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Actualités - CHRONOLOGIES

CONCERT- Assembly Hall – AUB - Trio Kandinsky : survol d’un siècle - de musique ibérique

Non, ce n’est pas un évènement pictural que propose l’Institut Cervantès (en collaboration avec l’AUB) pour la reprise de ses activités en cet automne à l’Assembly Hall. Pourtant avec le Trio Kandinsky (désignation se référant à l’un des peintres contemporains majeurs, car de l’aveu même des musiciens, «ils» aiment sa peinture !), la confusion serait presque pardonnable… En droite ligne de Barcelone, il s’agit en fait de musique survolant, de surcroît, un siècle… De 1882 à 1970 on écoute la «voix» de trois musiciens espagnols, «voix» qui va de la composition classique à caractère presque folklorique aux premières influences de Ravel et Schoenberg. Pour traduire cette expression musicale ibérique, sur scène trois interprètes : Émilie Brugalla au piano, Amparo Lacruz au violoncelle et Manuel Porta au violon. Ouverture avec le trio n° 35 n° 1 de Joaquim Turina incluant un prélude et une fugue, avec thèmes et variations, ainsi qu’une sonate en finale. Imprégnée d’une certaine atmosphère traditionnelle, cette œuvre colorée offre entre autres effets des pizzicati qui mettent en relief le caractère de la danse dans une partition particulièrement animée. Après un début tout en lenteur, la partition va en s’amplifiant dans un lyrisme tempéré, mais presque majestueux. Suit le «passim trio» de Joan Guinjoan, compositeur contemporain à la narration à mi-chemin entre l’esprit de la terre chargée de poésie de Lorca et certaines audaces et stridences modernes. Autour d’un thème grégorien est bâtie cette mélodie qui tourne autour d’une seule phrase… Ce même thème avait fasciné et inspiré aussi bien Penderecki que Rachmaninov et on le retrouve ici dans un souffle catalan oscillant entre les éclats d’un chaos moderne et le murmure du vent dans les arbres, car Guijoan était aussi un homme de la terre… Premières mesures stridentes et caverneuses pour se terminer dans un déferlement de notes aiguës sur fond d’un piano aux accords martelés. Après l’entracte, place à un long trio de Robert Gerhard où trois mouvements (modéré, très calme, vif) font alterner valeurs attachées aux traditions et certains courants nouveaux usant avec discrétion de quelques motifs raveliens. En couverture, le piano pour des archets aux échappées belles comme une insaisissable part de rêverie pour une partition aux thèmes multiples, tendue et au ton souvent nerveux. Petit voyage dans le temps, à l’espagnole, où la musique, colorée et vivante, est à la fois rêve et réalité, sons d’autrefois et accents d’aujourd’hui, douceur et stridence, folklore et modernité. Pour cette belle prestation, salves d’applaudissements nourries d’un public nombreux et attentif. En rappel, une œuvre de Granados, vibrante et profondément ibérique dans ses trémolos et son rythme marqué et sensuel.
Non, ce n’est pas un évènement pictural que propose l’Institut Cervantès (en collaboration avec l’AUB) pour la reprise de ses activités en cet automne à l’Assembly Hall. Pourtant avec le Trio Kandinsky (désignation se référant à l’un des peintres contemporains majeurs, car de l’aveu même des musiciens, «ils» aiment sa peinture !), la confusion serait presque...