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Actualités - CHRONOLOGIES

Électricité - Une commission parlementaire va tenter d’y voir plus clair - Le remplacement du directeur général de l’EDL - sera examiné aujourd’hui en Conseil des ministres

La commission parlementaire des Travaux publics, des Transports et de l’Eau présidée par M. Mohammed Kabbani, en accord total avec la présidence de l’Assemblée, a décidé de se saisir du dossier de l’électricité, après une rupture du stock de fuel-oil et de diesel-oil (mazout), qui a provoqué un pénible rationnement du courant et a perturbé la vie quotidienne de centaines de milliers de Libanais, en particulier dans les régions musulmanes où un déprimant iftar à la lumière de la bougie a souvent remplacé les joyeuses réunions de famille. Le programme de rationnement a commencé à être aboli hier, avec l’arrivée d’un tanker de fuel-oil à Zouk. Mais le retour à la normale n’a pas fourni d’explications aux ratés dans la distribution. Raisons personnelles, financières, administratives et politiques s’enchevêtrent dans ce dossier épineux, en sorte qu’il est difficile de faire la part des choses. Ce qui n’arrange pas les choses non plus, c’est d’abord que le pays est à la veille d’un train de nominations administratives qui affectera directement l’Électricité du Liban (EDL). C’est, ensuite, que l’office souffre d’un cadre insuffisant, et que sa production est pillée de mille et une façons. Le président de la commission parlementaire des TP ( dont les compétences s’étendent au secteur de l’énergie) Mohammed Kabbani a convoqué à une réunion au Parlement, lundi, le ministre de tutelle, les membres du conseil d’administration de l’EDL et le directeur général, ainsi que le procureur général de Cassation Adnan Addoum et le président de l’ Inspection centrale Fouad Haïdamous. Il a refusé de dire s’il prévoit la formation d’une commission parlementaire pour l’examen de cette question. Ce que M. Kabbani a toutefois assuré, c’est que le dossier recevra l’attention qu’il mérite et que l’enquête ne suivra pas «un cours traditionnel». Scandale ? Des députés comme Boutros Harb n’ont pas manqué de parler, au sujet du dossier de l’électricité, de «scandale». M. Harb a insisté, en particulier, sur la nécessité de tirer au clair les effets, sur la bonne marche de l’office, de la relation orageuse entre le ministre de l’Énergie et de l’Eau et le directeur général de l’EDL. Selon des sources généralement bien informées, ces rapports sont pour beaucoup dans les retards dans l’ouverture des crédits nécessaires à l’approvisionnement du pays en fuel et en mazout. C’est en effet le ministre de l’Énergie qui procède au déblocage des crédits nécessaires, en fonction d’un programme d’approvisionnement établi par l’EDL. Les parlementaires auront à vérifier, à partir de lundi, le calendrier établi par M. Mouawad pour cet approvisionnement, et les notes répétées adressées au ministre à cette fin, avec les dates auxquelles les crédits et autorisations nécessaires ont été accordés. Ce travail de vérification leur permettra éventuellement de se prononcer sur les accusations d’incapacité administrative lancées contre M. Mouawad par le ministre, et le manque de coopération dont ce dernier a pu faire preuve. De fait, M. Beydoun s’est livré hier, sur une chaîne de télévision locale proche du mouvement Amal, dont il est le chef du bureau politique, à un véritable réquisitoire contre M. Mouawad, dont il a demandé le départ. Cette rupture de stock s’est produite une dizaine de fois, cette année. De toute évidence, le directeur de l’office a des problèmes dans la gestion de son stock de carburants, a fait valoir en substance le ministre, qui a annoncé que la question sera examinée aujourd’hui en Conseil des ministres, et qu’il allait demander d’urgence le remplacement de M. Mouawad par un nouveau directeur qui serait nommé à titre intérimaire. Le ministre a par ailleurs annoncé que le Conseil des ministres entérinerait un accord passé avec la Syrie sur l’approvisionnement du Liban en gaz naturel. M. Beydoun a précisé que M. Mouawad, constatant la baisse du stock de fuel et de mazout, a demandé à la direction du Pétrole de lui en vendre. Normalement, a-t-il ajouté, le stock de carburants de cette direction est destiné aux industries ou à l’usage domestique, mais pas à l’EDL. Au cours du mois, a-t-il poursuivi, une demande en ce sens est parvenue à la direction. Cette dernière a approuvé la demande, mais a demandé à l’EDL de lui régler une partie de sa considérable dette, qui s’élève à 35 milliards de livres. «Mais l’atermoiement est venu de l’EDL», a-t-il précisé, laissant entendre que l’office a refusé de régler le prix des carburants qu’il comptait acheter. Et d’ajouter : «En vérité, le jeudi 22 novembre, en dépit du chômage officiel, nous avons ouvert les installations de Zahrani et Tripoli toute la journée durant, pour permettre aux camions-citernes de l’EDL de venir s’approvisionner en fuel et en mazout. Mais nous avons attendu en vain, et les camions ne sont pas venus, une preuve de plus qu’on est en présence d’un véritable acte de sabotage». Fait troublant Le fait troublant, c’est que des sources proches de l’EDL ont réfuté ces détails, affirmant que l’accord pour l’ouverture des crédits nécessaires a tardé, et que le 22 novembre, les camions-citernes de l’EDL ont attendu, toute la journée devant les installations pétrolières de Tripoli, l’autorisation nécessaire pour s’approvisionner. Ce n’est qu’en fin d’après-midi, quand les chauffeurs des camions étaient repartis pour l’iftar, que l’autorisation de M. Beydoun était arrivée. À ce stade, l’entrepreneur de transports n’avait plus pu rappeler les camions, ont fait valoir les sources citées. Par ailleurs, l’un des principaux griefs nourris par le ministre de l’Énergie contre le directeur de l’EDL est sa «mauvaise volonté» quand il s’agit de relever le niveau de perception des factures. On sait en effet que 30 % environ des factures de l’EDL ne sont pas perçues. Mais sur cette question, l’EDL a de solides arguments. Le dernier rapport du conseil d’administration indique que les atteintes au réseau électrique portent sur 25 % du courant à Beyrouth et sur 45 % de ce courant transporté dans les régions. Selon ce rapport, ces atteintes, sous forme de branchements illicites, sont pratiquées par des particuliers, les Palestiniens des camps et des forces de facto. La plupart de ces branchements illicites sont le fait de particuliers, qui sont abonnés et disposent de compteurs, mais qui les manipulent ou ne les utilisent pas. Le montant des factures impayées s’élève à 600 milliards de livres, souligne encore le rapport. En tout état de cause, le président de l’Assemblée nationale, Nabih Berry, s’est dit étroitement concerné par ce dossier, hier. Selon ses proches, il n’est pas exclu qu’il décide la formation d’une commission parlementaire, s’il constate que le dossier le mérite, à la lumière de ce qu’aura entendu lundi la commission des TP. Dans ce cas, il soulèverait la question dès le lendemain, au cours de la réunion parlementaire ordinaire prévue. Devant ses visiteurs, M. Berry a esquivé une question portant sur le rapport entre la crise à l’EDL et les nominations administratives. Il a indiqué que le processus de nominations était «en cours, sans être en cours» . De source gouvernementale, on indiquait par contre que le chef du gouvernement a accordé aux ministres jusqu’à vendredi pour lui remettre une liste des candidats qui ont leurs préférences, dans leurs départements. Après quoi, le train des nominations pourrait prendre un peu plus de vitesse.
La commission parlementaire des Travaux publics, des Transports et de l’Eau présidée par M. Mohammed Kabbani, en accord total avec la présidence de l’Assemblée, a décidé de se saisir du dossier de l’électricité, après une rupture du stock de fuel-oil et de diesel-oil (mazout), qui a provoqué un pénible rationnement du courant et a perturbé la vie quotidienne de...