Ding dindons

Toutes choses sont dites déjà, mais comme personne n’écoute, faut toujours recommencer. De quel jargon, de quel sabir faut-il user pour faire comprendre aux bouffons bouffis du gouvernement que la pelletée de gendarmes, de policiers et d’agents divers qui zappent entre nos pattes sont censés être la vitrine de cette raie publique ? Passe encore qu’ils aient été recrutés dans les rangs des ex-miliciens ou parmi la valetaille des nababs de la politique, que nous n’ayons pas, comme dans les pays normaux, les moyens de les former dans une Académie de police. Faut-il pour autant avoir à supporter qu’entre deux sandwiches à la graisse de poulet un troufion de commissariat s’en aille renifler les opposants jusque dans les universités où ni son cerveau ni sa culture n’ont jamais mis les pieds ? Des étudiants ont accroché quelques drapeaux de Koullouna cerclés de noir et des portraits de Michou et du Tondu – qui, soit dit en passant, et autant que je m’en souvienne, n’étaient pas des parangons de la liberté. Mais bon, la belle affaire ! Les bariolés à béret ne s’attendaient quand même pas à admirer, en plein USJ, un vernissage syrien avec la plastique dénudée de Farouk el-Chareh… Cette curie, ma mère ! Les Américains à Kandahar à côté, c’est une farandole de majorettes. Mais le gouvernement a pris des sanctions et décrété que ce genre d’incident ne se reproduira plus. Le premier qui éclate de rire sera fusillé ! Quant à cerner le vrai commissaire Labavure à l’origine de ce blitz, tu peux toujours courir. Doit se planquer dans le bandage herniaire d’un ministre en attendant que ça passe… Et ça passera, je peux te l’assurer. C’est dur de jouer les aigles quand on vole avec des dindons...