Rechercher
Rechercher

Actualités

Commémoration - Messe à Jamhour pour le premier anniversaire de la disparition de Charles Hélou Les pensionnaires des restos du cœur se souviennent…

Ils sont arrivés très tôt, avant les officiels, avant les parents et les amis du président Charles Hélou, décédé il y a tout juste un an. Malgré la pluie, le vent et le froid, ils ont tenu, comme tous les proches de l’ancien chef de l’État, à être présents à la messe célébrée hier à Notre-Dame de Jamhour, commémorant le premier anniversaire de la disparition du président Hélou. Ils étaient plus de 200 personnes, des hommes et des femmes du troisième âge, à venir en bus et en autocar, certains se faisant aider pour parvenir à l’église, afin de rendre un hommage posthume à celui qui a transformé leur quotidien, en leur offrant un repas chaud par jour. D’ailleurs, toutes les têtes blanches démunies qui ont participé hier à la messe avaient rencontré à maintes reprises l’ancien président. Qu’elles viennent de Sin el-Fil, de Hadeth ou d’autres branches des restaurants du cœur, présents dans 27 régions du pays, les femmes et les hommes miséreux se souviennent qu’ils ont partagé plusieurs repas avec le fondateur de l’association. «Il mangeait avec nous, les mêmes plats que nous, aux restos du cœur…il n’arrivait jamais les mains vides, il nous apportait de la glace ou un dessert supplémentaire», indique une octogénaire qui s’est couvert la tête d’un vieux foulard en laine rose bonbon. Pour elle, et pour tous les autres invités permanents de la table de l’association, leur présence hier à la messe était évidente : Charles Hélou est l’homme qui a allégé leurs peines. Et sa fondation les aide jusqu’à présent à survivre. Mais Charles Hélou n’était pas uniquement l’homme qui s’est approché des miséreux. Brillant avocat, diplomate chevronné, journaliste talentueux (il fonda Le Jour en 1933), l’ancien président était un homme à facettes multiples. Désigné à six reprises à la tête de l’Association des parlementaires francophones après son mandat présidentiel (1964-1970), Charles Hélou était, notamment avec le président sénégalais, Léopold Sédar Senghor (décédé il y a quelques semaines), l’un des pères de la francophonie. Hier d’ailleurs, c’est une messe bilingue qui a été célébrée en l’église de Notre-Dame de Jamhour, où trônait – devant l’autel –, à côté du drapeau libanais, une photo de l’ancien chef de l’État prêtant son serment présidentiel. Le mot d’introduction a été lu en langue française par Nagy Khoury, secrétaire général de l’amicale des anciens élèves de Jamhour, qui a mis l’accent sur les diverses facettes de l’homme qu’était Charles Hélou : «Chacun de nous le voit à sa manière, mais tous, incontestablement, nous voyons en lui l’homme de grand cœur, de grande culture et de grande valeur». «Il appartient au patrimoine de l’Humanité. Il fait partie de ces hommes de référence que l’on se plaît à évoquer pour ce qu’ils ont apporté de grand et de généreux à notre pauvre monde», a-t-il poursuivi. C’est le neveu de l’ancien président, Joe Khoury-Hélou, qui était le plus proche de lui, qui a lu l’Épître. Mgr Boulos Matar, évêque de Beyrouth, qui a cocélébré la messe solennelle avec le recteur du collège Notre-Dame de Jamhour, le père Sélim Daccache, en présence d’autres prélats notamment Mgr Guy Njeim, a prononcé l’homélie. Il a passé en revue toutes les qualités de l’ancien président qui s’est éteint l’année dernière à l’âge de 87 ans d’un arrêt cardiaque. «Charles Hélou est devenu un maître à penser, aussi important que Michel Chiha», a-t-il dit. Et de souligner que l’imposant francophone pressentait dès le début que «le Liban deviendrait la proie d’une lutte mondiale entre l’Est et l’Ouest, et il a tenté de trouver un règlement temporaire aux problèmes que connaissait le pays». Quatre intentions ont été récitées en langue française. M. Khoury-Hélou, neveu du président défunt, qui a prié pour l’avènement «d’une paix universelle», Élias Hajj, membre de l’amicale des anciens de Jamhour qui a souhaité que «nos gouvernants et nos concitoyens œuvrent à édifier l’État de droit». Farid Dahdah, petit-neveu du président Hélou, a récité une intention pour les défunts du Liban. Le ministre Michel Eddé, proche du disparu et président de l’amicale des anciens élèves de Jamhour, a prié pour «les démunis et les souffrants, pour toutes les personnes qui souffrent dans leurs cœurs et leurs corps, tous les exclus, qu’ils trouvent toujours autour d’eux des mains tendues et des cœurs ouverts…pour l’œuvre des restaurants du cœur, instituée par le président Hélou, qu’elle puisse se perpétuer». Les ministres Georges Frem et Marwan Hamadé, le député Nehmétallah Abi Nasr et le colonel Fouad Tawil représentaient respectivement le président de la République, le Premier ministre, le chef du Parlement et le commandant en chef de l’armée. Également parmi les présents, le député Atef Majdalani et cheikh Michel Khoury. Le député et ministre Pierre Hélou, proche du disparu, a participé à la messe avec tous ceux qui ont aimé l’ancien président francophone. Patricia KHODER
Ils sont arrivés très tôt, avant les officiels, avant les parents et les amis du président Charles Hélou, décédé il y a tout juste un an. Malgré la pluie, le vent et le froid, ils ont tenu, comme tous les proches de l’ancien chef de l’État, à être présents à la messe célébrée hier à Notre-Dame de Jamhour, commémorant le premier anniversaire de la disparition du...