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Actualités - REPORTAGE

FESTIVAL - Ce soir au « Bustan » et demain à l’Assembly Hall Les King’Singers ou le triomphe de l’éclectisme (photo)

Robin Tyson (haute-contre), David Hurley (haute-contre), Paul Phoenix (ténor), Gabriel Courch (baryton), Philip Lawson (baryton) et Stephen Connolly (basse) forment ensemble le dernier avatar des mythiques King’Singers. En effet, cet ensemble anglais a cappella a été fondé en 1968 par quelques membres du chœur de chapelle du King’s College (Cambridge). Depuis, les visages et les voix ont évidemment changé, tout en respectant à la lettre la «philosophie» de l’ensemble, comme l’explique Philip Lawson à son arrivée au Bustan : «Avant toute chose, chacun d’entre nous est rentré dans la formation en refusant d’être un soliste», explique-t-il. «Il s’agit d’abord de chanter ensemble». Deuxième pilier fondateur : un répertoire très large, «non discriminatoire, qui se veut éclectique et homogène à la fois». Le succès des King’Singers est né de l’envie de chanter, sur le même mode, des airs classiques et des chansons «pop», dont les meilleures preuves restent les «standards» des Beatles, groupe emblématique, bien avant les «boys bands». La couleur de la chanson «C’est en s’inspirant de groupes a cappella américain comme les Highlows que les chœurs de chapelle anglais ont commencé à chanter, dès le service religieux terminé, dans les bars et les pubs où ils reprenaient des morceaux populaires», souligne Philip Lawson. Le succès est immédiat, d’autant plus que le public anglais n’était pas habitué au registre de haute-contre (voix masculine aiguë) : «Disons que les King’Singers sont arrivés au bon endroit au bon moment», ajoute en souriant Philip Lawson. L’ensemble anglais court le monde, sans pourtant négliger sa vie privée. Pas plus de cent concerts par an et douze semaines de congé obligatoire. Fidèles à leur éclectisme, les King’Singers ont très vite ouvert leur formation, tout comme leur répertoire, à différents collaborateurs, qu’ils soient instrumentistes, chanteurs ou compositeurs. Ils ont donné des concerts ou enregistré des disques en compagnie de personnalités artistiques comme Nana Mouskouri, Barbara Hendricks, Placido Domingo, Paul McCartney et ont commandé des œuvres à Luciano Berio, John Tavener, Richard Rodney Bennet ou, plus récemment, György Ligeti. «Nous essayons, autant que possible, de respecter une certaine “couleur” de la chanson que nous interprétons», poursuit Philip Lawson. «Notre texture est douce, puisque nous chantons sans micro, et nous employons rarement le “scat” (bruitages buccaux pour imiter un instrument ou donner le rythme), seul Stephen Connelly s’y risque de temps en temps». Le mot est donné : les King’Singers n’aiment pas les a priori. Très prochainement, ils devraient enregistrer The Triomphs of Oriana (le surnom de la reine), une série de 27 madrigaux écrits en l’honneur d’Élisabeth Ire en 1601. Un projet qui sera complété par la commande, auprès de sept compositeurs et poètes contemporains, de sept œuvres en l’honneur du cinquantenaire du règne d’Élisabeth II. Les King’Singers ou le triomphe de l’éclectisme. Le programme de ce soir, 20h30 : – William Byrd (1574-1638), Three Sacred Pieces : Haec Dies, O Lord, make the servant Elizabeth our Queen, Sing Joyfully. – Cinq madrigaux français : Clément Janequin (1485-1558), Au joli jeu de pousse avant ; Nicolas Gombert (1490-1556), Triste départ ; Pierre Passereau (1509-1547), Il est bel et bon ; Josquin Desprez (1440-1521), Nymphes des bois ; Roland de Lassus (1532-1594), Dessus le marché d’Arras. – Görgy Ligeti (1923-), Four nonsense madrigals : The Lobster Quadrille, Flying Robert, The Alphabet, A Long, Sad Tale. – Chansons folkloriques des îles anglaises : Bobby Shaftoe, The Oak and the Ash, Migildi Magildi, Danny Boy, Phil, the Fluter’s Ball. Demain soir, 20h30, Assembly Hall-AUB : – Thomas Morley (1557-1602), Now is the Month of Maying – Orlando Gibbons (1583-1625), The Silver Swan – Thomas Morley, I love, alas, I love thee – John Wilbye (1574-1638), Draw on, Sweet Night – Thomas Morley, Fyer, Fyer ! My Heart ! – Johannes Brahms (1833-1897), Four Songs, op.42 et 62 ; Al Meine Herzgedanken ; Dein Herzlein Mild ; Vineta ; Abendstandchen. – Goffredo Petrassi (1904-), Nonsense – Trois chansons libanaises, avec la participation de Fadia el-Hage : Tahtez zeitouné, el-Rosana, Ya gzayel. * Renseignements et réservations : 04/972980-1-2 et 03/752000-9. Site Web : www.albustanfestival.com D.G.
Robin Tyson (haute-contre), David Hurley (haute-contre), Paul Phoenix (ténor), Gabriel Courch (baryton), Philip Lawson (baryton) et Stephen Connolly (basse) forment ensemble le dernier avatar des mythiques King’Singers. En effet, cet ensemble anglais a cappella a été fondé en 1968 par quelques membres du chœur de chapelle du King’s College (Cambridge). Depuis, les visages et...