Nasrallah refuse toute aide à l’alliance internationale contre le terrorisme

Le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, a affirmé que son parti avait été inclus dans la liste des organisations terroristes rendue publique par l’Administration américaine après les attentats du 11 septembre parce qu’il avait refusé de mettre un terme à sa résistance. Stigmatisant vivement la politique américaine à l’égard de l’Afghanistan, sayyed Nasrallah a souligné qu’il ne saurait être question d’apporter une quelconque aide à l’alliance internationale contre le terrorisme. Prenant la parole au cours d’une cérémonie organisée par l’association scoute al-Mahdi, sayyed Nasrallah a notamment déclaré qu’il est normal que l’Administration US inclue dans la liste des organisations terroristes «le Hezbollah et les autres mouvements de lutte et de résistance, car après le 11 septembre, le Hezbollah a refusé d’abandonner sa résistance, et de mettre un terme à sa contribution à la lutte arabo-israélienne, de même qu’il a refusé de ne plus apporter son soutien au peuple palestinien». Et de poursuivre : «Le Hezbollah estime qu’il faudrait refuser toute aide à ce que l’on appelle l’alliance internationale contre le terrorisme. Il faut refuser de fournir toute aide, quelle qu’elle soit, à ces oppresseurs qui s’en prennent aux musulmans. C’est un honneur pour nous que le grand Satan et le porte-étendard de l’oppression nous considère comme un ennemi et qu’il nous inclue dans la liste terroriste. L’Administration américaine a donné une suite favorable à la requête des sionistes qui voulaient que les mouvements de résistance soient considérés comme terroristes». Le chef du Hezbollah a, par ailleurs, affirmé que les États-Unis ne font que «mentir» lorsqu’ils précisent que leur lutte est dirigée contre «une seule personne ou une fraction précise». «Ils mentent lorsqu’ils soulignent que leur guerre n’est pas dirigée contre les musulmans ou contre l’islam, a déclaré sayyed Nasrallah. Les USA mènent la guerre contre tout musulman qui refuse de se soumettre aux États-Unis. Ils mènent une guerre contre tous les opprimés non musulmans qui refusent de se soumettre à l’hégémonie américaine». Et de conclure : «Ceux qui dans le monde arabe et islamique misent sur un changement de la politique américaine à l’égard d’Israël, de la Palestine et des droits de nos peuples dans cette région se font des illusions et placent notre nation au bord du gouffre». Signalons, par ailleurs, que dans une interview au quotidien marocain al-Ittihad al-Watani, journal du Premier ministre marocain, Abderrahmane Youssoufi, sayyed Nasrallah a accusé les États-Unis de crime contre l’humanité en Afghanistan. «Ce que font les États-Unis contre l’Afghanistan est un crime contre l’humanité, ils tuent les Afghans, détruisent l’Afghanistan et poussent des millions de gens à l’émigration et à la pauvreté», a affirmé le chef du Hezbollah. Sayyed Nasrallah a également accusé les États-Unis d’être «le premier régime terroriste dans le monde». Ils assument, a-t-il précisé, «la responsabilité entière de l’agression et du terrorisme perpétrés par l’ennemi sioniste» contre le «peuple palestinien». Pour le chef du Hezbollah, «les événements douloureux (du 11 septembre) ne donnent pas le droit aux États-Unis d’entreprendre une agression sauvage contre le peuple et des innocents afghans». Sayyed Nasrallah a en outre regretté que «face au grand désastre humanitaire frappant les Afghans, le monde est silencieux et semble n’avoir eu aucune sympathie envers ce malheur contrairement aux sentiments qu’il avait exprimés au peuple américain après les évènements du 11 septembre». À propos du conflit israélo-palestinien, le chef du Hezbollah pense que «les Palestiniens n’ont jamais été aussi proches qu’aujourd’hui de la victoire et de la liberté en dépit des tueries et de l’agression (d’Israël)». Il a ajouté que l’intifada «va se renforcer afin de réaliser les objectifs pour lesquels elle a été créée». Accusations contre la Finul Sur un autre plan, le responsable du Hezbollah au Liban-Sud, cheikh Nabil Qaouq, a estimé hier que les accusations de Washington contre le parti intégriste et sa qualification d’organisation terroriste «témoignaient de la crédibilité» de la résistance. «Les listes américaines de terrorisme ne nous gênent en rien», a souligné le responsable intégriste. «Lorsque l’Amérique lance des accusations contre le Hezbollah, nous estimons avoir reçu un témoignage de la crédibilité de notre voie», a-t-il déclaré. «Pour nous, cela signifie que la résistance au Liban continue de peser de tout son poids sur l’Amérique et sur Israël. Dans le passé, l’Amérique ne criait pas si fort. Lorsqu’elle est en position de force et que les règles qui commandent le monde sont en sa faveur, nous n’entendons pas les accusations de terrorisme. Mais lorsque l’équilibre des forces n’est plus en sa faveur, nous entendons ses hurlements», a-t-il dit. Et d’ajouter : «Aujourd’hui, l’Amérique est incapable d’aider Israël ou de faire face au peuple démuni d’Afghanistan. Et la multiplication des listes américaines ne sauraient couvrir ses défauts ni son impuissance. Les États-Unis ne peuvent risquer de s’aventurer au Liban car ils se souviennent de leur amère défaite dans ce pays dans la foulée de l’invasion israélienne de 1982». Cheikh Qaouq faisait référence au départ du contingent américain de la Force multinationale, après l’attentat à l’explosif contre son quartier général près de l’aéroport de Beyrouth en octobre 1983. «L’Amérique et Israël sont au cœur d’une même crise et nous sommes plus que jamais déterminés à poursuivre le programme que la résistance s’est tracé pour libérer la terre du Liban-Sud encore occupée, assurer le retour de nos prisonniers détenus en Israël et aider nos proches en Palestine», a poursuivi le responsable intégriste qui a, par ailleurs, critiqué avec virulence la Finul pour son «impuissance à mettre un terme aux violations israéliennes par air et par mer» de la ligne bleue tracée par l’Onu pour tenir lieu de frontière après le retrait israélien. Cheikh Qaouq a accusé la Finul de «dépasser les prérogatives qui lui ont été assignées en se soumettant au chantage et aux pressions israéliennes». «Il n’est pas permis à cette force d’empêcher les civils de se rendre dans leurs champs, comme à Kfarchouba, et surveiller la résistance ou donner des informations, quelles qu’elles soient, à l’ennemi israélien, n’entrent pas dans ses prérogatives. Pour nous, c’est un point définitivement classé», a-t-il dit.