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Actualités - CHRONOLOGIES

Social - Le ministre du Travail invite le patronat au réalisme - L’allocation déplacement dans deux semaines, promet Kanso

Des frais de déplacement supplémentaires seront accordés au secteur privé dans deux semaines, a annoncé hier le ministre du Travail, Ali Kanso, précisant que cette mesure, qui devait être approuvée en Conseil des ministres, jeudi, a été reportée à la demande du chef du gouvernement, pour lui permettre de convaincre le patronat de son bien-fondé. «Le Conseil des ministres a proposé l’octroi de frais de déplacement aux deux secteurs public et privé, a précisé M. Kanso, mais le chef du gouvernement a souhaité que cette décision soit ajournée de deux semaines». Prié de commenter l’attitude intransigeante du patronat, qui rejette toute idée d’augmentation de l’allocation déplacement, M. Kanso a déclaré : «Cette intransigeance n’est pas justifiée. Tout le monde sait qu’une augmentation du prix de l’essence a eu des effets sur le niveau de vie. Il serait faux de prétendre le contraire». Et d’ajouter : «Les associations économiques doivent offrir quelque chose, tandis que la CGTL doit garder à l’esprit que la situation économique est délicate. La coopération de toutes les parties est nécessaire, si nous voulons franchir cette mauvaise passe». On rappelle que, conformément au vœu de la CGTL, le ministre du Travail, Ali Kanso, avait transmis au Conseil des ministres deux projets de décret relatifs à l’augmentation des allocations de transport et de scolarisation. Les projets prévoient l’octroi de 6 000 livres par jour au titre de frais de déplacement et de 2 millions de livres par an sous forme d’assistance à la scolarisation. En 1995, les frais de déplacement avaient été fixés à 2 000 livres par jour et l’assistance à la scolarisation à un million, rappelle-t-on. Le RDCL refuse Prenant les devants, le Rassemblement des dirigeants et des chefs d’entreprise libanais (RDCL) avait refusé net, avant la tenue du Conseil des ministres, d’accorder aux salariés les mêmes allocations de déplacement et de scolarisation consenties aux salariés du secteur public. Les salariés du secteur privé bénéficient de prestations sociales plus importantes, a-t-il fait valoir pour justifier son refus. Le patronat avait averti que «toute décision adoptée en Conseil des ministres en l’absence d’un accord commun ne ferait que creuser le fossé entre les deux partenaires du contrat de travail». Le RDCL avait rappelé en outre ses positions concernant la nécessité de rétablir le dialogue entre «la CGTL et les organismes économiques» et la modernisation des lois régissant les relations entre patrons et salariés, notamment au niveau de la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS) et du remplacement du régime des indemnités de fin de service par celui de la pension de retraite. Par ailleurs, dans une déclaration faite à la radio La Voix du Liban, le président de l’Association des industriels, Jacques Sarraf, avait estimé que «les circonstances actuelles ne se prêtent pas à la satisfaction de telles revendications». «Nous avons été étonnés de voir cette affaire portée devant le Conseil des ministres, a déclaré M. Sarraf. Nous ne faisons que défendre nos entreprises ; l’exemple de dilapidation de fonds que nous constatons dans le secteur public nous suffit», a-t-il ajouté. M. Sarraf devait ensuite brandir la menace d’une escalade «en cas d’approbation de l’augmentation par le gouvernement». Ghosn, l’alternative De son côté, le président de la CGTL, Ghassan Ghosn, a placé le patronat devant l’alternative suivante : l’octroi des deux augmentations ou un réajustement des salaires, «inchangés depuis 1996». Le bureau exécutif de la CGTL a publié, pour sa part, un communiqué réclamant une réunion immédiate de la commission de l’indice des prix, en vue d’un éventuel réajustement des salaires. Le communiqué, qui estime que l’État «se comporte en patron d’entreprise», accuse le patronat de recourir aux licenciements collectifs, dans le dessein de remplacer la main-d’œuvre locale par des ouvriers étrangers. «Les dangers de la situation internationale et leurs répercussions éventuelles sur le Liban ne sauraient dispenser le gouvernement d’accomplir ses obligations sociales à l’égard de la classe ouvrière et de l’ensemble des Libanais. Bien au contraire, ces dangers doivent inciter les responsables à leur assurer un minimum de garanties sociales», a ajouté le communiqué. En conclusion, la CGTL, a invité son comité de suivi à une réunion lundi prochain, à 11 heures, pour «décider des mesures à adopter». Au passage, la centrale a exprimé son étonnement devant «la volte-face du Premier ministre Rafic Hariri, qui avait promis de débloquer les fonds nécessaires à la poursuite de la construction» de son nouveau siège, et a exprimé son appui aux fonctionnaires des offices autonomes et aux professeurs de l’Université libanaise en grève.
Des frais de déplacement supplémentaires seront accordés au secteur privé dans deux semaines, a annoncé hier le ministre du Travail, Ali Kanso, précisant que cette mesure, qui devait être approuvée en Conseil des ministres, jeudi, a été reportée à la demande du chef du gouvernement, pour lui permettre de convaincre le patronat de son bien-fondé. «Le Conseil des ministres...