Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSES

NOMINATIONS - Certains milieux conseillent le maintien du statu quo - L’administration, éternelle victime des différends politiques

Si l’accord de Taëf exige le respect d’un certain équilibre confessionnel dans les nominations aux fonctions de première catégorie, d’aucuns jugent nécessaire également de tenir compte d’une répartition équitable à ce niveau. Concrètement, cela signifie que les noms soumis par les ministres concernés au secrétariat général du gouvernement doivent obtenir au préalable l’aval de certaines personnalités. Normalement, c’est au président du Conseil que revient la tâche de consulter lesdites personnalités avant de présenter à ses collègues au sein du gouvernement la liste des candidats retenus. Or le député Walid Joumblatt est l’un de ceux que le Premier ministre consulte en général dans ce cadre, à l’instar du président de la Chambre dont l’avis est requis pour ce qui a trait aux nominations relatives à la communauté chiite. Or les choses ne se sont pas déroulées ainsi quand il s’est agi de procéder à la désignation des doyens de l’Université libanaise. De fait, le décret des nominations a tardé à être promulgué parce qu’on n’avait pas encore obtenu l’approbation de Nabih Berry concernant les candidats chiites. Le système des quotas confessionnels et politiques étant donc de mise au sein de l’Administration libanaise, M. Joumblatt estime avoir droit à sa part en sa qualité de paramètre fondamental de l’équation politique. Toutefois, cela ne veut pas dire que la désignation des doyens de l’UL n’a pas été conforme au mécanisme décidé en Conseil des ministres. En effet, le ministre de l’Éducation Abdel Rahim Mrad et le recteur de l’université avaient élaboré ensemble la liste des candidats, liste qui avait été approuvée dans les règles... sauf si l’on considère que le ministre de tutelle doit systématiquement consulter toutes les parties concernées avant de procéder à des nominations aux postes de première et de seconde catégorie. Il est évident que le mécanisme adopté n’est nullement respecté dans un tel cas. Car, suivant ce mécanisme, le ministre n’a pas à demander l’avis de leaders ou de personnalités politiques toutes les fois qu’il a l’intention de remplir un poste vacant au sein de son administration. On imagine, en effet, les complications qu’un tel processus peut entraîner. S’il faut revenir aux chefs et aux instances des différentes communautés toutes les fois que des nominations doivent être entreprises, autant dire que ces désignations seraient alors le fait des communautés et non plus du ministre de tutelle ou même du Conseil des ministres. Il était déjà difficile de parvenir à un accord entre les membres de la troïka, que dire alors si la nomination doit être le fruit d’un accord entre plusieurs leaders ? Le fameux mécanisme récemment adopté par le gouvernement était justement censé mettre fin au système des quotas, en donnant au ministre concerné le pouvoir de sélectionner les candidats en ayant consulté au préalable le Conseil de la Fonction publique ainsi que des personnes de son choix. En revanche, il n’est plus question pour lui de prendre obligatoirement en considération l’opinion des leaders de chaque communauté. Les nominations seraient en effet très ardues pour ne pas dire impossibles. Le Conseil des ministres est donc le lieu naturel où l’Administration doit s’organiser. Et si certains membres du gouvernement ont des réserves à émettre sur tel ou tel autre candidat, ils n’ont qu’à se prononcer à l’occasion des réunions gouvernementales consacrées à cet effet. S’ils veulent aller encore plus loin dans leur opposition, ces ministres peuvent même présenter leur démission du gouvernement. En tout état de cause, on estime dans certains milieux politiques que le pays n’est nullement disposé à subir une nouvelle crise en raison des différends qui opposeraient les leaderships entre eux sur l’affaire des nominations administratives. D’où, indiquent ces milieux, la nécessité de maintenir le statu quo et de se contenter de pourvoir aux postes vacants au sein de la fonction publique. Une fois cette tâche accomplie, le gouvernement pourrait alors prendre son temps quand il s’agira de procéder à certains changements au niveau des directions générales et des conseils d’administration, toutes les fois qu’un accord est possible à ce sujet. Entre-temps, et dans les circonstances actuelles, il convient d’éviter au pays de nouvelles secousses susceptibles de le plonger à nouveau dans une crise sans fin.
Si l’accord de Taëf exige le respect d’un certain équilibre confessionnel dans les nominations aux fonctions de première catégorie, d’aucuns jugent nécessaire également de tenir compte d’une répartition équitable à ce niveau. Concrètement, cela signifie que les noms soumis par les ministres concernés au secrétariat général du gouvernement doivent obtenir au...