, le chef de la diplomatie jordanienne Marwan el-Maacha devait arriver à Beyrouth dans la nuit d’hier. Il s’entretiendra aujourd’hui avec son homologue Mahmoud Hammoud et avec le président Lahoud avant de repartir pour Amman l’après-midi à 16h.