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Actualités - CHRONOLOGIE

Parlement - Le député du Metn répond à l’intervention de Siniora, lundi, place de l’Étoile Nassib Lahoud critique le « budget des dettes et des impôts »

«Jusqu’aux derniers instants du débat parlementaire, le ministre des Finances Fouad Siniora s’est acharné à défendre, envers et contre tous, un budget qui ne saurait être qualifié que de budget des impôts, des dettes, des intérêts exorbitants, du manque de stratégie et de la prorogation d’une crise chronique qui ne fait qu’empirer, d’une année à l’autre». C’est en ces termes que le député Nassib Lahoud a répondu hier à l’intervention de M. Siniora du 4 février devant les députés. «M. Siniora a assumé la tâche ingrate de convaincre, à la fois, le Parlement et l’opinion publique de l’augmentation exorbitante de la taxe que ce budget impose aux contribuables et qui atteint une proportion de 38 %, soit de 2 billions 961 milliards de livres libanaises à 4 billions 100 milliards, selon ses propres chiffres, que nous ne remettrons pas en question. Pour M. Siniora, cette augmentation est équitable et constitue l’unique option capable de réduire le déficit et d’équilibrer les finances publiques», a-t-il ajouté. Le député du Metn a prié le ministre des Finances de rendre public le taux de croissance de l’économie nationale durant l’année écoulée, «pour qu’elle puisse supporter une imposition supplémentaire de 38 %». Et d’ajouter : «M. Siniora affirme que l’augmentation des impôts pour 2002 ne se chiffre pas à 400 mille livres libanaises per capita, chiffre avancé par moi-même durant mon intervention du 28 janvier. Selon lui, cette augmentation ne se chiffre qu’à 285 mille livres. Il ajoute qu’il a atteint ce montant en divisant l’augmentation totale des impôts, soit 1 billion 400 milliards, sur 4 millions d’habitants. Notre réponse à M. Siniora est que l’augmentation totale des impôts doit être divisée sur les 2 millions 900 mille Libanais résidant effectivement au Liban. La différence entre les deux chiffres résulte tout simplement dans le fait que le ministre des Finances a compté tous les étrangers résidant au Liban dans les rangs des contribuables. M. Siniora connaît pertinemment le nombre des étrangers résidents qui s’acquittent de leurs impôts. Il suffit de prendre en considération le nombre de résidents syriens, égyptiens, palestiniens et asiatiques qui vivent et travaillent au Liban sans verser d’impôts», a-t-il poursuivi. «Même en adoptant les chiffres avancés par M. Siniora, l’augmentation des impôts atteindra, pour une famille constituée de 4,8 personnes (selon l’étude sur laquelle il a basé son argumentation), 1 million 368 mille livres. En conséquence, la moyenne des impôts, toujours selon ses propres chiffres, sera de l’ordre de 4 millions 921 mille livres par an et par famille, soit l’équivalent de 3 300 dollars américains», a estimé M. Lahoud. Le député du Metn s’est ensuite référé à l’étude citée par M. Siniora pour demander à ce dernier d’en approfondir la lecture au niveau des rentrées moyennes d’une famille libanaise qui n’excèdent pas 18 millions 480 mille LL par an, soit l’équivalent de 12 mille dollars américains dont les 3 300 dollars d’impôts constituent 38 %. Au niveau du rétablissement de l’équilibre entre les impôts directs et indirects, a ajouté M. Lahoud, «M. Siniora a répondu aux députés que les recettes provenant de l’impôt sur le revenu étaient passées de 340 milliards de livres en 1997 à 627 milliards en 2001. M. Siniora devrait objectivement reconnaître que le mérite de cette augmentation ne revient pas à lui ni à son gouvernement qui sont demeurés attachés au plafond de 10 % depuis 1993, mais au peu de réalisations accomplies par le gouvernement précédent, qui a réussi, en 1999, à relever jusqu’à 15 % l’impôt sur le revenu, malgré l’opposition du Premier ministre Rafic Hariri et des membres de son bloc parlementaire». Et de conclure : «Il est nécessaire de rappeler à M. Siniora que l’augmentation excessive des impôts ne constitue pas l’unique solution à la crise que nous traversons. Cette augmentation pourrait même dresser un obstacle qui aboutirait à une instabilité sociale et à un manque de confiance politique. Nous tenons à lui répéter ce que nous avons déjà dit à M. Hariri, que la solution naturelle de la crise consiste à s’efforcer de réduire les taux d’intérêt et à assurer le climat politique, économique et administratif favorable à la réduction des risques qui menacent le Liban».
«Jusqu’aux derniers instants du débat parlementaire, le ministre des Finances Fouad Siniora s’est acharné à défendre, envers et contre tous, un budget qui ne saurait être qualifié que de budget des impôts, des dettes, des intérêts exorbitants, du manque de stratégie et de la prorogation d’une crise chronique qui ne fait qu’empirer, d’une année à l’autre». ...