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Actualités - CHRONOLOGIES

Accident - Les habitants, paniqués, avaient cru à un attentat - L’explosion d’une bonbonne de gaz ravage un appartement à Caracas

L’explosion d’une bonbonne de gaz hier après-midi dans un immeuble du quartier de Caracas à Beyrouth a ravagé un appartement, celui des Traboulsi, et a semé la panique dans le quartier. Heureusement, l’explosion n’a fait que quatre blessés. Cela dit, le comportement des gens du quartier dans les minutes qui ont suivi l’explosion prouve à quel point les Libanais souffrent toujours de la psychose des attentats. Tous se rappellent encore les heures sombres de la guerre. Il est aux alentours de 15 heures. Quartier Caracas, immeuble Halim Chehab, bâtisse de six étages aux balcons bleu ciel, tout semble annoncer un après-midi paisible. Les membres de la famille Traboulsi, habitant au rez-de-chaussée de l’immeuble, ne se doutent guère de la difficile épreuve qu’ils auront à subir quelques minutes plus tard. Dalal se dirige vers la cuisine lorsque tout à coup, un souffle lourd et d’une rare violence, suivi d’un bruit assourdissant, la projette vers l’avant. Une explosion. C’est la panique. Tout autour d’elle, les meubles, l’armoire, la télé, tout semble s’écrouler. Elle se dirige péniblement au salon, vers les autres membres de sa famille. Ses deux frères, Mohammed et Khodr souffrent de brûlures ainsi que la petite Hana et Aïcha Chatila, présente, elle aussi, sur les lieux. À ce moment-là, on ne connaît pas encore la gravité des blessures. Déstabilisée par la force de la déflagration, la grille de protection de l’immeuble s’est étalée sur la chaussée. Les voitures aux alentours n’ont plus de vitres, ni de pare-brise. Les dégâts dehors sont aussi impressionnants qu’à l’intérieur. À une vingtaine de mètres de l’immeuble, des commerçants, choqués, se tiennent debout devant ce qui reste des vitrines de leurs magasins et essayent de comprendre ce qui s’est passé. Ils réalisent alors que l’explosion provient du sous-sol. Sur le trottoir un énorme cratère est visible. Un cratère comme ceux provoqués, jadis, par les gros obus. La force de l’explosion a arraché le pavé du sol. Les voisins se précipitent, on alerte les secours. On tente d’aider les blessés. «Est-ce un acte terroriste ?» s’interrogent les habitants. Une odeur de poudre envahit les lieux. Quelques minutes plus tard, les premières sirènes retentissent. Croix-Rouge ? Police ? Armée ? Tous en même temps en fait. Il est à peu près 15h20. La route qui jouxte Hamra est désormais close. Les forces de l’ordre déploient le classique ruban jaune, «Police do not Enter» comme celui du FBI quand il y a un crime. L’armée écarte les curieux. Une femme, inquiète, est à la recherche de son fils et de son ami. Les premiers journalistes arrivent. «Que se passe-t-il ici ?» interroge une collègue. Tout le monde pose et – se pose – la même question. On se concerte, on donne son avis, on exagère, on raconte n’importe quoi, on fabule, et personne, en réalité, n’a une réponse claire. «Euhhh, une explosion, il paraît que c’est une bonbonne de gaz», répond une habitante du cinquième, visiblement choquée. «Non, c’est une bonbonne d’oxygène», rétorque une autre. «En tout cas, je croyais au début que c’était le mur du son. Le bruit, lourd et profond ne ressemblait pas à une explosion», ajoute-t-elle. Bref, après que la tension ait atteint son paroxysme, le calme semble revenir petit à petit, on est un peu plus organisé. Les photographes se bousculent à l’arrivée du procureur général, M. Walid el-Kadi, venu sur place pour constater les dégâts. Les quatre blessés sont transportés à l’hôpital américain. On saura plus tard que la petite Hana devra subir une opération au crâne. Mohammad, Aïcha et Khodr souffrent surtout de brûlures au visage et aux bras. Les enquêteurs et les spécialistes en explosifs, dépêchés sur les lieux, gagnent rapidement le sous-sol. Quelques longues minutes plus tard, déclaration officielle : «Explosion d’ une bonbonne de gaz au sous-sol», affirme avec assurance l’un des responsables de la sécurité. «Cheffet Eltellak», (tu vois, je te l’avais dit), s’écrie le commerçant. «Pas d’acte terroriste donc», ajoute-t-il. Pour information, le dépôt où s’est produite l’explosion abrite surtout des machines fonctionnelles comme la chaudière ou le système de distribution de l’eau. D’après les spécialistes, c’est une fuite de gaz qui a tout provoqué. La bonbonne était vieille. Un contact avec la chaudière pourrait être à l’origine de ce drame. Un accident ? Sûrement. Une négligence ? Peut-être. «Peut-on entrer voir les dégâts s’il vous plaît ?», demande discrètement une journaliste. Surprise. «Oui, allez-y tout est sécurisé», répond le gendarme. Là, c’est la course. Derrière un commandant des forces de sécurité, on se bouscule, tout le monde a du mal à marcher et à s’entendre aussi, tellement le bruit du craquement des débris de verre sous les chaussures résonne fort. On constate perplexes l’ampleur des dégâts dans le hall de l’immeuble : plus d’ascenseur : cage explosée. Les murs de couleur blanche à la base ont une nouvelle coloration grise. Plus une porte debout… bref, la désolation en ce vendredi 16 à l’immeuble Halim Chehab. La rue se vide petit à petit, il n’y a en fait plus rien à voir. Et plus rien à dire.
L’explosion d’une bonbonne de gaz hier après-midi dans un immeuble du quartier de Caracas à Beyrouth a ravagé un appartement, celui des Traboulsi, et a semé la panique dans le quartier. Heureusement, l’explosion n’a fait que quatre blessés. Cela dit, le comportement des gens du quartier dans les minutes qui ont suivi l’explosion prouve à quel point les Libanais...