Aide humanitaire massive dépêchée par Moscou - Intense activité russe - au nord de Kaboul

Des membres de la délégation russe à Kaboul menaient une intense activité hier matin sur la base aérienne de Bagram, cohabitant avec les forces spéciales américaines et des combattants de l’Alliance du Nord, au nord de la capitale afghane. Un avion gros porteur russe de type Antonov était stationné sur une piste à l’écart de celle où se posent les quelques vols qui desservent cet aérodrome, alors que l’aéroport de la capitale afghane, dont le déminage n’est pas terminé, est encore impraticable. Un avion russe chargé d’aide humanitaire sous la forme de deux hôpitaux de campagne a atterri jeudi à Bagram, a annoncé à Moscou le ministère russe des Situations d’urgence. Trente patients peuvent être hospitalisés dans chacune de ces structures, selon le ministère, cité par Itar-Tass. Deux autres avions chargés de 38 tonnes d’aide alimentaire, 300 kg de médicaments, deux camions et deux véhicules tout-terrain ont également atterri à Bagram, selon le ministère russe. Plusieurs dizaines de personnes, portant l’uniforme bleu de la délégation du ministère des Situations d’urgences, s’apprêtaient à embarquer à bord de cet avion. Une base construite par les Soviétiques Des camions militaires russes allaient et venaient, sur cette immense base aérienne construite par les Soviétiques avant l’invasion de l’Afghanistan par les troupes de l’Armée rouge. Un peu à l’écart des pistes on pouvait également voir des hommes en civil parlant russe, regroupés autour d’un téléphone satellitaire. La base de Bagram était étroitement gardée par des soldats de l’Alliance du Nord en treillis bariolés et des conseillers militaires, à l’accent américain prononcé. Tous étaient vêtus d’uniformes couleur sable et armés de fusils d’assaut. Certains étaient coiffés de casquettes à visière, d’autres de bonnets de laine noire à bords roulés. On pouvait en apercevoir notamment à l’entrée de la base de Bagram, où ils montaient la garde aux côtés de soldats de l’Alliance du Nord qui interdisaient l’entrée de l’aérodrome à tous les véhicules, ceux de l’Alliance et de l’Onu exceptés. Des civils, également à l’accent américain, en civil, vêtus de jeans et chemises, étaient également visibles sur la base, revolver à la ceinture. Le déploiement d’un grand nombre de Russes, officiellement pour reconstruire leur ambassade et fournir une aide humanitaire, avait suscité ces derniers jours la curiosité des badauds du quartier de Wazir Akbar Khan. Les Russes y vivent dans un carré de camions militaires, protégé par des filets de camouflage. Leur arrivée, nuitamment en début de semaine, avait également provoqué une vive émotion, les Kaboulis ayant perdu l’habitude depuis plus de dix ans des convois militaires russes.