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Actualités - CHRONOLOGIES

Le Liban officiel part en campagne contre les provocations israéliennes

Le renard passe passe, à chacun à son tour. Sur le front du Sud, les initiatives de terrain ne sont plus le fait du Hezbollah. Mais de l’ennemi israélien, qui multiplie à dessein les incursions aériennes et les raids simulés. Visiblement pour faire monter la tension et les enchères. Dans ce qui paraît être une fuite en avant, une diversion à toutes fins utiles au moment où les Américains et les Européens mettent le paquet pour calmer le jeu dans les Territoires. Sharon cherche visiblement à se garder sous la main un moyen de continuer à déstabiliser la région, pour éluder le processus de paix. Il ordonne donc à son aviation de chasse, à sa flotte de drones ou d’hélicoptères d’intensifier les survols menaçants des camps palestiniens, de l’ensemble du Sud et de la Békaa tout entière. Dans un message adressé à toutes les parties présentes sur le sol libanais, les réfugiés, le Hezbollah, l’armée libanaise et les Syriens. L’Onu s’en alarme par le truchement du porte-parole de la Finul, M. Timour Gosksel. Tout en précisant que, matériellement, elle n’y peut pas grand-chose, ses contingents n’ayant pas de droit d’intervention. Cependant, la retenue observée sur le terrain depuis de longues semaines par la Résistance permet au Liban officiel de mieux pousser les hauts cris sur la scène internationale. On sait en effet que les dernières opérations, d’ailleurs plutôt mineures, menées par le Hezbollah, remontent au 22 octobre. Entre cette date et le 11 septembre, cette formation avait conduit deux actions pour ainsi dire symboliques, destinées simplement à montrer qu’il n’y a pas de lien entre son action de résistance et les attentats terroristes. Ou, plus exactement, qu’elle ne se sentait pas concernée par des développements extérieurs à sa propre cause. Ce raisonnement, on le sait, a dû toutefois être nuancé par la suite à cause de la globalité donnée par le camp occidental aux suites du 11 septembre. Pour tout dire, les pressions se sont faites si fortes sur les puissances qui soutiennent le Hezb qu’il a visiblement dû réfréner pour un temps ses ardeurs guerrières. D’autant que ces mêmes parties ont dû faire des pieds et des mains pour expliquer que le Hezb, inscrit sur la black list US, n’était pas une organisation terroriste mais résistante. Tandis qu’Israël de son côté se tournait vers la Syrie pour la menacer en lui faisant endosser la responsabilité de toute nouvelle action du Hezbollah ou des Palestiniens sur le front du Sud. Partant de là, le Hezbollah a mis de côté ses plans offensifs. Tout en précisant qu’il n’accordait aucune garantie à l’État hébreu. Et en se défoulant, en quelque sorte, par des déclarations de plus en plus virulentes. L’important étant ce qui se fait et non pas ce qui se dit, les Occidentaux ont pris acte ces dernières semaines de l’accalmie au Sud. Aussi les autorités libanaises attendent-elles des réactions favorables à leurs démarches concernant les récentes provocations israéliennes. En soulignant que ces violations de la ligne bleue comme de la 425 sont autant dirigées contre la légalité internationale que contre le Liban. Et en rappelant aux États-Unis, parrains de Madrid, que la politique suivie par Sharon compromet gravement le processus de paix. Il s’agit donc, à travers cette campagne diplomatique intensifiée, de couper court aux évidentes velléités du gouvernement israélien d’ouvrir le cas échéant un nouveau front régional. Sans un freinage occidental immédiat, en effet, il est possible que Sharon s’en prenne de fait aux positions syriennes au Liban, comme aux camps palestiniens et au Hezbollah ou à l’armée libanaise, sous prétexte d’étouffer dans l’œuf toute action en faveur de l’intifada. La question brutale et majeure qui se pose est dès lors de savoir si les radicaux du cru vont faire comme leurs équivalents des Territoires. C’est-à-dire répondre aux provocations, et aux souhaits, de Sharon en reprenant les armes. Ce qui contribuerait à démolir les arrangements US ou européens visant à sauver la paix. Ainsi que les espérances de redressement économique de ce malheureux petit pays.
Le renard passe passe, à chacun à son tour. Sur le front du Sud, les initiatives de terrain ne sont plus le fait du Hezbollah. Mais de l’ennemi israélien, qui multiplie à dessein les incursions aériennes et les raids simulés. Visiblement pour faire monter la tension et les enchères. Dans ce qui paraît être une fuite en avant, une diversion à toutes fins utiles au moment où...