Liban-Syrie - Un film sur l’opposant syrien emprisonné Riad Turk projeté à Beyrouth

Un film sur l’opposant syrien Riad Turk, à nouveau emprisonné depuis le 1er septembre, tourné après sa sortie de prison en 1998, a été projeté dimanche soir au Théâtre de Beyrouth devant plusieurs centaines de spectateurs. Le film de 45 minutes, réalisé par le journaliste syrien Mohammed Ali Atassi, retrace les conditions d’incarcération de M. Turk pendant 17 ans, dans une cellule individuelle de 2 m2 d’un sous-sol mal aéré, sans procès et sans que des charges précises n’aient été retenues contre lui. M. Turk, âgé de 71 ans, chef du Parti communiste-bureau politique (interdit), avait été le premier à dénoncer publiquement la «dictature» du régime de l’ex-président syrien Hafez el-Assad. Dans le film, il indique avoir été torturé au début de son premier emprisonnement mais ajoute que «la plus grande souffrance a été le maintien à l’isolement pendant des années dans le but de briser ma force de résistance». «J’avais le choix entre céder aux exigences du régime (de l’ex-président syrien) Hafez el-Assad ou me caparaçonner en coupant totalement, même mentalement, tout lien avec ma vie passée», a-t-il indiqué. «Avant d’être un époux et un père, je suis un homme politique et je me devais de ne pas trahir mon parti et mes principes, même si cela devait accroître les souffrances de mes proches», a-t-il affirmé. Riad Turk ne sera autorisé à voir son épouse, le médecin Asma Fayçal, militante communiste comme lui, que 13 ans après son incarcération. Elle avait elle-même été emprisonnée quelques mois avant l’arrestation de son mari et avait passé deux ans en prison en même temps que lui. Dix-huit mois après sa relaxe en 1998, M. Turk avait repris ses activités politiques en animant les «salons politiques» autorisés lors du bref «printemps de Syrie» par le président syrien Bachar el-Assad qui avait succédé à son père. Dès le départ, M. Turk avait annoncé la couleur en dénonçant le «caractère héréditaire» que prenait le pouvoir en Syrie et avait proclamé qu’il «ne renoncera jamais à l’abolition du monopole du parti Baas (au pouvoir)» et à sa «lutte pour la démocratie et les droits de l’homme».