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Actualités - CHRONOLOGIES

Procès - L’audience dans l’affaire Denniyé - reportée au 30 novembre

Des mesures de sécurité exceptionnelles autour et à l’intérieur du Palais de justice annoncent aux passants la tenue d’un événement inhabituel. Et le procès des incidents de Denniyé (en décembre 1998) ouvert depuis plus d’un an dans l’indifférence quasi générale a pris soudain une tout autre dimension. À l’heure où le monde entier semble mobilisé contre les groupes islamistes, la Cour de justice doit juger 27 inculpés pour atteinte à la sécurité de l’État, tentative de rébellion et formation de groupes armés destinés à agresser les gens et à provoquer des dissensions confessionnelles. Selon l’acte d’accusation établi par le juge Georges Ghantous, aucun lien direct n’est établi entre les inculpés et le groupe el-Qaëda d’Oussama Ben Laden. Par contre, les chefs du groupe seraient liés à Esbet el-Ansar, «l’émirat» palestino-islamiste dirigé par Abou Mahjane et figurant dans la liste américaine des groupes appuyant le terrorisme. Pour les autorités libanaises, la tenue de ce procès à l’heure actuelle est une façon de montrer aux Américains que non seulement le Liban dénonce le terrorisme mais il le combat et le juge sans état d’âme. Dans de telles circonstances, les avocats des inculpés craignent que les membres de la Cour de justice, présidée par le magistrat Mounir Honein et ayant pour assesseurs les juges Ralph Riachi, Ahmed Moallam, Afif Chamsedine et Ghassan Abou Alwane, ne soient tentés d’être très sévères. C’est sans doute pourquoi leur principale stratégie consiste à gagner du temps pour que le procès traîne en longueur, le temps que la tempête politique se calme. À l’audience d’hier, l’avocat Saadi Kalaoun, chargé de la défense d’Abdel Menem Zaarour, a demandé un délai pour lire le dossier car son client ne lui a demandé de le défendre qu’il y a quelques jours. La cour a donc décidé de lever l’audience, le prochain rendez-vous étant fixé au 30 novembre. Auparavant, le procureur général Adnane Addoum avait eu le temps de remettre à la cour le rapport d’une enquête menée à sa demande sur les conditions de détention de l’inculpé Khalil Accaoui. Au cours d’une précédente audience, ce dernier s’était plaint de mauvais traitements et Addoum avait promis d’ouvrir une enquête à ce sujet. Le président de la cour demande au magistrat Riachi de lire le rapport présenté par Addoum, qui montre que les allégations de l’inculpé sont dénuées de tout fondement. Accaoui et ses deux compagnons Ihab Banna et Abdel Meneem Zaarour ont aussitôt protesté et leur objection a été inscrite dans le procès-verbal. Mais au train où va le procès, il n’est pas près d’aboutir, d’autant que le 30 janvier prochain, le président Honein – qui est aussi le chef du Conseil supérieur de la magistrature – doit passer à la retraite et il faudra probablement que son successeur reprenne tout dès le début…
Des mesures de sécurité exceptionnelles autour et à l’intérieur du Palais de justice annoncent aux passants la tenue d’un événement inhabituel. Et le procès des incidents de Denniyé (en décembre 1998) ouvert depuis plus d’un an dans l’indifférence quasi générale a pris soudain une tout autre dimension. À l’heure où le monde entier semble mobilisé contre les...