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Actualités - CHRONOLOGIES

ANNIVERSAIRE - Une organisation « globale » dominée par les Occidentaux depuis sa fondation il y a 30 ans - Greenpeace a grandi au même rythme - que l’environnement s’est détérioré

Trente ans après sa création, l’organisation écologiste Greenpeace affiche plus que jamais une vocation «globale» mais les cordons de la bourse restent détenus par les Occidentaux. «L’argent vient effectivement des pays occidentaux, mais en terme de campagnes, d’actions, nous sommes vraiment une organisation globale», souligne Gerd Leipold, le nouveau directeur international de Greenpeace. Le siège de Greenpeace à Amsterdam a un peu l’allure d’une forteresse contrastant avec les appartements élégants et aérés du centre-ville. Signe que Greenpeace, en trente ans d’activités, s’est fait de nombreux ennemis. De la campagne contre la chasse aux bébés phoques à celles contre les essais nucléaires, de la lutte contre les grands groupes industriels polluants, à celle contre la pêche sauvage, la déforestation ou les OGM, les militants de Greenpeace n’ont pas hésité à prendre à rebrousse-poil des intérêts puissants, provoquant parfois l’exaspération mais aussi de vastes prises de conscience. La controverse «fait avancer la réflexion», constate Gerd Leipold. L’organisation, qui a démarré grâce à la passion d’un petit groupe d’activistes nord-américains, en lutte contre les essais nucléaires US en Alaska, est devenue au fil des ans la plus connue des organisations écologistes. Elle revendique aujourd’hui 2,6 millions d’adhérents, répartis dans une centaine de pays mais dont la très grande majorité provient d’une poignée de pays occidentaux (Pays-Bas, Allemagne, États-Unis, Royaume-Uni, Autriche et Suisse). Le revenu annuel de l’organisation, qui s’est élevé à 143 millions d’euros en 2000, provient également, pour les deux tiers, de cinq pays occidentaux : l’Allemagne d’abord avec 24,5 % du revenu global, suivi des Pays-Bas (14,5 %), des États-Unis (13,9 %), du Royaume-Uni (9,9 %) et de la Suisse (6,6 %). La France, dont les essais nucléaires dans le Pacifique ont été longtemps la cible numéro un de Greenpeace, vient loin derrière avec 1,8%. L’objectif affiché est de progresser dans les pays en voie de développement : «Nous ne voulons plus être vus comme une organisation internationale gérée avec de l’argent occidental», dit Gerd Leipold. Greenpeace fait valoir une augmentation de ses adhérents en Amérique latine avec un bureau de Buenos-Aires qui «a plus que doublé ses revenus». Le bureau de Hong Kong est devenu autosuffisant et Greenpeace espère que le bureau de New Delhi va bientôt suivre. Une faiblesse reconnue : l’Afrique, où il n’y a qu’un seul bureau (Tunisie). Malgré ces avancées, la part de l’Asie dans le revenu brut de Greenpeace était inférieure à 2 % en 2000, tout comme celle de l’Amérique du Sud (1,9 %). Les 39 bureaux de l’organisation, majoritairement européens, élisent un conseil de l’organisation, qui élit à son tour le conseil d’administration de Greenpeace. C’est cet organe qui prend les grandes décisions stratégiques et contrôle le directeur international. Pour 2001, les deux axes prioritaires sont la lutte contre le bouclier antimissile américain et la bataille pour le climat. Durant les trois décennies écoulées, Greenpeace a grandi au même rythme que l’environnement s’est détérioré : «La situation est pire qu’il y a trente ans. Dégradation de la terre, des forêts, du climat, des océans : le tableau est sombre», dit Gerd Leipold. Une lueur d’espoir cependant : la conscience écologique a augmenté dans les mêmes proportions : «Ce qui était il y a trente ans une opinion marginale, comme la protection des Océans, est devenu aujourd’hui un lieu commun», dit Gerd Leipold.
Trente ans après sa création, l’organisation écologiste Greenpeace affiche plus que jamais une vocation «globale» mais les cordons de la bourse restent détenus par les Occidentaux. «L’argent vient effectivement des pays occidentaux, mais en terme de campagnes, d’actions, nous sommes vraiment une organisation globale», souligne Gerd Leipold, le nouveau directeur...