Administration - Compétence, intégrité et ... parité confessionnelle - Un premier train de nominations attendu demain

Enfin ! Régulièrement annoncé depuis plusieurs semaines, un premier train de nominations de fonctionnaires de la première catégorie est attendu demain, au cours d’une séance extraordinaire du Conseil des ministres, et un retour en arrière ou un nouveau report semble difficile cette fois. Ces nominations interviennent trois jours après l’expiration, samedi, du délai accordé aux ministres pour proposer des candidats aux postes vacants dans leurs départements. Les responsables du Conseil de la Fonction publique, qui doivent émettre leurs avis au sujet du train de nominations et des candidatures proposées, ont travaillé samedi et hier dimanche, à titre exceptionnel, pour achever leur tâche. Les ministres, qui recevront aujourd’hui les rapports du Conseil de la Fonction publique, auront, eux, jusqu’à demain matin, pour en prendre connaissance et effectuer les démarches qui conviennent auprès de leurs instances communautaires et/ou, éventuellement, des intéressés. Toutefois, le dernier mot au sujet des nominations revient au Conseil des ministres, et, en cas de conflit, c’est son avis qui prévaut. M. Fouad es-Saad, en charge de la Réforme administrative, a estimé samedi que le délai nécessaire à l’examen des noms était court, et qu’il existe une possibilité que le train de nominations, en souffrance depuis de longs mois, soit promulgué en deux temps. Le Conseil des ministres se prononcerait demain sur les pourvois urgents, en particulier à l’Électricité du Liban (EDL), dont le directeur général, M. Georges Mouawad, est en conflit avec le ministre de l’Énergie. Du reste, tous les conseils d’administration d’établissements publics où un déficit budgétaire important est enregistré devront être changés. Le train de nominations administratives a pris de court certains ministres, qui ont dû se hâter, après le délai que leur a accordé le chef du gouvernement. Un délai lui-même précipité par la crise à l’EDL. Parmi les postes à pourvoir figurent notamment ceux des directeurs généraux de la présidence de la République, du Tourisme, de l’Industrie, du Conseil des ministres, des Transports (direction de l’Aviation civile) et de l’Éducation nationale ( direction de l’enseignement professionnel). À l’Inspection centrale, il existe des postes de la première catégorie à pourvoir : inspecteur général financier et inspecteur général en génie. Voilà environ deux ans, le gouvernement de M. Sélim Hoss avait mis un certain nombre de directeurs généraux à la disposition de la présidence du Conseil. Il s’agit de MM. Joseph Hawa, Georges Abouzeid, Nicolas Nasr, Hicham Nassereddine, Mohammed Yammout, Nicolas Saba, Abdel Halim Hreybé, Antoine Traboulsi, Khalil Abou Mansour, Ghassan Assi, Saad Khaled, Ali Zaraket, Nohad Baroudy, Kassem Hamadé, Youssef el-Nakib, Mohammed Youssef Fawaz, Joseph Hélou et Mohammed Obeid. Aux critères de compétence et d’intégrité qui, selon les responsables, présideront au choix des nouveaux commis, il sera impossible de ne pas ajouter celui d’un clientélisme politique imposé par la nature même des nominations, qui sont soumises à la règle de la parité confessionnelle entre chrétiens et musulmans. Par contre, il semble que la répartition traditionnelle des postes entre les différentes communautés ne subira aucune modification. Il est possible que des nominations hors cadre interviennent, mais il semble que la plupart des postes seront pourvus du cadre. Le Dr Karam Karam, ministre du Tourisme, a annoncé qu’il a avancé le nom d’une femme pour le poste de directeur général, qui revient par tradition à la communauté sunnite.