Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIES

CORRESPONDANCE - Les USA célèbrent les meubles d’art - de Sam Maloof

Le plus célèbre créateur américain de meubles en bois se nomme Sam Maloof. Le prestigieux Smithsonian Institute lui rend hommage, à travers une rétrospective de ses œuvres exposées actuellement à la Renwick Gallery. C’est là que nous avons rencontré cet homme de petite taille, simple, avenant et d’une gentillesse inouïe. Âgé aujourd’hui de 85 ans et travaillant toujours aussi activement qu’au plus fort d’une carrière totalisant 52 ans, il retrace d’abord pour nous son origine libanaise. Son père (Nassif Nader Maalouf) et sa mère (Anissé Maalouf), tous deux originaires du village de Douma, avaient émigré aux États-Unis au début des années 1900. Ils s’étaient installés à Chino, en Californie. Son père avait ouvert un commerce d’objets du quotidien et sa mère faisait de la dentelle qu’elle vendait. Le couple a eu neuf enfants. Sam Maloof (né en 1916), l’un des six garçons de la famille, a commencé à fabriquer des meubles en 1949, sans formation aucune dans ce domaine. Auparavant, il avait pratiqué l’art graphique industriel. Dans les années 50, il devient l’un des membres les plus éminents du Mouvement du design moderne de Los Angeles. Il avait été de suite remarqué par le célèbre désigner Henry Dreyfus, qui lui avait demandé de collaborer avec lui. Chez lui, il n’existe aucune frontière entre l’art et l’artisanat. Il façonne ses meubles à la manière d’un sculpteur, travaillant avec ses mains et n’ayant recours à aucune machine. De plus, il n’emploie pas de clous : les différentes pièces qui composent l’ensemble de chaque meuble sont emboîtées les unes dans les autres. Cette technique a été baptisée «les jointures Maloof». Bois soyeux, vibrant et chaleureux Sous ses doigts, les bois de rose, de noyer, de chêne, de cerisier et d’érable deviennent des matières soyeuses, vibrantes, miroitantes, lumineuses qui, à elles seules et sans fioriture aucune, donnent aux chaises, aux fauteuils, aux tables et aux autres objets qu’il signe une élégance infinie. La beauté des lignes se conjugue magnifiquement avec un confort inégalable. Dans les sièges signés Maloof, on est mieux que dans n’importe lequel des sofas les plus moelleux. Avec lui aussi, le bois peut tout être : aussi bien un harmonieux berceau (créé à l’intention de son petit-fils) qu’un pupitre à musique en bois bicolore. Célèbre aussi pour ses chaises à bascule, il en a conçu trois exemplaires pour trois chefs d’État américains : Ronald Reagan, Jimmy Carter et Bill Clinton. Il est devenu une valeur sûre pour Sotheby’s et Christie’s, où ses créations sont adjugées à des dizaines de milliers de dollars. Hors des enchères, ses chaises à bascule se vendent à partir de 20 000 dollars. Il faut aussi les commander deux ans à l’avance. Surnommé le «Hemingway du bois», ce grand artiste, qui a donné ses lettres de noblesse à ce matériau, a vu sa maison, dont il a lui-même façonné l’intérieur durant 48 ans, déclarée par l’État de Californie musée et résidence classée. C’est là qu’il a vécu et travaillé avec sa première épouse, décédée en 1998, Alfreda Ward (peintre et tisserande). Cette maison, qui était à l’origine formée de cinq pièces, grêce à fini par en avoir 22, grâce à l’inspiration et à l’aspiration de ses deux hôtes. L’un de ses éléments les plus spectaculaires est un escalier intérieur en colimaçon, façonné comme un arbre, à l’aide de 48 morceaux de bois et qui avait pris trois semaines de travail. Pour Sam Maloof, un meuble réussi est un meuble qui parle aux yeux, aux mains et au cœur. «Je voudrais être capable, avait-il dit un jour, de faire d’un morceau de bois un objet qui soit enchanteur et fonctionnel. Je voudrais être capable de travailler des matériaux auxquels je conserverais leur beauté naturelle et leur chaleur. Travailler comme on a envie de le faire est une grâce de Dieu». Une grâce qu’il a connue dès son enfance, lorsqu’il avait taillé dans du bois ses premiers jouets : un pistolet à cylindre et un camion. À douze ans, il offrait à sa mère une planche à découper le pain, faite de ses propres mains et qui est toujours accrochée dans sa maison. Aujourd’hui, les États-Unis, qui lui ont attribué plusieurs hautes distinctions, (dont le tant convoité MacArthur Foundation Genius Grant), lui sont gré de ce qu’il leur a offert : une plénitude esthétique dans leur quotidien. L’an dernier, Sam Maloof est venu au Liban pour recevoir le prix Fouad Makhzoumi pour l’innovation. En 1959, il était aussi là pour tenter de développer une nouvelle ligne de design avec Akram Abdel Rahim, avec lequel il s’est lié d’amitié.
Le plus célèbre créateur américain de meubles en bois se nomme Sam Maloof. Le prestigieux Smithsonian Institute lui rend hommage, à travers une rétrospective de ses œuvres exposées actuellement à la Renwick Gallery. C’est là que nous avons rencontré cet homme de petite taille, simple, avenant et d’une gentillesse inouïe. Âgé aujourd’hui de 85 ans et travaillant...