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Finul - Plus que 2 000 Casques bleus à la fin de l’année Annan invite l’État à assurer les services et à déployer l’armée au Liban-Sud

«Le gouvernement libanais a continué de laisser le Hezbollah opérer à proximité de la ligne bleue. Il devrait prendre de nouvelles mesures pour étendre son autorité à l’ensemble du Liban-Sud, et faire un effort plus énergique et plus concentré pour fournir à nouveau les services essentiels à la population de la région et y déployer l’armée», indique le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, dans son dernier rapport sur la Finul, publié hier en début de soirée et distribué par le Centre d’information des Nations unies à Beyrouth. Depuis le retrait de l’armée israélienne du Liban-Sud, en mai 2000, le Conseil de sécurité et le secrétaire général de l’Onu ne baissent pas les bras. Cela fait plus d’un an et demi qu’ils invitent le gouvernement libanais à déployer l’armée dans la zone méridionale du pays. L’Onu a même encouragé certaines activités, notamment le déminage, pour inciter les autorités libanaises à prendre part au développement de la zone. Certes, la présence des représentants des autorités dans la région s’améliore mais… elle demeure insuffisante. Une source diplomatique avait relevé, il y a quelques mois, au sujet de la situation, que «la nature a horreur du vide». Abondant dans le même sens, Kofi Annan dans son rapport a mis en garde contre les dangers créés par ce même «vide». Rappelant que «le gouvernement libanais continue de considérer que tant qu’il n’y aura pas de paix globale avec Israël, les forces armées libanaises ne seront pas déployées le long de la ligne bleue», le secrétaire général de l’Onu a souligné que «dans le vide ainsi créé, le Hezbollah a accru sa présence visible près de la ligne bleue, au moyen des réseaux de positions mobiles et de plusieurs positions». Le groupement intégriste a entravé «à plusieurs reprises, a noté Annan, la liberté de mouvement de la Finul». «Cette liberté de mouvement a été rétablie après que les Casques bleus eurent signalé des cas précis aux autorités libanaises, mais les entraves à la liberté de mouvement demeurent fréquentes», a-t-il ajouté. Malgré la lettre adressée la semaine dernière par l’ambassadeur du Liban aux Nations unies, Sélim Tadmoury, à Kofi Annan, où il soulignait que «toute reconfiguration de la Finul porterait atteinte au sentiment de sécurité et empêcherait la force de paix de s’acquitter intégralement et efficacement de son mandat», le secrétaire général de l’Onu a réaffirmé son intention de réduire les effectifs de la Finul à 2 000 hommes d’ici à la fin de l’année. Il réitère sa position : «La Finul a rempli l’essentiel de deux des trois tâches de son mandat et assume de fait les fonctions d’une mission d’observation». Rappelons qu’outre la confirmation du retrait israélien, le mandat des Casques bleus comporte le rétablissement de la paix et de la sécurité ainsi qu’une aide au gouvernement libanais afin qu’il reprenne le contrôle de la région. Soulignant qu’il «faut harmoniser la reconfiguration avec le calendrier normal de relève des contingents», Kofi Annan a relevé qu’il «faudra que les nouvelles réductions opérées pour achever la reconfiguration commencent en juin de cette année». «L’essentiel de cette tâche sera réalisé par le non-remplacement du contingent fidjien et par la diminution, à moins de la moitié, des effectifs du bataillon ukrainien», a-t-il expliqué. La Finul deviendra donc, d’ici à la fin de l’année et malgré la position du gouvernement libanais, une force d’observation formée de 2 000 hommes. D’ailleurs, elle accomplit cette mission, tout au long de la ligne bleue, depuis le retrait israélien en mai 2000. Les principaux points du rapport Voici de larges extraits du rapport du secrétaire général de l’Onu : «La situation est restée généralement stable dans la plus grande partie de la zone d’opérations de la Finul, à l’exception de tensions persistantes, et de violations de la ligne bleue dans la zone des fermes de Chebaa. Durant la période considérée, le nombre de ces violations a diminué. Des avions israéliens ont violé la ligne bleue presque tous les jours, pénétrant en profondeur dans l’espace aérien libanais. Ces incursions ne sont pas justifiées et se poursuivent. Des violations graves du cessez-le-feu ont eu lieu dans le secteur des fermes de Chebaa le 3 et le 22 octobre. «L’administration civile, dans le Sud, a été un peu renforcée à la faveur des élections municipales tenues dans le Liban-Sud au début de septembre. Les systèmes de communication, de santé et de protection sociale ainsi que les services postaux ont continué de progresser lentement. Le contingent d’un millier d’hommes de la Force mixte de sécurité libanaise, composée de membres de l’armée et des forces de sécurité intérieure, a continué d’opérer dans les secteurs d’où Israël s’est retiré l’année dernière. Le gouvernement libanais a continué à avoir pour position que tant qu’il n’y aura pas de paix globale avec Israël, les forces armées libanaises ne seront pas déployées le long de la ligne bleue. Dans le vide ainsi créé, le Hezbollah a accru sa présence visible près de la ligne bleue, au moyen des réseaux de positions mobiles et de plusieurs positions fixes. À plusieurs reprises, des membres du Hezbollah ont entravé la liberté de mouvement de la Finul. Cette liberté de mouvement a été rétablie après que la Finul eut signalé des cas précis aux autorités libanaises, mais les entraves à la liberté de mouvement demeurent fréquentes. «Les Nations unies ont continué à faciliter la fourniture d’une aide internationale au gouvernement libanais en vue du déminage du Liban-Sud». «Les discussions entre les Nations unies et Israël sur les questions que soulèvent les vidéocassettes, filmées par la Finul, des événements liés à l’enlèvement par le Hezbollah de trois soldats israéliens le 7 octobre 2000 ont progressé. «La reconfiguration et le redéploiement de la Finul se sont déroulés comme prévu. Après le rapatriement du bataillon népalais et de l’unité de logistique polonaise à la fin de juillet, les bataillons finlandais et irlandais ont été rapatriés respectivement en octobre et en novembre. La Finul s’est retirée de plusieurs positions situées à l’arrière et a déployé les troupes à proximité de la ligne bleue. Après les changements qui viennent d’être mentionnés, au 31 décembre, la Finul était composée de 3 494 hommes des pays suivants : Fidji (458), France (233), Ghana (811), Inde (819), Italie (52), Pologne (483) et Ukraine (638). Dans l’accomplissement de ses tâches, la Finul a bénéficié du concours de 51 observateurs militaires de l’Onust. En outre, elle employait 448 civils dont 135 recrutés sur le plan international et 313 recrutés localement. «Au 15 décembre 2001, le montant des contributions non acquittées au compte spécial de la Finul pour la période allant de sa création jusqu’au 31 décembre 2001 était de 166,5 millions de dollars. «Le gouvernement libanais a continué à prendre des mesures pour rétablir son autorité effective dans l’ensemble de son territoire, mais cette action s’est limitée au renforcement des forces de sécurité présentes et à un appui à l’administration locale, sans comporter de déploiement supplémentaire de forces armées libanaises. Le gouvernement libanais a continué de laisser le Hezbollah opérer à proximité de la ligne bleue. Le gouvernement devrait prendre de nouvelles mesures pour étendre son autorité à l’ensemble du Liban-Sud, comme le Conseil lui a tout dernièrement demandé. Il devrait également faire un effort plus énergique et plus concerté pour fournir à nouveau les services essentiels à la population de la région et y déployer l’armée. «La Finul a pour l’essentiel mené à bien deux des trois parties de son mandat et qu’elle avait effectivement assumé les fonctions d’une mission d’observation. Compte tenu de la situation dans la région, ses tâches devraient être effectuées à la fois par des fantassins armés et par des observateurs non armés. Je recommande donc une reconfiguration échelonnée de la Force, dont les effectifs se rapprocheraient de 2 000 hommes tous grades confondus, et seraient soutenus par des observateurs militaires non armés de l’Onust, dont les effectifs resteraient inchangés. «La situation sur le terrain continue à rendre nécessaire une démarche prudente. Comme il faut harmoniser la reconfiguration avec le calendrier normal de relève des contingents, il faudra que les nouvelles réductions opérées pour achever la reconfiguration commencent en juin de cette année. L’essentiel de cette réduction sera réalisé par le non-remplacement du contingent fidjien et par la diminution des effectifs du bataillon ukrainien, à moins de la moitié de son effectif habituel, la composante “déminage” de celui-ci étant cependant conservée. La Force verrait alors son effectif stabilisé à près de 2 000, tous grades confondus, à la fin de 2002. «La Finul reconfigurée continuera à contribuer à la stabilisation dans le sud du Liban, en surveillant la ligne bleue. Dans une lettre qu’il m’a adressée, le représentant permanent du Liban auprès de l’Organisation des Nations unies me transmettait la demande de son gouvernement tendant à ce que le Conseil de sécurité proroge le mandat de la Finul pour une nouvelle période de six mois. Au vu de la situation dans la région, le Conseil de sécurité pourra décider de proroger le mandat de la Finul jusqu’au 31 juillet 2002».
«Le gouvernement libanais a continué de laisser le Hezbollah opérer à proximité de la ligne bleue. Il devrait prendre de nouvelles mesures pour étendre son autorité à l’ensemble du Liban-Sud, et faire un effort plus énergique et plus concentré pour fournir à nouveau les services essentiels à la population de la région et y déployer l’armée», indique le secrétaire...