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Actualités - CHRONOLOGIE

Partenariat euro-méditerranéen - Les négociateurs libanais ont marqué plusieurs points L’accord paraphé à Bruxelles consacre un nouveau statut pour le Liban De notre envoyée spéciale à Bruxelles, Liliane MOKBEL(PHOTO)

Le Liban sera accroché définitivement à l’Europe. Le paraphe hier à Bruxelles de l’accord d’association entre l’Union européenne et notre pays a consacré ce nouveau statut. En opposant leurs initiales sur le texte de l’accord de partenariat, le sous-directeur des Relations extérieures à la commission européenne Catherine Day et le ministre de l’Économie Bassel Fleyhane ont officialisé la fin des négociations entre les deux parties. Des négociations ardues, commencées en novembre 1995 et qui auront duré un peu plus de six ans. Tous les dossiers sont classés et aucune clause ne reste en suspens. Mais il existe encore une longue procédure à suivre avant que le partenariat dans ses volets politique, sécuritaire, économique, financier et socioculturel ne devienne effectif. Hier, un accord de principe a été conclu entre les coordonnateurs des deux parties. Dans les trois prochains mois, le texte paraphé d’une cinquantaine de pages sera traduit, en plus de l’arabe, en onze langues (celles des pays membres de l’UE) et des groupes de juristes devraient se pencher sur son examen. «Une opération purement technique. Une lecture légale des termes de l’accord», dira M. Fleyhane. Par la suite, c’est le chef du gouvernement Rafic Hariri qui signera en due et bonne forme l’accord en mai prochain avant que le Parlement libanais, les Parlements des pays membres de l’UE et le Parlement européen ne se saisissent de cet accord pour le ratifier et le rendre exécutoire. Au moment de la signature définitive, un accord intérimaire sera conclu. En vertu de cet accord, le volet commercial du partenariat entrera immédiatement en vigueur, la ratification de l’accord principal pouvant durer quelque trois ans comme l’ont montré les expériences précédentes de l’UE avec ses partenaires arabes de la Méditerranée, en l’occurrence la Jordanie. Concernant ce volet, l’accord a libéralisé l’entrée des produits industriels libanais en Europe alors qu’il a prévu des exonérations graduelles des biens industriels européens entrant au Liban. Ces exonérations sont étalées sur une période transitoire de douze ans qui commence à la sixième année à dater de l’entrée en vigueur du partenariat. Mais c’est dans le domaine agricole que la partie libanaise a réussi un véritable coup de force, tout à son avantage. À ce niveau, le traitement préférentiel réservé au Liban consiste en l’ouverture totale des marchés européens devant les produits agricoles et agroalimentaires libanais qui sont exemptés, par ailleurs, de toute taxation et ne souffrent d’aucunes restrictions quantitatives, à l’exception d’une liste limitée de produits. L’agriculture étant un domaine particulièrement délicat pour l’Europe, la règle est pour l’UE d’être restrictive. Les négociateurs libanais ont marqué également un point en persuadant leurs interlocuteurs de dissocier le volet bilatéral de celui de l’accord régional. Toutes les clauses relatives au développement des relations politiques et socio-économiques entre les pays méditerranéens partenaires de l’UE ont été barrées du texte de l’accord. De même, la demande d’adjonction d’une clause antiterrorisme a été contournée. «Les dispositions de l’accord concernant la lutte contre le terrorisme sont génériques et identiques à celles adoptées dans les autres accords de partenariat avec l’UE», affirme Ghazi Youssef, conseiller du chef du gouvernement Rafic Hariri. Le ministère des Affaires étrangères a adressé à la Commission européenne un mémorandum dans lequel il s’engage à lutter contre le terrorisme. Pour l’instant, ce document aurait été jugé suffisant. Rien n’empêche, souligne une source diplomatique, que ce sujet ne soit rediscuté. Pas de chèque Le Liban ne peut rester le coffre-fort des pays de la région. Il doit se trouver une autre mission à l’ombre d’une mondialisation envahissante. D’où l’importance de son adhésion à ce partenariat avec l’Europe qui va lui permettre «de créer une environnement régulateur européen au cœur du monde arabe et de contribuer sensiblement à lui restituer sa place comme centre commercial principal de la région», souligne M. Hariri. Il est faux de croire qu’en contrepartie de son adhésion, le Liban recevra «un chèque» de la part de l’UE. Celle-ci s’engage à lui offrir les aides nécessaires afin de réduire les disparités entre les deux partenaires en matière de normes, de spécifications et de moyens de contrôle de qualité des produits. Elle l’aidera également à harmoniser son système juridique et son régime fiscal. Ces réformes devraient consolider notre économie de marché libérale et constituer un tremplin pour l’intégration entière du Liban à l’économie mondiale. À ce niveau, les effets de cet accord ne se feront ressentir qu’à moyen et long terme. Il est nécessaire d’accorder un certain temps aux usines libanaises pour produire des biens conformes aux normes européennes. Partant de là, les résultats des deux premières années de l’application du volet commercial de l’accord ne seront pas éloquents pour le Liban, estime un économiste qui accompagne la délégation libanaise à Bruxelles. Mais l’accord de partenariat est un accord global. Et M. Hariri entend tirer du volet politique pour notre pays de multiples avantages. Et il s’étend largement sur ce point lors de la conférence de presse commune avec le président de la Commission européenne Romano Prodi.
Le Liban sera accroché définitivement à l’Europe. Le paraphe hier à Bruxelles de l’accord d’association entre l’Union européenne et notre pays a consacré ce nouveau statut. En opposant leurs initiales sur le texte de l’accord de partenariat, le sous-directeur des Relations extérieures à la commission européenne Catherine Day et le ministre de l’Économie Bassel...