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Actualités - CHRONOLOGIES

Liban-USA - Berry et Hariri ont informé Battle de la position libanaise - Beyrouth refuse la demande américaine - de gel des avoirs du Hezbollah

Il fallait s’y attendre : la position du Liban concernant le Hezbollah devait immanquablement se heurter à celle des États-Unis. C’est d’ailleurs ce qui s’est produit hier, après l’entretien de l’ambassadeur américain à Beyrouth Vincent Battle avec le chef du Parlement Nabih Berry. Le diplomate US a carrément déclaré : «Il est clair que le climat de coopération avec le Liban qui régnait au sujet de Ben Laden s’est modifié (…). La question de la liste et des organisations qui y figurent restera objet de débat entre le gouvernement libanais et l’Administration américaine». Signe d’autre part que l’harmonie était loin d’être au rendez-vous entre MM. Berry et Battle, ce dernier a conclu : «La discussion avec le président Berry a été très franche, les points de vue ont été très clairement exprimés». L’appui US au « terrorisme israélien » De son côté, le président de la Chambre a affirmé que le Liban refusera la demande des États-Unis de geler les avoirs du Hezbollah, jugée «hostile» aux Arabes. «J’ai informé l’ambassadeur américain de la position officielle du Parlement libanais. La Résistance au Liban et l’intifada en Palestine ne sont pas terroristes mais constituent au contraire la guerre contre le terrorisme représenté par l’occupation israélienne», a déclaré à la presse M. Berry. «Je l’ai informé dès maintenant que le Liban refuse ce qu’on appelle la nouvelle liste américaine», a-t-il ajouté. Selon M. Berry, les États-Unis ont «visiblement adopté la position israélienne et le moins qu’on puisse en dire est qu’elle est hostile à la Résistance et à l’intifada, qu’elle est contre les Arabes et qu’elle soutient le terrorisme, et non l’inverse». Dans la liste additionnelle du Trésor américain, présentée par le département d’État, le Hezbollah figure sous toutes ses identités, ou prête noms connus, au nombre de neuf au total (dont le Jihad islamique). La seule question en suspens est maintenant de savoir si la réponse libanaise sera formulée de manière publique et solennelle à l’issue de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, cet après-midi, ou si elle serait simplement transmise par la voie diplomatique. Dans tous les cas, on peut d’ores et déjà s’attendre aujourd’hui encore à une position en flèche de la part des commissions parlementaires qui se réuniront à la demande de M. Berry pour «examiner et discuter des menaces et des listes américaines relatives à ce que Washington appelle terrorisme». Le refus de Hariri En soirée, le Premier ministre Rafic Hariri a rejeté (comme M. Berry) la demande américaine de gel des avoirs du Hezbollah qu’il considère comme une organisation de résistance et non un groupe terroriste, a indiqué l’ambassadeur des États-Unis. «J’ai eu une réponse», a déclaré Vincent Battle à la presse après un entretien d’un peu plus d’une heure avec M. Hariri. «La réponse est que le gouvernement libanais continuera d’insister sur la distinction qu’il a faite depuis des semaines entre les organisations de résistance et les organisations terroristes». Il a indiqué avoir formellement demandé vendredi la coopération de Beyrouth pour geler les avoirs du Hezbollah au ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud. «Cette demande formelle» a été appuyée par «une note diplomatique au ministère», a-t-il précisé. Rappelons que Washington avait publié le même jour une liste de 22 organisations considérées comme terroristes, incluant le Hezbollah, et demandé à geler leurs avoirs dans le monde entier. M. Battle a nuancé la position américaine en soulignant que «nous n’avons pas utilisé le mot immédiatement», que «cette action demande beaucoup de recherches» de la part de la Banque du Liban et qu’il s’agit d’«un exercice extrêmement long et technique». La Banque du Liban et son comité d’enquête spécial, a-t-il reconnu, «ont travaillé très dur depuis des semaines en coopération avec les banques commerciales pour vérifier les dossiers», en conformité avec les résolutions de l’Onu sur le terrorisme. «En réponse aux demandes de coopération en matière de gel des avoirs, j’ai souligné au Premier ministre que nous continuerons de centrer notre attention sur Oussama Ben Laden, les taliban, et le réseau d’organisations terroristes liées à Ben Laden, qui sont toujours notre première préoccupation et celle de la coalition» antiterroriste, a poursuivi l’ambassadeur. M. Battle a aussi indiqué avoir «souligné» à M. Hariri «que la liste la plus récente (d’organisations terroristes) (...) ne serait pas notifiée aux Nations unies dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité». Il convient de relever par ailleurs qu’à la question de savoir pourquoi Washington avait mis tellement de temps avant d’inscrire le Hezbollah sur la liste des organisations dont les avoirs devaient être gelés, le diplomate US a notamment répondu : «Un certain nombre de personnes à l’intérieur et à l’extérieur des États-Unis ont exercé des pressions pour ajouter à cette liste les noms de toutes les organisations que nous avions publiés depuis plusieurs années».
Il fallait s’y attendre : la position du Liban concernant le Hezbollah devait immanquablement se heurter à celle des États-Unis. C’est d’ailleurs ce qui s’est produit hier, après l’entretien de l’ambassadeur américain à Beyrouth Vincent Battle avec le chef du Parlement Nabih Berry. Le diplomate US a carrément déclaré : «Il est clair que le climat de coopération...