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Actualités - CHRONOLOGIE

Communautés - Le 9 février célébré dans tout le pays Les prélats maronites déplorent la crise et critiquent le gouvernement (PHOTO)

Les dignitaires maronites qui ont célébré samedi la Saint-Maron dans toutes les régions du pays s’étaient donné le mot pour mettre en exergue la situation de crise que vit le pays et exhorter en même temps les Libanais à manifester concrètement leur solidarité pour surmonter l’épreuve. L’archevêque de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, qui a célébré la messe traditionnelle en l’église Saint-Maron, quartier de Gemmayzé, devant un parterre d’officiels, a fait clairement état des griefs du peuple en général et de la communauté maronite en particulier. S’il a effectivement reconnu que l’État a fini par instaurer un climat de sécurité dans le pays, il a constaté en revanche que «le Liban n’est pas encore revenu à son état antérieur de progrès et de prospérité, ni dans sa vie politique ni dans sa vie économique», et ce dix ans après le rétablissement de la paix. Devant MM. Pierre Hélou, Yassine Jaber et Fouad Siniora, représentant respectivement les présidents de la République, de la Chambre et du Conseil, Mgr Matar a ajouté : «Est-ce trop demander que de chercher à unifier nos rangs (…) et de geler nos dissensions pour éloigner le spectre de la famine ?». Et de poursuivre : «Pour réaliser le salut national, il n’y a d’autre voie que celle de la réconciliation générale et du regain de confiance entre tous. C’est ainsi que l’État se ralliera le peuple dans toutes ses composantes». Mgr Matar a mis en garde aussi contre l’exode massif des jeunes, rappelant dans ce cadre que «c’est par les jeunes que peut venir le salut». «Il est inconcevable et inadmissible que nos jeunes aient consenti tant de sacrifices pour leur pays, et qu’ils ne se sentent pas en mesure d’y vivre», a-t-il déclaré, avant d’ajouter : «Désespérant de trouver un emploi, ils quittent le pays en grand nombre au risque de créer un grand vide». «Rassurez-les, dites-leur de ne pas abandonner leur terre et invitez-les à participer à la construction de l’avenir qui les concerne, eux, en premier», a conclu l’archevêque de Beyrouth. À Bkerké, le patriarche Nasrallah Sfeir a prononcé une homélie dans le même sens, affirmant que «le Liban appartient à tous ses fils» et exhortant les responsables à «prendre au sérieux la gestion du pays» et à «faire preuve de sincérité et de détachement, des qualités qui manquent cruellement aujourd’hui». Devant ses visiteurs, il a en outre déclaré : «Nous vivons dans un système démocratique autorisant la pluralité des opinions. Mais il y a des constantes qui ne peuvent être controversées. Ainsi, tout pays dont la décision n’appartient pas à ses fils est un pays dont la dignité est bafouée». Et de conclure : «Nous voulons retrouver notre dignité et notre liberté de décision et c’est ce que nous demandons à Dieu par l’intercession de saint Maron. Mais nous ne les obtiendrons que si nous sommes solidaires et unis». L’archevêque de Batroun, Mgr Boulos Saadé, s’en est pris lui aussi à l’État, déclarant dans son homélie prononcée dans l’église Saint-Jean-Maron de Kfarhay, en présence notamment du député Boutros Harb : «Le plus pénible est de constater que le gouvernement se trouve à des lieues des soucis quotidiens du peuple. Ses membres ne s’intéressent qu’au partage d’influence au sein de l’État». Mgr Saadé a dénoncé d’autre part «la mentalité du vainqueur et du vaincu, la répression des voix libres qui réclament la souveraineté et la liberté de décision de leur patrie». «Que dire enfin des poursuites engagées contre des étudiants qui ne font que revendiquer la liberté et la démocratie, sans compter la concurrence déloyale que subit le Libanais en raison de la mauvaise gestion du gouvernement», s’est exclamé le prélat maronite. Le supérieur de l’Ordre des moines libanais, l’abbé Athanasios Jalkh, a déploré pour sa part «la situation à laquelle nous sommes parvenus aujourd’hui». Mais dans l’église Saint-Charbel, au couvent de Annaya, il a invité les Libanais à ne pas désespérer, soulignant la nécessité de «relever le défi en faisant preuve de solidarité».
Les dignitaires maronites qui ont célébré samedi la Saint-Maron dans toutes les régions du pays s’étaient donné le mot pour mettre en exergue la situation de crise que vit le pays et exhorter en même temps les Libanais à manifester concrètement leur solidarité pour surmonter l’épreuve. L’archevêque de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, qui a célébré la messe...