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Actualités - CHRONOLOGIES

Absence presque complète de couverture télévisée - Des lueurs dans la nuit - et des avions invisibles

La riposte militaire aux attentats du 11 septembre a été marquée par une absence complète d’images, un changement radical par rapport à ce qui s’était passé il y a dix ans lors de la guerre du Golfe. Pour illustrer les premiers bombardements américano-britanniques sur l’Afghanistan, les médias du monde entier ont généralement dû se contenter d’une photo du président George W. Bush annonçant depuis la Maison-Blanche le début des bombardements sur Kaboul et plusieurs autres villes afghanes. La télévision américaine CNN a bien tenté de montrer l’attaque en direct. Mais cette tentative s’est résumée à la présentation d’un écran vert parsemé de temps en temps de points lumineux correspondant vraisemblablement à des tirs de missiles. Faute de mieux, cet écran a d’ailleurs été publié en une lundi par le quotidien français Libération. De nombreux autres journaux ont dû se résigner, pour illustrer leurs articles, à utiliser des photos d’archives ou des cartes de l’Afghanistan détaillant les cibles des avions américains ainsi que des croquis expliquant comment le guidage des missiles vers leurs cibles a également été abondamment utilisé. Alors que les médias occidentaux sont confrontés à une pénurie d’images, une chaîne de télévision, pratiquement inconnue du grand public occidental mais regardée par des millions de téléspectateurs dans le monde arabe et islamique, a, de manière très inattendue, tiré son épingle du jeu. Al-Jazira a remporté un beau succès en diffusant un message préenregistré de l’islamiste Oussama Ben Laden, considéré comme l’organisateur des attentats aux États-Unis. Aussitôt, les médias du monde entier se sont rués sur ces images où l’on voit Ben Laden promettre que les États-Unis ne connaîtront plus jamais la sécurité. Mais, a toutefois noté le quotidien français Le Figaro, «il n’existe pas une seule photo d’un avion de combat de l’US Air Force prêt à foncer sur l’objectif, pas une seule image d’un soldat de l’US Army en tenue de combat aux frontières de l’Afghanistan». «L’absence d’images démontre que l’on est en présence d’un conflit de type nouveau», a déclaré le général Lou Francart, consultant à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). «Le secrétaire américain à la Défense (Donald Rumsfeld) a d’ailleurs expliqué qu’il y aurait des actions ouvertes et des actions secrètes et l’on ne saura rien de ces dernières jusqu’à la fin des opérations», souligne-t-il. Que l’Afghanistan ait fermé ses frontières aux journalistes occidentaux explique également que la riposte aux actions terroristes soit devenue une «guerre sans image», a ajouté le général Francart. De fait, les centaines de reporters désireux d’entrer en Afghanistan après les attentats aux États-Unis n’ont, pour la plupart, jamais pu passer la frontière et sont restés confinés au Pakistan. Sur les images qu’ils ont fait parvenir, on ne voit de l’Afghanistan que de lointaines montagnes. L’absence d’images pourrait cependant ne pas déplaire aux principaux protagonistes du conflit. «Il semble que les Américains n’aient pas envie d’en diffuser», estime ainsi le général Francart. «Ils veulent probablement éviter d’éventuels commentaires défavorables du genre de ceux qui s’étaient produits lors de la guerre du Golfe ou des actions au Kosovo», explique-t-il.
La riposte militaire aux attentats du 11 septembre a été marquée par une absence complète d’images, un changement radical par rapport à ce qui s’était passé il y a dix ans lors de la guerre du Golfe. Pour illustrer les premiers bombardements américano-britanniques sur l’Afghanistan, les médias du monde entier ont généralement dû se contenter d’une photo du...