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CORRESPONDANCE Après les « Fat Ladies », la cuisine sensuelle et nostalgique de Nigella Lawson (PHOTOS)

WASHINGTON-Irène MOSALLI Il y a cinq ans, c’était le règne (culinaire) des «Fat Ladies», ces deux Britanniques bien en chair qui cultivaient sciemment ce look bon vivant et rabelaisien pour se faire les chantres d’une cuisine élaborée ne craignant nullement la crème, le beurre et les sauces onctueuses. Leur show télévisé à la BBC avait battu les records de l’audimat dans leur pays et en avait fait autant aux États-Unis qui, aujourd’hui, voient débarquer, une tout autre manière de cuisiner, toute en glamour cette fois. Elle est concoctée par une jeune femme nommée Nigella Lawson. Le nom de son émission, Une Bouchée de Nigella. Et Nigella est de nature belle, pulpeuse et attrayante, et elle sait charmer la caméra. Mais sous cette apparence de séduction, perce un véritable cordon-bleu. Son atout : communiquer le plaisir de la table et l’aspect sensuel des mets autant que la technique pour les réussir. Son programme télévisé se déroule dans sa propre cuisine (et non au studio), où le fait de la voir évoluer dans un environnement familier donne envie de se mettre aux casseroles. «Quoiqu’il soit possible d’aimer bien manger sans être un as des fourneaux, l’on ne peut être un cuisinier que si l’on aime manger», explique-t-elle. Fille d’un chancelier de l’Échiquier Ses apparitions sur le petit écran montrent clairement qu’elle fait partie de cette dernière catégorie. Avec son physique de vedette hollywoodienne qui croque sensuellement une pomme, goûte délicatement une sauce, elle n’en est pas moins une femme au foyer. Entre une recette et l’autre, la caméra la suit dans son quotidien : allant chercher ses deux enfants à l’école et leur préparant un snack ou encore en train de déguster ses spécialités avec un groupe d’amis. En bref, une Madame Tout-le-Monde vacant dans une cuisine réelle, à part qu’elle cultive l’art d’être gourmet et qu’elle le divulgue. Mme Tout-le-Monde est veuve. Son mari était un journaliste célèbre et son père a occupé le poste du chancelier de l’Échiquier sous le mandat de Margaret Thatcher. Nigella Lawson est également l’auteur de deux ouvrages culinaires respectivement intitulé Comment manger et Comment être une Déesse domestique ?. Le ton est pareil à celui du petit écran : pas question de menu ambitieux des grands restaurants. Certes, il est intéressant d’acquérir les techniques professionnelles, mais elles sont impraticables dans une cuisine familiale. La jeune femme ne possède pas par exemple une panoplie de couteaux. Elle utilise ses mains pour morceler les feuilles d’une salade ou aplatir un blanc de poulet et utilise des ciseaux pour découper le bacon. S’il y a de la recherche dans ce qu’elle confectionne (notamment la gelée de Gin and Tonic, garnie de framboise), elle n’hésite pas à inviter son auditoire à se faciliter la tâche en lui donnant des «trucs» de son cru, et répond à l’avance aux questions qui peuvent lui être posées au cours d’une préparation donnée. Pourquoi, par exemple, choisir des linguine et non des spaghetti lorsqu’elles seront accompagnées d’une sauce au citron et pourquoi il ne faut pas assaisonner avec du poivre ? «Parce que, dira-t-elle, cela sera plus harmonieux, plus voluptueux et plus crémeux. Le poivre serait là un intrus». Elle ne donnera pas, non plus, de mesures précises mais elle se préoccupera d’expliquer la substance et la saveur de chaque mets et n’insistera pas sur la présentation. Elle dit simplement : «Mon adresse provient de ce que je suis une bonne fourchette». Et lorsqu’elle mange seule, elle se prépare des plats nostalgiques, qu’elle voyait sa mère faire, notamment le suivant : «Mettre dans un bol des morceaux de pain blanc, les saupoudrer de sucre, verser dessus du lait chaud et consommer le tout, installé dans un un bon fauteuil avec le bol sur les genoux».
WASHINGTON-Irène MOSALLI Il y a cinq ans, c’était le règne (culinaire) des «Fat Ladies», ces deux Britanniques bien en chair qui cultivaient sciemment ce look bon vivant et rabelaisien pour se faire les chantres d’une cuisine élaborée ne craignant nullement la crème, le beurre et les sauces onctueuses. Leur show télévisé à la BBC avait battu les records de l’audimat...