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Actualités - OPINION

Coopération - Les loyalistes se frottent les mains mais l’Est garde ses réserves Les relations libano-syriennes de nouveau en ligne de mire

La visite du président Bachar el-Assad ne tire pas son importance du fait qu’elle constitue un précédent. Mais de ce qu’elle s’est proposée de réactiver, sinon de ressusciter, le conseil mixte supérieur, dans le cadre du pacte dit de fraternité-coopération. On sait en effet que le jeune chef de l’État syrien, dépassant le cérémonial protocolaire, a tenu à ce que ce conseil se réunisse pour la première fois, en sa présence, au Liban. L’occasion étant en outre mise à profit pour promulguer une série de décisions et de projets économiques ou structurels favorables à ce pays. Il s’agit notamment de répondre aux attentes libanaises en ce qui concerne les échanges de produits ou la réalisation d’un barrage hydraulique sur le Nahr el-Kébir, parallèlement à un programme encourageant la culture du coton dans les plaines du Akkar et de la Békaa venant doubler un projet de fabrique pour le tabac. Sans compter les escomptes consenties sur les factures de gaz syrien, le projet de deux raffineries communes à Tripoli et au Sud, et la réduction de la créance d’électricité. Le président Assad, prenant acte des plaintes comme des craintes de certaines parties libanaises, souhaite les apaiser. En manifestant d’abord sa bonne volonté dans le domaine économique. L’Assemblée des évêques maronites reconnaît certes que ce geste est positif. Mais insiste sur le fond même du problème. En réclamant derechef, dans son dernier communiqué, la récupération de la souveraineté, de l’autonomie de décision et de l’indépendance libanaises. Pour les prélats, si l’on veut que les appréhensions commencent à se dissiper, il faut initier un redéploiement consistant des forces syriennes cantonnées au Liban, en prélude à leur retrait. À leur avis, le conseil supérieur mixte doit inscrire cette question à l’ordre du jour de ses prochaines séances. Allant plus loin, certains députés soutiennent que le sujet, qui relève de l’application de Taëf, aurait dû déjà être abordé par le conseil. Pour la mise en place des commissions militaires mixtes prévues dans les accords de Taëf pour déterminer les sites de premier regroupement des forces syriennes ainsi que la durée de leur séjour. Selon ces politiciens de l’Est, l’on aurait ainsi prémuni la démarche de M. Assad de tout bruitage annexe, de tout questionnement concernant l’assainissement des relations bilatérales. Les cercles proches de Bkerké rappellent que la question de la présence militaire est traitée non seulement dans Taëf, mais aussi dans le pacte de fraternité. Dont l’article 4 stipule : «Après la ratification constitutionnelle des réformes politiques conformément au document de l’entente nationale libanaise (accords de Taëf), et à l’expiration des délais fixés dans ce pacte, les deux gouvernements syrien et libanais décideront le redéploiement des forces syriennes dans la Békaa comme à l’entrée de la Békaa-Ouest à Dahr el-Beïdar, sur la ligne Hammana-Mdeirej-Ayn Dara. Ou, au besoin, en d’autres points qui seraient déterminés par une commission militaire mixte. De même, les deux gouvernements se mettront d’accord sur le volume et la durée de séjour des forces syriennes dans les sites précités, ainsi que sur la nature de leurs rapports avec les autorités libanaises». Au centre, M. Hussein Husseini se félicite de ce que par sa visite M. Assad poursuive l’action initiée par son père à travers le pacte de fraternité. La consolidation des liens, le resserrement de la coopération et de la coordination entre les deux pays doivent, à son avis, leur permettre de mieux faire face aux périls régionaux ou internationaux de l’heure. Qui menacent l’ensemble du monde arabe, à la veille du sommet appelé à se tenir à Beyrouth. Cependant l’ancien président de la Chambre émet le souhait que le conseil supérieur mixte se réunisse désormais de fait tous les six mois au moins, comme le veut le pacte fondateur. Ces concertations cycliques permettraient de traiter sans tarder tous les problèmes qui se posent. Et de se dispenser des démarches, des relances ponctuelles effectuées séparément, souvent sans efficacité, par divers responsables. Il ajoute que le Liban, dont le potentiel est certain, doit être en mesure d’assumer son rôle, ses responsabilités, à l’égard des causes arabes et islamiques, surtout dans la phase critique actuelle. Cela avec le concours des pays frères, Syrie en tête. Émile KHOURY
La visite du président Bachar el-Assad ne tire pas son importance du fait qu’elle constitue un précédent. Mais de ce qu’elle s’est proposée de réactiver, sinon de ressusciter, le conseil mixte supérieur, dans le cadre du pacte dit de fraternité-coopération. On sait en effet que le jeune chef de l’État syrien, dépassant le cérémonial protocolaire, a tenu à ce que ce...