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Actualités - CHRONOLOGIES

ÉTUDE - Le Cermoc publie le résultat de ses recherches sur les municipalités

Dans le cadre d’une vaste enquête lancée en 1999 sur les municipalités, le Centre d’études et de recherches sur le Moyen-Orient contemporain (Cermoc) vient de publier un ouvrage d’analyse sur les résultats de ce projet. Intitulé Municipalités et pouvoirs locaux, ce travail est le fruit d’un programme de recherche collectif, mené par une équipe de sociologues, de politologues, d’anthropologues, de géographes et d’historiens (libanais, arabes et européens), animé par Agnès Favier, politologue et directrice de la publication. Plusieurs problèmes ont été soulevés au cours de cette recherche, qui a duré près d’un an et demi. La participation des partis politiques, le fonctionnement interne des conseils municipaux, les pratiques de communication et d’information des autorités municipales, le profil des présidents élus, le processus de négociation à l’échelle locale, la gestion municipale, etc., autant de thèmes qui ont fait l’objet de chapitres entiers ou de parties de l’ouvrage. D’autres recherches ont été axées sur des études plus ciblées, concentrées sur une localité précise. Ainsi la municipalité de Tripoli a constitué un cas d’étude pratique vu sous l’angle des pouvoirs locaux et des services de l’État (P. Rijsel). J. Pharès par exemple a établi une analyse sur la fédération des municipalités du caza de Jbeil, en posant l’hypothèse de «l’affirmation du pouvoir politique» dans cette localité. «Le projet était de traiter le retour des institutions municipales en posant la question de la démocratie locale en relation avec le communautarisme, élément central de la configuration politique libanaise», écrit Agnès Favier dans son introduction. Voilà pourquoi les recherches ont été recentrées non seulement sur les élections municipales en tant que telles, mais aussi sur «les modalités d’exercice du pouvoir local», souligne-t-elle. Ainsi, plusieurs niveaux d’analyse – et pas seulement politiques – ont été pris en compte, mettant en relief les différents types de relations qui se sont établies à tous les échelons de l’exercice du pouvoir (local, municipal, national, communautaire). Parmi les questions auxquelles ont tenté de répondre les chercheurs dans cet ouvrage, telles que présentées par Agnès Favier, il y a celles de savoir si, par exemple, les nouvelles modalités d’exercice du pouvoir politique après les élections de 1998 viennent renforcer ou au contraire remettre en cause les processus en cours à l’échelle nationale. Les relations qui se nouent entre les nouveaux élus et leurs administrés reproduisent-elles des modalités d’allégeance de type clientéliste, bureaucratique, communautaire ou bien se caractérisent-elles par l’émergence d’une nouvelle «citoyenneté» ? Quelle est la nature de la relation entre élus municipaux et élites nationales (députés, maîtres traditionnellement de l’espace local) ? Entre autorités municipales et services de l’État ? Plusieurs interprétations se dégagent de cette sociologie des municipalités deux ans après les élections, concluent les auteurs. Ils relèvent en outre «le renouvellement du personnel local, le dynamisme encore timide des structures municipales, les faiblesses de l’autonomie municipale ou encore l’héritage de la guerre dans les structures des sociétés locales». C’est un ouvrage académique sérieux, sur les enjeux municipaux, que nous offre le Cermoc. Il est destiné en premier aux universitaires, aux journalistes et à tous les responsables politiques en quête d’une analyse détaillée sur les pouvoirs locaux. L’ouvrage est disponible dans toutes les librairies au prix de 25 000 LL.
Dans le cadre d’une vaste enquête lancée en 1999 sur les municipalités, le Centre d’études et de recherches sur le Moyen-Orient contemporain (Cermoc) vient de publier un ouvrage d’analyse sur les résultats de ce projet. Intitulé Municipalités et pouvoirs locaux, ce travail est le fruit d’un programme de recherche collectif, mené par une équipe de sociologues, de...