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Actualités - CHRONOLOGIE

Représentation commerciale - Le secteur libanais risque d’être envahi et dominé par des capitaux du Golfe Le projet de loi controversé serait confié à une commission ministérielle

Le Conseil des ministres examine aujourd’hui un projet de loi portant amendement du décret-loi relatif à la représentation commerciale, qui soulève des passions contraires au sein de la classe politique et des associations économiques . Pour le chef du gouvernement, cet amendement va faire baisser les prix. De nombreux députés et ministres partagent cette opinion. Toutefois, pour les associations économiques, et d’abord les commerçants, pris au dépourvu, le projet Hariri va avoir pour effet à long terme de permettre aux gros commerçants du Golfe «d’envahir et de dominer le marché libanais», selon les propos de l’ancien ministre des Finances Georges Corm. Le député Nabil Boustany, lui, a été jusqu’à dire que l’amendement proposé équivaut tout simplement, par ses effets, à «une nationalisation». Entretien Lahoud-Berry Comme chaque mercredi à la veille du Conseil des ministres, le chef de l’État, le général Émile Lahoud, et le président de la Chambre, M. Nabih Berry, se sont retrouvés pour échanger leurs vues sur les dossiers d’actualité, et en particulier sur ce projet. Le chef de l’État, apprend-on, souhaite éviter toute précipitation dans cette affaire. L’amendement de la loi sur la représentation commerciale, pour être envisageable dans les circonstances actuelles, ne doit pas introduire un élément de désordre sur le marché, ni provoquer une baisse de la qualité des produits proposés, ni enfin déstabiliser le grand commerce, l’un des piliers toujours debout du secteur économique et le symbole par excellence du pouvoir des communautés chrétiennes. Pour sa part, M. Nabih Berry a affirmé être favorable à cet amendement, «à condition qu’il ne conduise pas à la formation de nouvelles formes d’accaparement». M. Berry souhaite aussi que l’abolition de la représentation exclusive, ou plus exactement l’amendement de la forme qu’elle prend aujourd’hui, s’étende aussi au secteur des carburants, dont elle pourrait baisser les coûts. Enfin, M. Berry a mis le doigt sur l’une des plaies du Liban, à savoir le manque de suivi et de contrôle qui marque généralement l’adoption impovisée de toutes les lois et règlements, comme cela s’est passé pour la mise en application de la TVA. Au passage, M. Berry s’est interrogé sur le sort que le gouvernement entend réserver au Bureau des médicaments, une instance publique chargée de l’importation de médicaments génériques, ou à moindre coût, qui n’a jamais réussi à démarrer. Prétexte Prenant prétexte de la nécessité d’abolir toutes les lois et règlementations qui contredisent les règles de la saine concurrence, tel que l’exige l’accord d’association avec l’Union européenne, M. Mohammed A.H. Beydoun, ministre de l’Énergie, a énergiquement défendu l’amendement proposé. Toutefois, selon le député Nabil Boustany, qui reflète l’opinion d’une large frange de politiciens et de responsables économiques, l’amendement va «ouvrir la porte grande aux sociétés régionales et internationales financièrement plus puissantes que les sociétés libanaises et qui vont directement dominer le marché libanais, comme les y autorise la loi actuelle». Selon M. Boustany, l’amendement équivaut, par ses effets, à une véritable «nationalisation». C’est sans doute pour cette raison que le parti Baas a applaudi à ce projet qui, a-t-il déclaré dans un communiqué hier, «est au cœur de sa doctrine socialiste» Selon une source fiable, dans l’état actuel des choses, le projet d’amendement de la loi sur la représentation commerciale, qui sera examiné aujourd’hui en Conseil des ministres, sera confié à une commission ministérielle, ce qui écarte la possibilité de son adoption imminente – et improvisée – ou de son examen en commission parlementaire, dans un contexte au départ favorable, parce que mal informé. L’IAA prévoit un recul du marché de l’annonce Le vice-président de l’International Advertising Association (IAA) Jean-Claude Boulos, a noté hier que le marché de l’annonce publicitaire, déjà en recul de 20 % en 2001 en raison de la récession, ne manquera pas de reculer encore si l’amendement est approuvé. Passé de 55 à 44 millions de dollars dans l’audiovisuel, ce marché pourrait tomber à 18 millions de dollars par an, a-t-il dit. Une baisse proportionnelle se produira dans les recettes publicitaires de la presse écrite, a-t-il dit, ce qui rendra les médias vulnérables aux financements occultes.
Le Conseil des ministres examine aujourd’hui un projet de loi portant amendement du décret-loi relatif à la représentation commerciale, qui soulève des passions contraires au sein de la classe politique et des associations économiques . Pour le chef du gouvernement, cet amendement va faire baisser les prix. De nombreux députés et ministres partagent cette opinion. Toutefois,...