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Actualités - CHRONOLOGIE

Recrudescence de la criminalité de droit commun et de l’insécurité politique La société israélienne en déclin

Le quotidien israélien Haaretz s’offusque que les yeux de ce «pays en treillis» (Israël) soient exclusivement braqués sur les réservistes refusant de combattre dans les territoires palestiniens, alors que ce même pays affiche une indifférence complète à l’égard d’un «rapport lugubre témoignant du déclin et de la pourriture morale de la société civile». La police israélienne a en effet publié un bilan de ses activités en 2001. Le rapport israélien fait état de 208 civils tués et 1 523 autres blessés dans 1 794 «attaques terroristes». «Cela signifie qu’il y a eu plus d’attaques en un an marqué par la politique d’abandon d’Oslo et d’éradication du terrorisme qu’au cours des quatre années précédentes», fait remarquer le quotidien israélien. Malgré ce bilan accablant, le journal note que le ministre de la Défense Binyamin Ben Eliezer continue d’affirmer que «le pays est euphorique», le chef d’état-major Shaoul Mofaz glorifie l’«endurance» des Israéliens, alors que le Premier ministre Ariel Sharon accuse les médias de «dresser un tableau de la situation plus sombre qu’il ne l’est». Ce tableau sombre ne se limite cependant pas aux «attaques terroristes», mais s’étend à la criminalité non liée à l’intifada. «Les homicides ont augmenté de 28 %, les mauvais traitements à l’encontre des enfants se sont accrus de 20 % et le nombre de cambriolages est monté en flèche», fait valoir le quotidien. C’est le chef de la police israélienne, Shlomo Aharonisky, qui a ajouté une note finale de pessimisme à ce rapport, en prévoyant que «le terrorisme s’aggravera, que la criminalité augmentera». Il a également affirmé que «terrorisme et criminalité iront de paire et menaceront davantage la sécurité publique». «À entendre le triumvirat Sharon-Mofaz-Ben Eliezer et les ardents défenseurs de l’escalade, nous avions connu notre âge d’or lorsque nous vivions par l’épée… Mais en descendant dans la rue, dans n’importe quelle ville israélienne, on ressent la peur, la déprime et la violence, toutes des conséquences de la tension militaire combinée à la piètre performance de l’économie et à l’absence de tout horizon politique, du moindre espoir», explique le Haaretz. «Le front interne avait auparavant connu des jours difficiles. Mais le peuple israélien n’a jamais été entraîné si longtemps et si consciemment vers un tel vide politique, militaire et économique», poursuit le journal. «Le problème est que, dans un pays militaire, la politique ne fait pas bonne figure. Les efforts des réservistes, qui sont en fait des civils, visant à démontrer que leur refus de servir dans les Territoires n’est pas politique, sachant que le chef d’état-major à convaincre est le plus politisé de l’histoire de l’armée, ne font que démontrer combien la société israélienne est devenue pathétique», estime le quotidien. Or, la seule donne qui puisse encore faire toute la différence, c’est la politique, conclut le Haaretz. R.S.
Le quotidien israélien Haaretz s’offusque que les yeux de ce «pays en treillis» (Israël) soient exclusivement braqués sur les réservistes refusant de combattre dans les territoires palestiniens, alors que ce même pays affiche une indifférence complète à l’égard d’un «rapport lugubre témoignant du déclin et de la pourriture morale de la société civile». La police...