Réformes - Réunion de la commission ministérielle ad hoc Une administration de contractuels pour remplacer l’armée de fonctionnaires ?

Une administration de contractuels, pour remplacer l’armée de fonctionnaires que nous connaissons, voilà vers quoi s’oriente la commission ministérielle présidée par M. Rafic Hariri, chargée de régler la question des fonctionnaires en surnombre. Une décision de principe aurait été prise hier, de monter une administration basée sur les contractuels, pour remplacer le système de fonctionnaires et donc de sauter du cadre français au cadre anglo-saxon. De source proche de la commission, on précise que le travail a d’abord consisté à définir ce qu’est le «surnombre». Cette notion, a-t-on constaté, ne peut se réduire aux salariés de l’Administration qui ne figurent pas dans le cadre administratif, car il est des contractuels et des journaliers qui sont aussi nécessaires qu’un fonctionnaire cadré. De ce fait, il a fallu examiner de nouveau les organigrammes des ministères, afin de déterminer qui était nécessaire, et qui ne l’était pas. Mais à partir de là, et dans l’impossibilité de procéder, dans la situation économique et sociale actuelle, à des licenciements massifs de fonctionnaires surnuméraires, l’idée s’est imposée d’instaurer dorénavant une nouvelle conception de l’Administration, qui soit essentiellement formée de contractuels, et qui coexistera, en un premier temps, avec l’Administration existante, en attendant de s’y substituer progressivement, avec le temps. Il va de soi que la formule est ambitieuse, trop ambitieuse peut-être, pour les temps que nous vivons. Du reste, il ne s’agit encore que d’un projet de loi, et il semble difficile que le Parlement puisse l’approuver sans discussion approfondie, notamment pour ce qui est du régime des indemnités et des retraites. Par ailleurs, M. Hariri a reçu hier une délégation des entrepreneurs des Travaux publics, venue se plaindre des retards de paiement de l’État. M. Fouad el-Khazen, le président de leur syndicat, a précisé qu’ils allaient rencontrer le ministre des Finances, Fouad Siniora, pour s’entendre sur un paiement échelonné des dettes de l’État.