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Actualités - CHRONOLOGIES

Frustration des régimes arabes modérés - sur le désengagement US

Les déclarations du roi Abdallah II de Jordanie, pour qui les attentats aux États-Unis n’auraient pas eu lieu si ce pays avait réglé les problèmes du Proche-Orient, traduisent la frustration des régimes arabes modérés qui déplorent le désengagement américain dans la région. «Si vous (les États-Unis) aviez réglé les problèmes du Proche-Orient, notamment la question clé israélo-palestinienne, je doute fort que ceci (les attentats) aurait eu lieu», a déclaré mercredi le roi Abdallah II de Jordanie, dans une interview à la chaîne américaine câblée CNN. Cette déclaration, d’une franchise inhabituelle, a suscité des commentaires hier de hauts responsables jordaniens qui ont tenu à en préciser le sens. Ils ont souligné que le souverain entendait ainsi encourager les États-Unis à s’impliquer sans tarder pour le règlement des problèmes notamment du Proche-Orient. «Régler les crises dans le monde, et celle du Proche-Orient en fait partie, limitera la probabilité d’actions terroristes», a déclaré le chef du cabinet royal Fayez Tarawneh. «Les actions terroristes sont la conséquence de crises et leur règlement leur enlèverait leur raison d’être», a-t-il indiqué. Ces propos mettent en relief le sentiment de frustration croissant des régimes modérés au Proche-Orient tels que l’Égypte et certains pays du Golfe qui regrettent la politique de désengagement observée par les États-Unis depuis l’élection de George W. Bush à la Maison-Blanche, relèvent des analystes. Ces gouvernements, confrontés à un mécontentement qui s’aiguise de leurs opinions publiques à l’égard de la politique américaine, avaient ces derniers mois maintes fois exprimé l’espoir que les États-Unis interviennent plus directement dans le conflit israélo-palestinien. Les autorités égyptiennes avaient ainsi récemment mis en garde les États-Unis contre des actes terroristes dirigés contre eux, s’ils persistaient à ne pas s’impliquer plus directement dans le conflit. «Si les États-Unis ne poussent pas pour trouver une solution à la violence, cette violence pourrait se transformer en terrorisme», avait prévenu le 26 juin le président Hosni Moubarak. Le responsable jordanien a pris soin d’insister sur le fait qu’il était «prématuré de pointer quiconque du doigt» dans la responsabilité de ces attentats qui «peuvent être la conséquence de nombreuses crises mondiales, pas nécessairement le conflit palestino-israélien». M. Tarawneh a rappelé que la Jordanie, «elle-même cible d’actions terroristes», dénonce fermement de tels actes. La Jordanie a démantelé, fin 1999, un groupe terroriste lié au milliardaire d’origine séoudienne Oussama ben Laden qui projetait des attentats en Jordanie à l’occasion du nouveau millénaire. Le ministre jordanien de l’Information Saleh Kallab a renchéri, expliquant que la Jordanie souhaitait «priver les terroristes de tous prétextes pour leurs actions par le règlement des problèmes chauds. Dans ce contexte, les propos du roi visent à encourager les États-Unis à jouer un rôle plus actif dans cette partie du monde». La presse jordanienne se faisait hier l’écho des propos du souverain. Pour le quotidien al-Doustour, le roi a évoqué «la dimension politique» des attentats aux États-Unis, en relevant que «l’élimination de l’injustice dont souffrent de nombreux peuples, y compris ceux de la région, permettrait de tarir l’environnement qui favorise le terrorisme».
Les déclarations du roi Abdallah II de Jordanie, pour qui les attentats aux États-Unis n’auraient pas eu lieu si ce pays avait réglé les problèmes du Proche-Orient, traduisent la frustration des régimes arabes modérés qui déplorent le désengagement américain dans la région. «Si vous (les États-Unis) aviez réglé les problèmes du Proche-Orient, notamment la question...