Rechercher
Rechercher

Actualités

Les Européens lancent des « idées » pour entretenir l’espoir

Les Européens n’entretiennent pas de grandes illusions sur les chances de voir aboutir sans appui américain leurs «idées» pour débloquer la situation entre Israéliens et Palestiniens, mais estiment que leur voix reste essentielle pour maintenir un espoir de dialogue, aussi ténu soit-il. À la veille d’une rencontre à Caceres (Espagne) des ministres des Affaires étrangères de l’UE, qui doivent à nouveau débattre de la situation au Proche-Orient, les milieux diplomatiques à Bruxelles reconnaissent que la période est particulièrement peu propice à des initiatives européennes spectaculaires. «Sans un engagement plus fort des Américains à nos côtés, il serait bien présomptueux de croire que nous allons changer la donne à nous seuls», admet un diplomate. Mais, pour lui, l’essentiel est ailleurs : «La France a des idées, l’Allemagne a des idées, l’Italie et d’autres en ont aussi. Cela ne veut pas forcément dire qu’elles soient concurrentes ou que l’une d’entre elles puisse être adoptée telle quelle par les Quinze. Le message à retenir serait plutôt que les Européens ne baissent pas les bras et obligent les uns et les autres à réfléchir, à se positionner». La France a lancé la semaine dernière de nouvelles propositions centrées sur l’organisation d’élections sur le thème de la paix et la reconnaissance de l’État palestinien, tandis que le ministre allemand des Affaires étrangères Joschka Fischer avançait l’idée d’un «référendum» pour tenter de mettre fin à la vague de la violence. Le Premier ministre italien Silvio Berlusconi, qui est aussi le ministre des Affaires étrangères par intérim, a suggéré de son côté d’organiser une réunion internationale sur le Proche-Orient, une initiative que peu de responsables européens semblent néanmoins tenir pour réaliste en l’état actuel des choses. «Si les Européens convoquaient maintenant une conférence de ce type, ils auraient toutes les chances de s’y retrouver en tête à tête avec les Palestiniens. On voit mal ce qui pourrait en sortir de nouveau», estime un autre diplomate. Tout en admettant lui aussi que les Européens sont moins en mesure que jamais d’influencer de manière décisive la situation sur le terrain, un de ses collègues souligne que l’obstination des Quinze est parfois payante. Ainsi, explique-t-il, à force de répéter que Yasser Arafat restait un interlocuteur incontournable, l’Union européenne a sans doute évité que Washington ne rompe totalement les ponts avec le leader palestinien malgré les demandes insistantes du Premier ministre israélien Ariel Sharon. Parlant sous couvert de l’anonymat, un ministre européen des Affaires étrangères estimait cette semaine qu’un des «mérites» des dernières propositions françaises était de placer les Américains face à leurs responsabilités : «Puisqu’ils hésitent à considérer Arafat comme un représentant légitime des Palestiniens, on leur dit : chiche, organisons des élections et voyons le résultat». Avec le risque de voir les extrémistes palestiniens emporter la mise. Les Européens estiment aussi garder un rôle important en maintenant un canal de dialogue, même indirect, entre Palestiniens et Israéliens grâce à l’activité inlassable du haut représentant pour les relations extérieures Javier Solana et de son envoyé spécial dans la région Miguel Angel Moratinos. Pour l’UE, le maintien de ces contacts rend un peu moins illusoire son souhait d’une reprise d’un dialogue direct, maintes fois répété et qui sera sans doute à nouveau réitéré à Caceres aujourd’hui par les ministres des Affaires étrangères.
Les Européens n’entretiennent pas de grandes illusions sur les chances de voir aboutir sans appui américain leurs «idées» pour débloquer la situation entre Israéliens et Palestiniens, mais estiment que leur voix reste essentielle pour maintenir un espoir de dialogue, aussi ténu soit-il. À la veille d’une rencontre à Caceres (Espagne) des ministres des Affaires...