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Actualités - OPINIONS

OPINION - Les nouveaux défis de la pub

Suite aux événements dramatiques du mois dernier, on ne peut penser aux médias sans prendre en considération le rôle crucial que la révolution médiatique mondiale est en train de jouer en modelant le XXIe siècle. Les médias ont évolué : de simples vecteurs d’informations, ils sont devenus architectes de l’opinion publique. C’est l’outil utilisé pour mobiliser les émotions, rallier le soutien des opinions, construire des perceptions et, plus dangereusement former des réalités dures par le biais d’un flou d’images virtuelles. Les médias sont devenus un quatrième pouvoir utilisé pour créer des démons à travers les images de cameramen sans visages. Les salles de montage numérique deviennent de plus en plus des QG de guerre qui peuvent transformer des agresseurs en victimes et vice versa. En un mot, les médias fournissent les lentilles à travers lesquelles les hommes et les réalités sont vus et jugés. La triste part de cette histoire est notre échec, en tant qu’Arabes, à influencer les médias en notre faveur, ou, au moins, à éviter leur impact défavorable sur nos vies. Au contraire, nous avons excellé à nourrir les éléments qui pouvaient porter à leur maximum l’impact destructeur des médias sur nos peuples. Un bref aperçu de l’histoire des conflits du Proche-Orient livre une démonstration grandeur nature de notre capacité à user (ou de mal user) des médias à notre désavantage. Depuis 1948, nous avons perdu chaque conflit militaire avec Israël. On trouvera peu de familles en Palestine, au Liban, en Syrie, en Jordanie, en Égypte qui n’ont pas été terrorisées par la machine de guerre israélienne. Cependant, nous nous sommes toujours arrangés pour apparaître comme les agresseurs tandis qu’Israël continuait de se poser en victime. Sur le front des médias, Israël appelait à l’aide pour protéger la «seule démocratie» au Proche-Orient tandis que la pathétique machine de propagande arabe clamait «nous les jetterons à la mer». Les médias israéliens ont réussi à mettre l’opinion publique mondiale de leur côté alors que nos médias ont échoué à convaincre le monde de seulement les écouter. Par contre, ce que les médias arabes ont réussi à accomplir, c’est de saturer l’opinion publique occidentale d’images d’oppression. Plutôt que de montrer au monde l’image glorieuse de l’intifada en tant que droit légitime des opprimés et des victimes, les médias arabes ont montré des foules en colère tirant en l’air dans des funérailles rappelant les images des vieilles pratiques sauvages du Far West américain. Les médias arabes ont réussi à retourner notre douleur contre nous. Certains demanderont quel a été l’impact de ces images avec lesquelles nous lassons l’opinion publique occidentale depuis quelques décennies. Et ce que nous attendons en retour. Ces mêmes messages des médias continuent d’être le carburant du combat d’Israël pour emporter l’adhésion du public dans la prise de décision des nations. Que faisons-nous pour corriger le tir ? Rejeter la responsabilité de nos propres échecs sur les peuples du monde occidental. Nous accusons les médias occidentaux d’injustice envers les Arabes. Comment pouvons-nous gagner à notre cause les médias occidentaux et l’opinion publique si nous continuons à les gaver d’images négatives de nous-mêmes ? Avec de telles images et de tels commentaires que peuvent faire les médias arabes, démunis, sous-payés et sans grandes ressources, pour reconquérir l’opinion publique ? Que peuvent les médias arabes quand chaque journaliste et chaque caméraman est traité avec méfiance par son propre peuple et par son propre gouvernement ? Comment pouvons-nous avoir des médias plus performants quand nos revenus publicitaires sont parmi les moins élevés de la planète et quand nous avons la plus étroite marge de liberté d’expression dans le monde ? C’est là que commence notre rôle de compagnies médias. Notre mission ne devrait pas se borner à la tâche mécanique des meilleurs taux d’audience et des projections GRP. Elle ne doit pas être réduite à l’aval des clients, à mots couverts ou déclarés, tributaire de leurs volte-face et de leurs motivations. Notre travail devrait être de loin plus valorisé et notre vision de loin plus vaste. Notre industrie devrait user de son pouvoir publicitaire pour jouer un rôle clef dans la construction d’une image mondiale du Liban comme pays de culture, ami de la paix et libéral, un pays qui est au premier rang de la civilisation. Les propriétaires des médias survivent grâce à l’argent que nos annonceurs nous confient. En tant que compagnies médias nous sommes capables d’aider une chaîne à réussir et de faire qu’une autre échoue. Nous devrions utiliser ce pouvoir pour aider tous les propriétaires de médias à augmenter leurs revenus afin d’investir dans une meilleure qualité de programmation susceptible d’améliorer notre image dans le monde. En tout état de cause, notre rôle ne pourra jamais être totalement efficace si le gouvernement, en particulier le ministère de l’Information, ne se rend pas compte qu’il a un rôle plus important à jouer que de se contenter d’établir des normes et des règles sur les performances des médias. C’est en fait le devoir du gouvernement d’édifier une image positive de notre peuple à travers la communication et des campagnes de relations publiques mondiales. À travers nos contacts et nos réseaux avec les médias nationaux et internationaux, nous pouvons aider, en tant que compagnies médias, le ministère de l’Information à transmettre des messages et à insérer des campagnes de relations publiques dans les médias les plus regardés, les plus lus et les plus écoutés dans le monde. En fin de compte, c’est avec le temps que nous nous sommes rendu compte de notre pouvoir de façonner les médias qui gavent nos enfants d’informations tous les jours. Ainsi que notre rôle dans le modelage de l’image que l’ère des médias numériques donne de nous au monde extérieur.
Suite aux événements dramatiques du mois dernier, on ne peut penser aux médias sans prendre en considération le rôle crucial que la révolution médiatique mondiale est en train de jouer en modelant le XXIe siècle. Les médias ont évolué : de simples vecteurs d’informations, ils sont devenus architectes de l’opinion publique. C’est l’outil utilisé pour mobiliser les...