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Piraterie - La rançon a été payée, mais le cargo est toujours investi par les bandits « Princess Sarah » attend toujours, au large de la Somalie, des secours qui ne viennent pas...

Jusqu’à hier soir, le sort du cargo libanais «Princess Sarah» dépendait des pirates somaliens qui étaient remontés à bord mardi dernier. Le ministère libanais des Affaires étrangères a indiqué hier qu’il effectuera les contacts nécessaires avec le gouvernement somalien pour obtenir la libération du bateau. Pourtant le problème réside ailleurs. Le gouvernement somalien n’a aucun pouvoir sur les pirates qui, selon le propriétaire du Princess Sarah, Toufic Issa, «sont très bien équipés». «Il semble qu’ils ont des radars au sol», a indiqué l’armateur libanais à L’Orient-Le Jour, au cours d’un entretien téléphonique. «La Somalie n’est pas en mesure de récupérer le bateau, car elle ne contrôle pas complètement ses eaux territoriales», a indiqué une source diplomatique libanaise en soulignant également que «le Liban se prépare à demander à un pays étranger, probablement la France, parce qu’elle a déjà aidé à libérer l’équipage du Princess Sarah, d’intervenir militairement pour reprendre le bateau». Entre-temps, Toufic Issa ne sait plus à quel saint se vouer. Il a payé une rançon, un chiffre un peu moins élevé que la somme initiale de 200 000 dollars, demandée par les pirates. Samedi dernier – quand la frégate française, Le Floréal, s’est approchée du Princess Sarah, et quand les pirates ont quitté pour la première fois le cargo libanais –, il s’attendait à ce que son bateau rentre, avec l’équipage, à bon port. Malheureusement, la mésaventure du Princess Sarah ne s’est pas achevée ce jour-là. M. Issa rapporte à L’Orient-Le Jour que «samedi dernier, quand les pirates ont quitté le bateau, l’équipage formé de dix-huit personnes est resté à bord. Mais à cause du mauvais temps, dimanche dernier, la frégate française n’a pas pu remorquer le cargo, vidé de son carburant par les pirates». «Le lendemain, le capitaine du bâtiment libanais a signé un contrat, avec les représentants de la frégate française, pour remorquer le bateau, mais la deuxième tentative n’a pas abouti, ajoute-t-il, et les Français décident alors d’annuler l’opération». Quelques heures plus tard, «quand Le Floréal s’est éloigné de quelques miles. Princess Sarah est investi, une nouvelle fois, en l’espace de quinze minutes par les pirates», rapporte l’armateur libanais. L’équipage, qui était toujours à bord, se réfugie dans la chambre des moteurs et ferme la porte à clef. Le personnel à bord réussit cependant à prévenir la frégate française, qui envoie un hélicoptère. Les pirates tireront sur l’appareil avant de quitter une deuxième fois le bateau. Ils laisseront le temps à l’équipage de gagner Le Floréal. Au cours du week-end dernier, M. Issa avait déjà donné des instructions à l’équipage de son deuxième cargo, le Hani, amarré au port d’Aden, de rejoindre le Princess Sarah, afin d’intervenir pour le remorquer. Pour plus de sécurité, les responsables de la frégate française conseillent à l’armateur libanais de laisser son deuxième cargo rejoindre les eaux somaliennes, mardi à l’aube. «Quand le cargo arrive, l’équipage de la frégate préviendra le Hani de ne pas s’approcher du Princess Sarah : il y aurait des pirates à bord», rapporte-t-il. Effectivement, mardi en cours de journée, la nouvelle est confirmée. Le Princess Sarah a donc, depuis le 14 janvier dernier, été investi trois fois par les pirates. «Les Français avaient proposé d’intervenir ; ils étaient les plus proches du Princess Sarah, et Le Floréal, qui se trouvait près de l’île de la Réunion, remontait les eaux de l’océan Indien pour Djibouti», explique M. Issa. Dans trois jours, le Hani qui a à son bord l’équipage du Princess Sarah tous sains et saufs – et qui, selon son propriétaire, a été lui aussi endommagé par des tirs des pirates somaliens – jettera les amarres au large de l’Arabie saoudite. L’autre cargo libanais, estimé à 750 000 dollars, est toujours investi par les pirates. M. Issa lance un appel à l’aide. «Le Princess Sarah est un bâtiment portant les couleurs du Liban. Sur le plan juridique, c’est un bout de territoire libanais envahi par des étrangers», indique l’armateur en ajoutant : «C’est tout à fait comme les fermes de Chebaa». «Hier, les ministres de l’Intérieur arabes se sont réunis à Beyrouth pour combattre le terrorisme, la piraterie fait aussi partie du terrorisme», dit-il en relevant à l’intention de ceux qui l’ont oublié que «son cargo a été agressé au large de la Somalie, des eaux territoriales arabes». Ne savait-il pas que son bateau, qui rentrait du Kenya où il avait livré 6 000 tonnes d’engrais chimiques, traversait des eaux dangereuses ? «Depuis deux ans, aucun acte de piraterie n’a été enregistré dans les eaux territoriales somaliennes», indique l’armateur libanais, qui a payé une rançon pour un cargo qui n’a pas été libéré… Patricia KHODER
Jusqu’à hier soir, le sort du cargo libanais «Princess Sarah» dépendait des pirates somaliens qui étaient remontés à bord mardi dernier. Le ministère libanais des Affaires étrangères a indiqué hier qu’il effectuera les contacts nécessaires avec le gouvernement somalien pour obtenir la libération du bateau. Pourtant le problème réside ailleurs. Le gouvernement somalien n’a...